19h30. Le Centre de contrôle des maladies (CDC) de Hanoïest en pleine agitation. "Où sont les produits désinfectants ?""Passez-moi les masques !"
Tous les médecins de l’établissement ainsi que les cinqéquipes d’intervention sont appelés pour de nouveaux cas de contaminationdétectés dans le district de Mê Linh, en banlieue de Hanoï.
"On a habitude ! On doit se déplacer en urgence aumoins trois fois par semaine. On travaille souvent la nuit… Aujourd’hui encoreje n’ai pas eu le temps de dîner", a partagé Dang Dinh Huân, chef del’équipe d’intervention N°3 du CDC de Hanoï.
Il y a une dizaine de journées, le village de Ha Lôi dansle district de Mê Linh, en banlieue de Hanoï a totalement été confiné lors dusignalement du patient N°243. Depuis, le CDC de la ville a envoyé plusieurséquipes pour mettre en place les mesures sanitaires. Pourtant, le nombre de casaugmente jour après jour et les médecins chargés d’effectuer les dépistages serendent disponibles en permanence.
Plus de 2.500 habitants de la localité ont dû sesoumettre à des tests sanguins dans la nuit du 11 avril. Vers 21h30, lespremières personnes sont arrivées au centre de dépistage.
"Le protocole de détection est compliqué et tous leséchantillons doivent être envoyés aux laboratoires du CDC le plus vitepossible, a fait savoir Không Minh Tuân, directeur adjoint du CDC de Hanoï.
"Les médecins sont les plus vulnérables car ils sonten première ligne… Toutes les règles sanitaires sont scrupuleusement respectées: une faute mineure pourrait entraîner de lourdes conséquences dans le contrôlede la pandémie", a-t-il ajouté.
Sacrifier ses intérêts personnels
Travaillant dans ce secteur depuis sept ans, Truong ThiThanh Lan, spécialiste du Centre de contrôle des maladies de Hô Chi Minh-Ville(HCDC) n’a jamais été aussi surmenée.
"On doit rencontrer le patient en face-à-face. C'estla seule façon pour nous de vérifier que la déclaration est correcte, ou s'ils'agit d'un mouvement de panique. L'exactitude de ces informations va permettreà tous les intervenants d'être actif contre la propagation de la maladie",a-t-elle exprimé. Elle interrompt son déjeuner pour répondre à l'alerte d'unnouveau cas de contamination dans l'est de la ville. Depuis l’éclatement duCOVID-19 dans la mégapole du Sud, tous les experts du HCDC sont mobilisés.
Huynh Thi Hoài Thuong, 27 ans, médecin du Département del'éducation pour la santé du HCDC, est aussi appelée. Elle s'est souvenue decette journée où elle s'est rendue au Buddha bar dans le 2e arrondissement -épicentre de la maladie à Hô Chi Minh-Ville.
"Les patients sont majoritairement des étrangers. Jen’ai pas réussi à tous les contacter : certains n'ont pas de numéro detéléphone vietnamien, certains ont déménagé", a-t-elle exprimé.
Le suivi des cas suspects n'est jamais simple. Une fautedans la retranscription des coordonnées, de celles des proches ou dansl’historique des déplacements, peut entraîner des conséquences irréversibles.Les nuits blanches se font de plus en plus fréquentes pour ces médecins.
"Nous ne sommes ni policiers ni inspecteurs, nousn’avons pas le droit d’obliger quelqu’un à tout déclarer. Parfois, il y a despatients qui ne veulent rien déclarer au début, puis qui reviennent pour direla vérité", a expliqué Hoài Thuong.
"Mes parents sont vieux et souffrent de plusieurspathologies. Je n’ose pas leur rendre visite, car je fais un métier à risques,a exprimé Thanh Lan. Mon souhait ? Que tout le monde déclare sur l’honneur sonétat de santé, pour que notre pays endigue cette pandémie dans les plus brefsdélais !".-CVN/VNA