Les cadres du Centre de protection des éléphants de la province de Dak Lak (Hauts plateaux du Centre) vont suivre, pour la première fois, une formation internationale à distance sur le régime alimentaire, la reproduction et la gestion des troupes d’éléphants domestiques.

Assurée par l’École vétérinaire du Royaume-Uni en collaboration avec l’Université de Chiang Mai (Thaïlande) et un autre partenaire du Sri Lanka, la formation débutera dans quelques mois, a précisé le directeur du Centre de protection des éléphants de la province de Dak Lak, Huynh Trung Lâm. Les cours seront dispensés à distance par de nombreux experts internationaux, suivis d’un stage final au Sri Lanka.

Cette formation est particulièrement nécessaire puisque Dak Lak possède le plus grand nombre d'éléphants domestiques et sauvages du Vietnam, mais aussi et surtout parce que leurs effectifs ne cessent de se réduire comme peau de chagrin.

En effet, Dak Lak compte aujourd’hui près de 52 individus domestiques au lieu de 502 en 1980, essentiellement dans les districts de Buôn Dôn (28 individus) et de Lak (24), selon le recensement du Centre de protection des éléphants de la province de Dak Lak.

Ces chiffres inquiètent. Si ce rythme de décroissance de ces grands mammifères se poursuit, la province sera confrontée dans deux décennies environ à la disparition totale des éléphants domestiqués dont la longévité moyenne est de 60 ans.

Les raisons de la disparition des éléphants domestiques sont banales. Les propriétaires forcent leurs animaux à travailler trop, au dessus de leurs forces, tandis que leur ration est maigre. La capacité de reproduire devient faible. Et le vol des éléphants domestiques augmente...

À ce jour, la plupart des éleveurs locaux s’occupent de leurs bêtes suivant les traditions, y compris sur le plan médical. Dàng Nang Long, domicilié dans le district de Lak, qui possède le plus grand nombre de ces mammifères domestiqués est considéré comme un médecin de l’éléphant. Or, il a constaté ces derniers temps que de plus en plus de ces bêtes sont frappées de tumeur qui, selon lui, pourraient être dues à la consommation d’eau non potable et à une carence en vitamines.

Nguyên Duc, un cadre du Centre touristique du village de Dôn situé dans le district de Buôn Dôn, a déploré que les soins des éléphants soient uniquement à base de plantes médicinales, voire, quelques fois, de médicaments pour l’homme.«Actuellement, nous n’avons pas de vrais vétérinaires», a déploré M. Duc.

Le chef du projet de protection des éléphants de Dak Lak, le professeur-Docteur Bao Huy, est très préoccupé du fait que cette province - comme du reste l’ensemble du Vietnam - ne possède pas de spécialistes des éléphants, de sorte qu’il attend donc beaucoup de cette formation.

Les éléphants de Dak Lak, de l'espèce asiatique Elephas maximus, est le 2e plus grand mammifère terrestre après l'éléphant d'Afrique. Les éléphants domestiques sont considérés comme un symbole à la fois socioéconomique, culturel et spirituel de la communauté des ethnies des Hauts plateaux du Centre. - VNA