Davantage d’aide pour les enfants autistes
«Dans le système d’éducation du Vietnam et
les infrastructures pour le personnel enseignant, il n’y a pas de
politiques d’aide en faveur des enfants autistes. Selon les recherches,
les enfants autistes de moins de deux ans qui bénéficient d’une
intervention précoce peuvent s’intégrer normalement à la communauté.
Ainsi, la société et l’école doivent mettre en place le plus tôt
possible des politiques d’aide et d’intervention conformes et rapides en
leur faveur», relève Nguyên Thi Thanh Thuy (province de Hai Phong),
enseignante et coordinatrice du Réseau de l’autisme du Vietnam, qui a un
enfant autiste de 11 ans.
Nguyên Thị Mai Anh,
vice-présidente du Club des parents d’enfants autistes de Hanoi, fait
savoir que «ces dernières années, les enfants autistes ont été au centre
des préoccupations des maîtres des écoles maternelles et primaires.
Toutefois, l’éducation des enfants autistes est difficile, faute de
méthodes et d’expériences. Comme les enfants autistes sont incapables de
communiquer, il faut appliquer des méthodes particulières avec du
personnel formé pour les aider. Ainsi, nous souhaitons que le ministère
de l’Éducation et de la Formation élabore des programmes de formation et
d’entraînement destinés aux maîtres d’écoles maternelles et primaires,
pour qu’ils puissent donner aux enfants autistes les capacités
nécessaires à leur bonne intégration à la communauté. Ces aides sont
nécessaires car les dépenses pour l’enseignement d’un enfant autiste
s’élèvent entre 3 et 5 millions de dôngs par mois. Les familles pauvres
n’ont pas les moyens de faire appel aux services d’un maître
particulier». Reconnaître l’autisme comme un handicap
Selon Nguyên Ngoc Toan, du Département du patronage social relevant du
ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales
(MTIAS), le Vietnam dispose d’une Loi sur les personnes handicapées qui a
déterminé 6 types de handicap (mobilité, audition, vision, handicap
mental, psychique et autres handicaps). L’autisme peut être placé dans
la catégorie «autres handicaps», car les enfants handicapés et les
autistes ont de la peine à étudier et à s'intégrer à la communauté.
«Mais aucun texte juridique n’énonce que l’autisme est un handicap.
C’est pour cette raison que l’Union des associations des personnes
handicapées du Vietnam demande aux organisations concernées de classer
l’autisme dans un type de handicap mental. Et ce pour pouvoir mettre en
place des politiques d’aides concrètes», affirme Dang Huynh Mai,
présidente de l’Union des associations des personnes handicapées.
De son côté, Mme Nguyên Thi Mai Anh confirme que dans la Loi sur les
personnes handicapées, il y a six groupes de handicaps, mais aucun ne
porte le nom d'«autisme». Le Réseau de l’autisme du Vietnam demande
également au ministère du Travail, des Invalides de guerre et des
Affaires sociales (MTIAS) et aux branches concernées de reconnaître
l’autisme comme un handicap au développement spirituel et psychique pour
faciliter l’intégration à la communauté des enfants autistes et
apporter des politiques d’aide aux familles en difficulté des régions
reculées.
À l’avenir, le MTIAS accélérera l’édification
et la multiplication des modèles de soin et d’éducation pour les enfants
autistes en proposant le Projet de soins aux enfants en situation
particulièrement difficile avec l’aide de la communauté et le Projet de
multiplication des modèles de soin des assurés sociaux au sein de la
communauté.
Parallèlement, le ministère se focalisera sur
l’élaboration de politiques spécifiques pour les enfants autistes et
leur famille en privilégiant les aides à l’éducation, aux soins médicaux
et aux traitements de rééducation…. Les organisations concernées
renforceront la sensibilisation à l’autisme au sein de la population, la
surveillance, les recherches scientifiques et la formation de personnel
spécifique. -CVN/VNA