Hanoi (VNA) – Le modèle typique de la maison traditionnelle vietnamienne s’est formé à travers les siècles dans le Nord du Vietnam, essentiellement dans le delta du fleuve Rouge. Entretien avec l’architecte Nguyên Dich Long.
- Pourriez-vous présenter certains éléments d’une maison traditionnelle des Viêt?
Quand on parle des maisons traditionnelles des Viêt, on pense immédiatement à celle du delta du fleuve Rouge. La maison est d’une conception très simple avec des briques ou du torchis pour les murs et les cloisons. Elle se dote souvent de trois, cinq ou sept travées. La pièce principale se trouve au milieu de la maison et abrite l’autel des ancêtres; sur les côtés sont aménagées de petites chambres à coucher ou des pièces pour ranger les ustensiles ménagers. D’autres servent à entreposer du paddy et du matériel agricole. La maison principale n’est pas adjacente à la cuisine et aux toilettes. En arrière de la maison, on trouve un étang, un petit jardin où l’on cultive des légumes saisonniers. Dans la cour, un bassin recueille l’eau de pluie.
- D’après vous, quels sont les éléments permettant à de tels ouvrages de traverser les siècles?
Nos ancêtres ont utilisé des matériaux d’origine naturelle. L’architecture est simple et solide, les maisons larges et basses. Raisons: la chaleur torride et les typhons destructeurs favorisent les toits larges et les maisons basses. Le bâti est largement influencé par les conditions pédoclimatiques.
On peut aussi distinguer trois types de maison, en fonction des conditions sociales. Pour les pauvres, le logement a un toit de chaume, des murs de torchis, des colonnes en bambou. Pour les familles plus aisées, on voit un ouvrage en bois avec le toit couvert de paillotte (Imperata cylindrica), des murs en terre mêlée de paille, un plancher en terre battue ou en briques. Les riches ont des maisons en bois de fer ou de jacquier avec des colonnes sculptées, une toiture de tuiles, un mur et un sol en briques.
À mon avis, la maison traditionnelle constitue l’ouvrage emblématique de la plaine du Nord et a joué un rôle important dans l’Histoire de l’architecture nationale. Ces logements existent depuis des milliers d’années et doivent être sauvegardés.
J’apprécie grandement la fonction et l’organisation de l’espace de vie des Viêt d’antan.
- D’après vous, quels sont les éléments permettant à de tels ouvrages de traverser les siècles?
Nos ancêtres ont utilisé des matériaux d’origine naturelle. L’architecture est simple et solide, les maisons larges et basses. Raisons: la chaleur torride et les typhons destructeurs favorisent les toits larges et les maisons basses. Le bâti est largement influencé par les conditions pédoclimatiques.
On peut aussi distinguer trois types de maison, en fonction des conditions sociales. Pour les pauvres, le logement a un toit de chaume, des murs de torchis, des colonnes en bambou. Pour les familles plus aisées, on voit un ouvrage en bois avec le toit couvert de paillotte (Imperata cylindrica), des murs en terre mêlée de paille, un plancher en terre battue ou en briques. Les riches ont des maisons en bois de fer ou de jacquier avec des colonnes sculptées, une toiture de tuiles, un mur et un sol en briques.
À mon avis, la maison traditionnelle constitue l’ouvrage emblématique de la plaine du Nord et a joué un rôle important dans l’Histoire de l’architecture nationale. Ces logements existent depuis des milliers d’années et doivent être sauvegardés.
J’apprécie grandement la fonction et l’organisation de l’espace de vie des Viêt d’antan.
Une maison typique de la plaine du Nord dans le Musée d’ethnographie du Vietnam, à Hanoi. Photo: BTDTH
- Cependant, au fil du temps, ces ouvrages ont révélé des défauts. Lesquels? Oui, exactement! Aucun style architectural n’est parfait, y compris le logement traditionnel des Viêt. L’organisation de l’espace de vie n’est plus adaptée à la vie moderne actuelle. Les maisons traditionnelles du Nord s’attachent aux surfaces planes préférant les lignes horizontales. Donc, cela nécessite plus d’espace pour le bâti. Alors qu’aujourd’hui c’est l’espace vertical qui est privilégié, pour augmenter la surface de vie sur un périmètre plus restreint. De plus, la séparation entre le bâtiment principal et les ouvrages auxiliaires, qui oblige les habitants à sortir pour passer d’un lieu à l’autre, est aussi un point faible, surtout avec les mauvaises conditions climatiques du Nord telles que crachins en hiver, vagues de froid…
- Selon vous, ce sont les raisons entraînant la disparition progressive des logements traditionnels?
Maintenant, la zone rurale connaît une urbanisation galopante, sans compter l’accroissement de la population. Le parc foncier réservé au logement se réduit peu à peu à cause de la forte demande due à l’augmentation de la population. Lorsque le niveau de vie des habitants ruraux s’améliore, ils préfèrent bâtir des ouvrages avec une architecture de style occidental.
En effet, traditionnellement, trois générations vivent ensemble dans la maison, et partagent les mêmes lieux de vie. Ce qui n’est plus facile dans notre société moderne, où chacun recherche davantage de lieux d’intimité. C’est pourquoi, de nombreux campagnards ont dû détruire les logements de leurs ancêtres pour construire des bâtiments à étages et en béton.
- Quelles sont les mesures pour protéger les maisons de ce genre?
La préservation des anciens logements de la plaine du Nord est un grand enjeu. Elle fait face à maints défis, les plus importants étant l’urbanisation, la croissance démographique et le changement des mœurs et habitudes des habitants locaux.
Pour sauvegarder ces ouvrages, nous devons répondre à de multiples questions quant à notre processus de développement socio-économique. Par exemple, comment faire pour sauver les maisons traditionnelles qui risquent inéluctablement de se dégrader avec le temps? Ou encore, comment faire pour harmoniser les valeurs traditionnelles, tout en améliorant la qualité de la vie des habitants locaux en quête légitime, d’une vie moderne et plus confortable?
Aussi, faudrait-il élaborer un plan d’aménagement précis visant à conjuguer préservation et assurance d’espaces de vie confortables pour la population locale. Et ceci ne pourra se faire qu’avec des investissements privés. – CVN/VNA