Aquaculture: Vers un développement durable dans le delta du Mékong
Ces études ont été réalisées pendant deux ans (2009-2010) par l'équipe
de Vu Vi An, Nguyên Nguyên Du et Lâm Phuoc Khiêm, chercheurs du
département des Ressources et de l'exploitation des produits aquatiques
domestiques de l'Institut de recherche en aquaculture N°2 (RIA2).
À
savoir que le Parc national de Tràm Chim (province de Dông Thap)
figure, en termes d'abondance, au premier rang, avec 130 espèces, suivi
de la réserve de Tra Su, 63 espèces, et du Parc national d'U Minh Ha
(province de Cà Mau), 14 espèces. La raison pour laquelle la
biodiversité du Parc national d'U Minh Ha est plus faible serait en
rapport avec l'absence d'échanges des cours d'eau avec l'environnement
extérieur, résultant en une prédominance de poissons de couleur noire
(79%).
Néanmoins, un bon signe provient d'une augmentation
sensible de l'abondance et de la diversité relatives des espèces par
rapport aux recherches précédentes. Cela confirme la nécessité d'établir
des réserves naturelles pour la protection et le maintien des espèces
de poissons, notamment pour les espèces précieuses ou rares et en voie
de disparition. Toujours selon Vu Vi An, les réserves naturelles
permettront également de mieux contrôler les exploitations illégales des
résidents aux alentours.
Concernant la sélection des espèces de
poisson qui pourraient être les mieux adaptées pour la culture dans les
localités. Ainsi, Oreochromis sp., Macrobrachium rosenbergii,
Mastacembelus favus, Leptobarbus hoeveni, Osteochilus
melanopleurus, Morulius chrysoplekadion, Cirrhinus microlepis, Pangasius
krempfi, Clarias gracilentus, Penaeus monodon, Pangasius … sont des
espèces qui sont proposées par les scientifiques.
Dans le but
d'obtenir des produits aquatiques de qualité, capables de résister aux
épizooties et au changement climatique, le Centre national de génétique
aquatique en eau douce du Nam Bô occidental, relevant de l'institut
précité et d'autres services compétents des provinces du Sud ont
appliqué des mesures de multiplication in vitro des poissons à haute
valeur commerciale pour les élever à titre expérimental avant
généralisation. "Les résultats de sélection des gènes +d'Oreochromis
sp+ sont positifs, surtout dans les deux provinces de Tiên Giang et Vinh
Long, ce poisson pèse en moyenne 300 grammes après neuf mois d'élevage,
satisfaisant aux exigences du marché", affirme Trân Huu Phuc, cadre
dudit centre.
Les recherches génétiques sur la résistance aux
épizooties des espèces sont renforcées, les maladies souvent causées par
des bactéries et des insectes parasites des poissons sont maintenant
facilement détectées et rapidement contrôlées grâce aux techniques
classiques et modernes des chercheurs, la prise de conscience des
pratiques de bon élevage, conforme aux normes nationale et
internationale, par les paysans s'est améliorée.
Selon les
chercheurs, les modèles d'élevage mixte des crevettes, de concert avec
la riziculture, dans le district de My Xuyên (province de Soc Trang) ont
enregistré de bons résultats. En fondant des clubs, des coopératives
d'éleveurs, comme proposés par le projet "Renforcement de la gestion des
eaux dans la province de Soc Trang" lancé en 2006, les éleveurs ont pu
profiter de formations sur les techniques d'élevage, le savoir-faire
d'organisation, le contrôle de l'environnement aquatique, ce qui a
permis d'améliorer leurs connaissances ainsi que leurs revenus.
Les
scientifiques soulignent également qu'il faudra accélérer davantage la
multiplication in vitro de toutes les espèces de produits aquatiques
pour développer activement et durablement les ressources génétiques.
"Le poisson Pseudapocryptes elongatus, nouvellement élevé dans les
provinces de Bac Liêu et Soc Trang, a une haute valeur économique et est
très prometteur pour l'aquaculture", estime Truong Hoàng Minh,
enseignant à la faculté d'aquaculture de l'Université de Cân Tho. - AVI