Né en 1971, Alexandre Garel est un photographe français. Il est venu au Vietnam pour la première fois en 2011 et est tombé amoureux des bâtiments du pays peu de temps après. Il décide alors de s'installer ici.
Capturer la beauté qui n'existera plus
Alexandre Garel passe son temps à photographier Ho Chi Minh-Ville où il vit et espère que les photos aideront à préserver la belle architecture de la ville.
Le photographe est venu à Ho Chi Minh-Ville pour la première fois pendant des vacances. Il s'est vite rendu compte que Ho Chi Minh-Ville était plus adaptée à son style de vie et à ses intérêts que Hanoï ou tout autre endroit.
Alexandre Garel a commencé sa vie au Vietnam en tant que photographe. Sa photographie se concentre principalement sur l'architecture et la vie de la rue, principalement à Ho Chi Minh-Ville, car il pense que ce n'est pas correctement apprécié.
Il est fasciné par la belle architecture de la mégapole du Sud, notamment des anciennes bâtises où le style eurasien rencontre l'identité vietnamienne. Toutefois, il a découvert à sa grande surprise qu'elles étaient constamment détruites pour faire place à de grandes tours d'acier, de béton et de verre nouvellement construis d'une ville en pleine croissance.
Le Vietnam a une vie totalement différente du monde dans lequel il a évolué ces 30 dernières années à Paris, il est donc clair que tout ici attire sa curiosité, et les gens sont si gentils, selon Alexandre Garel
Les maisons vieilles de plusieurs décennies en France sont soigneusement conservées. Pendant ce temps au Vietnam, il y a des maisons de plus de 50 ans, voire des centaines d'années, qui sont malheureusement abandonnées.
Il se sentait regrettable car les belles constructions et leur patrimoine architectural ont été détruits pour des projets commerciaux.
Il craint que le développement urbain de la ville ne devienne une menace pour de nombreuses œuvres architecturales, comme la démolition de l'immeuble ou Tax ou le bâtiment à No 213 rue Dong Khoi à Hô Chi Minh-Ville tout comme la vaste zone d’entrepôts Ba Son construite depuis le 19ème siècle, transformée aujourd’hui en terrains immobiliers.
Photographier l'architecture en voie de disparition de la ville est devenue sa priorité. Alexandre Garel a voulu faire revivre les vieux bâtiments pour que le public ne les oublies pas.
"Tout change si vite"
Alexandre Garel adore l'architecture, son père était architecte et il y a donc été immergé en grandissant. C'est pourquoi l'architecture est devenue son inspiration sans fin tout au long du processus de création artistique et de photographie.
Le photographe exprime son regret lorsque de nombreuses personnes ne se rendent même pas compte de la perte des patrimoines précieux car les travaux architecturaux sont fermés depuis longtemps.
Il était difficile de s'approcher des œuvres architecturales pour prendre des photos avant qu'elles ne soient démantelées, a-t-il partagé. Cependant, son admiration pour les vieux bâtiments l'a fait décider de prendre des risques.
Alexandre Garel a reconnu que les clichés ne peuvent pas sauver un bâtiment, mais elles peuvent préserver l'apparence de l'architecture ancienne, rappelant aux gens qu'un bâtiment aussi magnifique s'y trouvait autrefois.
Au cours des 20 prochaines années, ses photos continueraient de raconter l'histoire de la ville, a-t-il déclaré.
Pour visualiser la transformation de la ville, Alexandre a recherché de nombreuses images de Saïgon autrefois et s'est rendu compte que tout avait changé si vite. Beaucoup de beaux bâtiments anciens ont déjà disparu.
Ses photographies de la mégapole se retrouvent dans un très bel ouvrage titré "Architecture moderne du Sud du Vietnam". Alexandre partage la paternité de cet excellent opus avec l’architecte américain Mel Schenck.
La passion d'Alexandre pour l'architecture l'a également conduit à son deuxième livre, intitulé "Saïgon: portrait d’une ville", publié janvier 2021. Le livre sort après 9 ans de travail, de recherche, avec des clichés de lieux uniques et peu connus souvent oubliés du public, voire fermés. Le contenu du livre est responsable du chercheur Tim Doling, auteur de plusieurs livres sur Ho Chi Minh-Ville.
Le Vietnam n'a pas de "non la" (chapeaux coniques) et d'ao dai (robe longue traditionnelle) uniquement. Le pays possède un patrimoine architectural précieux qui doit être protégé, a-t-souligné. -VietnamPlus