Au Centre des poupées ethniques Sao Mai, les jolies poupées en tenuestraditionnelles des 54 ethnies du Vietnam sont non seulement le fruit demains habiles mais expriment aussi l’aspiration des personneshandicapées à s’insérer à la société. Le magazine Vietnam Illustréest allé à leur rencontre.
Convaincu par les proposd’un ami: «Tu seras surpris par ces jolies poupées ethniques »,j'ai décidé un jour de visiter le Centre des poupées ethniques Sao Maipour satisfaire ma curiosité. Lorsque je suis arrivé au centre, j'ai vuenviron une vingtaine de personnes handicapées, certaines présentant unedéficience intellectuelle, d’autres victimes de l’agent orange,travaillant avec diligence et passion dans un petit atelier. J’ai ététrès surpris par leurs compétences et leur créativité et j’ai comprisque cet atelier était bien plus qu’un lieu de fabrication. Chaque membreassume une étape de la fabrication, par exemple couture des costumes,des chaussures, peinture des visages...
Mme KhanhNgoc, directrice du centre, a déclaré: «Ces gens se comportent commedes enfants. S'ils font une belle poupée, ils continueront à faire lamême, tandis que si la poupée n'est pas jolie, ils se découragent etparfois se mettent en colère ». Bien que le centre compte unetrentaine de membres, parfois seuls quelques-uns peuvent venirtravailler au centre à cause de leurs problèmes de santé.
Lê Thi Huyên, 32 ans, de Hà Tinh, paralysée des deux jambes, estconsidérée comme l'un des membres les plus qualifiés et les plustravailleurs. Elle travaille au centre depuis cinq ans et a créébeaucoup de belles poupées.
Puis Câm Tu, 18 ans,également de Hà Tinh, est muet. Ngoc Thom, 26 ans, sourd-muet... Pasétonnant donc que le centre soit très calme, la plupart des membrescommuniquant principalement par des gestes, des signes.
Avec comme mot d’ordre «Préservation de la culture et créationd'emplois pour les personnes handicapées», la directrice Khanh Ngoc afait bien plus que créer des poupées en costume traditionnel. Elle afait une vraie action sociale en aidant ces malchanceux à travaillerpour se nourrir, leur donner confiance dans la vie, ainsi que réduire lefardeau de la société.
Le centre a été créé parKhanh Ngoc il y a près de dix ans. Surmontant d'énormes difficultés,elle a monté ce centre qu’elle considère comme sa deuxième famille. Endépit de ses 60 ans, Ngoc est toujours occupée avec le travail et ledésir d'aider les personnes handicapées et de préserver la culturetraditionnelle. Elle a confié: «Nous devons aider les personneshandicapées encore capables de travailler afin qu’elles retrouventconfiance dans la vie» .
Au fil des ans, le centreest devenu célèbre. Il a même été présenté sur la chaîne CNN et a attirébeaucoup l'attention de la communauté internationale. Ainsi, il a reçude nombreuses commandes en provenance de pays étrangers, notamment duDanemark, garantissant emploi et revenus stables aux membres du centre.Ces poupées sont vendues dans des boutiques de souvenirs d’hôtels cinqétoiles et dans des magasins du vieux quartier de Hanoi, et sontdevenues un des souvenirs préférés des touristes. – AVI