Hanoï (VNA) - Si la coopération en matière de politique, d’économie et de défense s’affirme comme un pilier des relations Vietnam - États-Unis, la culture, l’éducation et la médecine peuvent être considérées comme un véritable pont d’amitié pour accélérer le processus de réconciliation entre les deux pays.

Cooperation culturelle et educative, une passerelle d’amitie vietnamo-americaine hinh anh 1 Lors du Salon d’études aux États-Unis en 2019 à Hô Chi Minh-Ville. Photo : Lê Lâm/CVN

La coopération dans la culture, l’éducation et la médecine entre le Vietnam et les États-Unis entre dans le cadre des politiques  extérieures des deux pays. Concrètement, l’option du Vietnam est de "se lier d’amitié avec tous les pays" et celle des États-Unis de consolider leur partenariat avec le Vietnam.

Fulbright, un programme important

Le Vietnam et les États-Unis ont commencé à coopérer dans le domaine de l’éducation en 1992, lorsqu’ils n’avaient pas encore normalisé leurs relations diplomatiques. Le programme américain Fulbright accordait alors  des bourses à des étudiants vietnamiens, marquant la première coopération entre les deux pays.

Cette dernière s’est particulièrement développée après la normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays en 1995 avec la création de la Fondation pour l’éducation au Vietnam (VEF - Vietnam Education Foundation) en 2000 par le Congrès américain, bénéficiant d’un financement de 5 millions d’USD par an.

Pendant la période 2003-2018, la VEF a permis  à des centaines de citoyens vietnamiens d’étudier et de mener des recherches aux États-Unis. Parallèlement aux autres pro-grammes de coopération éducative, ces 25 dernières années, le nombre d’étudiants vietnamiens en échange aux États-Unis a cru considérablement, avec 30.900 étudiants en 2020 contre 800 seulement en 1995.

Le Vietnam est devenu le premier pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) en termes d’étudiants internationaux sur le sol américain,  et se classe 8e au monde. Le nombre d’étudiants américains en échange au Vietnam a également connu une hausse.

De plus, l’université Fulbright Vietnam (Fulbright University Vietnam - FUV, créée en 2016, contribue à améliorer la qualité des ressources humaines au Vietnam.
L’ambassadeur des États-Unis au Vietnam, Daniel J. Kritenbrink, déclare que la FUV est un des fondements des relations bilatérales. Le gouvernement américain vient de fournir 4,65 millions d’USD supplémentaires à la FUV, faisant suite aux 15,5 millions sur la période 2017-2020.

Après la normalisation  des relations bilatérales, la coopération culturelle et  les échanges populaires ont aussi enregistré de nombreux progrès. La naissance de l’Association d’amitié Vietnam - États-Unis en est un exemple.

Cette organisation a mis en œuvre efficacement de nombreux programmes, visant à aider les amis étrangers à mieux comprendre la situation au Vietnam, son peuple, sa culture, ses coutumes, en vue d’un renforcement de la compréhension mutuelle et des relations amicales entre le Vietnam et les autres pays.

Panser les blessures de guerre

Cooperation culturelle et educative, une passerelle d’amitie vietnamo-americaine hinh anh 2 Hanoï a offert le 1er juin des dispositifs médicaux à New York pour l'aider à combattre le COVID-19. Photo : VNA/CVN

Phil Rognier, vétéran de guerre américain, estime que la coopération culturelle est une bonne façon pour le Vietnam et les États-Unis de panser leurs blessures de guerre.

Dans cette optique, M. Rognier, directeur exécutif de la First Swing Foundation, une organisation non gouvernementale de baseball, a introduit au Vietnam ce sport, une "spécialité culturelle" des États-Unis. Actuellement, First Swing soutient la construction d’une dizaine de clubs au Vietnam et organise des matchs amicaux annuels entre les étudiants des deux pays. Ils leur permettent d’en   apprendre davantage sur leurs cultures respectives.

Parallèlement, les relations dans le domaine de la santé sont renforcées depuis 2013 avec un  nouvel accord de coopération médicale et un mémorandum de règlement des conséquences des bombes et mines laissées par la guerre, signés en cette année-là. 

En l’espace de deux décennies, le gouvernement américain a mis en œuvre de grands projets de santé au Vietnam, avec un financement de plus de 900 millions d’USD, représentant près de 75% du soutien américain au Vietnam. Les États-Unis ont aussi soutenu le pays pour prévenir, détecter et faire face aux nouvelles maladies infectieuses dangereuses. Cette coopération dans la santé se développe fortement dans le contexte d’évolution complexe du COVID-19 dans le monde, les États-Unis étant l’un des pays les plus touchés.

Depuis l’apparition de la pandémie, les centres de contrôle et de prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention, CDC) et l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) coopèrent avec les autorités vietnamiennes pour surveiller et faire face au COVID-19. Les deux parties échangent souvent  informations et   expériences sur la prévention de la pandémie.

En avril 2020, le gouvernement américain a accordé au Vietnam une aide médicale de près de 4,5 millions d’USD via l’USAID. Et le Vietnam, malgré ses ressources limitées, a également soutenu activement les États-Unis pour faire face au coronavirus. Il a notamment envoyé plus de 450.000 combinaisons de protection et 620.000 masques en tissu antibactérien.

Récemment, le 21 mai, le Vietnam a achevé la livraison sur commande des autorités newyorkaises, de plus de 5 millions de produits médicaux, comprenant combinaisons de protection, masques et gants.

Ces 25 dernières années, les deux pays ont redoublé d’efforts pour mettre de côté leur passé commun douloureux et regarder résolument vers l’avenir par le biais d’une coopération multisectorielle où la culture, l’éducation et la médecine se sont affirmés comme de véritables passerelles d’amitié entre les deux peuples. -CVN/VNA