Au cœur des forêts à la recherche d’espèces rares

Malgré les dangers, les experts des organisations de conservation de la nature n’hésitent pas à s’enfoncer des semaines en forêt à la recherche d’espèces menacées.

Malgré les dangers, les experts des organisations de conservation de la nature n’hésitent pas à s’enfoncer des semaines en forêt à la recherche d’espèces menacées. Suivons les pas de spécialistes des tortues.

Nguyên Tài Thang, un spécialiste de l’Asean Turtle Program (ATP – Programme sur les tortues de l’Asie du Sud-Est), a traîné ses guêtres dans la plupart des forêts vietnamiennes telles que Xuân Nha (Son La), Phu Hu (Thanh Hoa), Cuc Phuong (Ninh Binh), Pu Mat (Nghê An), etc.

Au cœur des forêts à la recherche d’espèces rares ảnh 1

Nguyên Tai Thang (centre) sur le terrain, dans la province de Phu Yên. Photo: TT/CVN/VNA

Normalement, pour un périple en forêt de 8 à 20 jours, deux spécialistes doivent être accompagnés d’un forestier et de cinq habitants locaux. Chaque personne doit porter vêtements, couvertures, médicaments et aliments. Le sac pèse de 30 à 40 kg.

«Dans les pentes, j’ai l’impression de porter 50-60 kg. Nous apportons parfois de la nourriture sur pattes, des canards par exemple. Pour suivre, il est indispensable d’être en bonne forme physique», a partagé Pham Van Thông, un autre spécialiste de l’ATP.

Les dangers guettent

Pour les tortues, la plupart des recherches se déroulent dans l’obscurité. Difficile de voir où l’on met vraiment les pieds, et la tête. Serpents et sangsues sont surnommés «les deux compagnons de voyage». «Il faisait nuit. Je marchais à petits pas et cherchais des tortues. Tout à coup, mon collègue a poussé de petits cris. En regardant mes pieds, j’ai vu un bongare à anneaux blancs et noirs qui relevait la tête. J’ai sauté par dessus et j’ai échappé au danger. Être mordu par cet animal peut-être mortel», a confié Thang.

Dans la forêt d’U Minh Ha, province de Cà Mau (Sud), vivent de nombreuses espèces de serpents venimeux. Mais peut-être les plus désagréables des créatures forestières sont les sangsues, qui pullulent, littéralement.

«Pendant une virée au col de Ca, province de Phu Yên (Nord), j’ai été mordu par des sangsues. Cela s’est infecté mais j’ai continué. J’ai failli avoir une jambe amputée. Après 20 jours de repos, j’ai pu remarcher en boitillant», a expliqué Thang.

Des passionnés avant tout

Il n’y a pas que les serpents et sangsues que ces coureurs de bois redoutent, il y a aussi les braconniers et voleurs armés de scies qui s’intéressent particulièrement aux essences précieuses. Lors d’une enquête dans la Réserve naturelle de Ngoc Son, Ngô Luông, province de Hoà Binh, Thang et son collègue sont tombés sur une bande de voleurs de bois.

«Dans la forêt, on ne peut pas utiliser de téléphone portable, nous ne pouvions pas informer les forestiers. Mais après s’être enfuis, les voleurs sont revenus et, d’une position dominante, ont commencé à nous lancer des pierres. Nous avons dû nous protéger derrières des arbres», a-t-il dit.

Ces experts ont une passion sans bornes pour leur métier, qui leur fait oublier la pénibilité des journées de terrain et le danger. «Parmi les espèces rares, ce sont les tortues que j’aime le plus, a confié Nguyên Thành Luân, un expert de l’ATP. Elles se cachent, ne font aucun bruit. Elles n’apparaissent qu’à la saison des pluies. De nombreuses espèces vivent à 800 mètres d’altitude, les trouver est très difficile».

Thang a raconté son voyage au col de Ca : «Après huit jours de recherche, nous étions heureux de trouver notre première tortue-boîte à front jaune. Nous avons même dansé de joie après avoir découvert cet animal que l’on ne trouve qu’au Vietnam».

