Aquaculture : un volontaire japonais à Cà Mau
Keisuke travaille au Service de l'agriculture et du développement rural
d'U Minh Ha pendant 24 mois dans le cadre d'un programme de l'Agence
japonaise de coopération internationale (JICA). Il est chargé du
secteur du développement rural et d'enquête du marché. Son travail
consiste à se rendre dans des zones rurales, rencontrer des
agriculteurs pour étudier leur production et leur point de vue sur le
développement économique. Il les dirige aussi pour acquérir des
techniques et connaissances sur la production et proposer des mesures
de lutte contre la pauvreté, de développement du secteur agricole,
sylvicole et aquacole.
Les informations fournies par
Keisuke servent de bases de données dans la mise en œuvre de deux
projets de la JICA de protection des forêts et de diminution de la
pauvreté à U Minh Ha au 3e semestre 2011, d'un montant de 3-4 millions
de dollars financés par des aides non remboursables du gouvernement
japonais.
Depuis juillet dernier, les agriculteurs se
sont habitués à cet Asiatique portant t-shirt et short. Il conduit une
moto Honda dans tous les coins de la région pour rencontrer les
agriculteurs et leurs enfants, en leur adressant la parole dans un
vietnamien quelque peu bredouillant. Keisuke raconte que sa journée
commence par une réunion avec les dirigeants du Service de
l'agriculture. Puis il part travailler avec les éleveurs de crevettes
et de crabes car l'aquaculture est un secteur clé de la région. À midi,
il déjeune à son restaurant habituel où il prend tous les jours des
liserons sautés. Parfois, il part pour Cân Tho ou Hô Chi Minh-Ville
afin de se faire connaître des entreprises de produits aquatiques
régionales.
Keisuke informe qu'il y a cinq ans, il est
parti en voyage au Vietnam, au cours duquel il est tombé amoureux de
ses habitants. C'est pourquoi quand la JICA a annoncé qu'elle recrutait
des volontaires, il s'est enregistré et a accepté la mission proposée.
Selon lui, Cà Mau en général et U Minh Ha en particulier possèdent des
conditions favorables au développement de l'aquaculture. Mais les
agriculteurs ne retirent que peu de profits de leur métier, en raison
des méthodes de production arriérées et de la vente de leurs produits
par des intermédiaires, ce qui leur apporte un manque à gagner
non-négligeable, tout en faisant augmenter ostensiblement le prix final
de leurs produits sur les étals.
C'est pourquoi Keisuke
propose de fonder une association de représentation des agriculteurs.
D'après lui, la plupart des agriculteurs à U Minh élèvent des crevettes
de façon traditionnelle. Mais la production est de haute qualité. Il a
d'ailleurs proposé à la province de Cà Mau d'élaborer une marque
commerciale pour augmenter la valeur des produits aquatiques. - AVI