Autre  difficulté que ces experts rencontrent sur le terrain : le manque d’eau. Dans  la région karstique de Pù Lông, province de Thanh Hoa, les ruisseaux sont rares. Trouver de l’eau est compliqué, et lorsque le mercure frôle les 40ºC, il est très, facile de se déshydrater.

Malgré tout, pour rien au monde Thang ne changerait de métier : «J’adore partir des jours en forêt. Les animaux rares nous donnent de la force et de l’enthousiasme. Quand je retourne en ville, le forêt me manque vraiment». – CVN/VNA

Voir plus

Des gardes forestiers patrouillent dans la forêt de protection de Nui Dinh, dans le quartier de Phu My, à Hô Chi Minh-Ville. Photo : VNA

Hô Chi Minh-Ville lance un inventaire forestier pour soutenir la croissance durable

Le Département de l’agriculture et de l’environnement de Hô Chi Minh-Ville a lancé un inventaire forestier complet pour la période 2024-2025 afin de fournir des données précises sur la superficie forestière, les réserves et les stocks de carbone, contribuant ainsi à la gestion publique et aux objectifs de développement durable.

Photo d'illustration. Source: VNA

Journée internationale de la protection de la couche d’ozone : promouvoir des solutions de refroidissement durables

Le ministère de l'Agriculture et de l'Environnement a organisé ce lundi 15 septembre un atelier à l'occasion de la Journée internationale de la protection de la couche d'ozone 2025. Intitulé « 40 ans de la Convention de Vienne : de la science à l'action globale », l'événement avait pour thème « Actions en faveur de la couche d'ozone vers une transition verte : promouvoir la coopération intergouvernementale et public-privé ».

La tortue à tête jaune est inscrite dans le Livre rouge du Vietnam et sur la liste des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Photo: VNA

Relâcher dans la nature une tortue à tête jaune à Con Dao

Le Comité de gestion du Parc national de Con Dao a récemment reçu et remis en liberté dans son habitat naturel une tortue à tête jaune (Indotestudo elongata), une espèce de tortues terrestres de la famille des Testudinidae, confiée par la Station radar 32 (Régiment 294, Division 367, Armée de l’air et de la défense anti-aérienne).

Le Centre de sauvetage, de conservation et de développement des espèces constitue à la fois un refuge et un « hôpital » unique en son genre, où des dizaines d’animaux sauvages rares et menacés retrouvent soins et vitalité avant de regagner leur habitat naturel. Photo : VNA

À Cát Tiên, soigner pour redonner vie aux espèces menacées

Les cris retentissants des doucs à pattes noires, des gibbons à joues jaunes et d’autres primates animent la forêt du parc national de Cát Tiên. Niché au cœur de cette réserve, le Centre de sauvetage, de conservation et de développement des espèces constitue à la fois un refuge et un « hôpital » unique en son genre, où des dizaines d’animaux sauvages rares et menacés retrouvent soins et vitalité avant de regagner leur habitat naturel.

Les prévisionnistes analysent les données du système Smartmet pour diffuser des bulletins de prévision et des alertes précoces en cas de catastrophes naturelles au Centre national de prévision hydrométéorologique. Photo : nhandan.vn

Application de l'intelligence artificielle à la prévision et à l'alerte des catastrophes naturelles

Ces dernières années, le Vietnam a été durement touché par des catastrophes naturelles et les effets du changement climatique, avec une augmentation des typhons, des inondations, des sécheresses et des glissements de terrain. Face à ces défis, l'intelligence artificielle (IA) s'impose comme un outil essentiel pour améliorer l'efficacité de la prévision et des alertes, contribuant ainsi à réduire les pertes humaines et matérielles.

Photo d'illustration: VNA

Hô Chi Minh-Ville : le projet de zones à faibles émissions suscite un vif intérêt de la part des habitants

Hô Chi Minh-Ville s'apprête à expérimenter des zones à faibles émissions (ZFE) dans son centre urbain ainsi qu'à Cân Gio et Côn Dao, marquant une étape importante dans le contrôle de la pollution métropolitaine. Cette initiative, qui promet d'influencer directement le quotidien et le bien-être des résidents, suscite un vif intérêt au sein de la population.