Aide française pour un comité du bassin du fleuve Dông Nai
Afin de remédier à la pollution alarmante
du bassin du fleuve Dông Nai, un Comité de gestion en la matière, fruit
d'un partenariat franco-vietnamien, a vu le jour.
Les activités de développement socioéconomiques dans le bassin du
fleuve Dông Nai sont étroitement liées à l'exploitation de l'eau du
fleuve pour divers objectifs : zones industrielles, hydroélectricité,
transport fluvial, tourisme, aquaculture… Selon les prévisions du
Centre des technologies environnementales (ENTEC) et de l'Institut de
la météorologie et l'environnement du Sud, à l'horizon 2020, la
quantité des eaux usées urbaines du bassin de Dông Nai connaîtra une
augmentation de 1,85 fois ; de 1,04 fois pour les zones industrielles ;
et de 1,23 fois du secteur agricole, sans compter d'autres pollutions
provoquées par différents acteurs.
Pour établir un
système de gestion d'eau plus efficace, le ministère français de
l'Environnement a signé en 2007 avec le ministère vietnamien des
Ressources naturelles et de l'Environnement un accord de coopération
sur le développement durable, dont le projet de fondation, à titre
d'essai, d'un Comité de gestion du bassin du Dông Nai. La partie
française a accordé 1,2 million d'euros pour ce projet, dont 400.000
euros apportés par les Offices de l'eau de Loire - Brittany et de
Seine-Normandie, et le reste octroyé par le ministère français de
l'Économie. Le projet est réalisé depuis 2009 et s'achèvera dans deux
ou trois ans. Les partenaires sont le Réseau international des
organismes de bassin, l'Office international de l'eau de la France, le
Département de gestion des ressources d'eau du Vietnam.
À l'heure actuelle, le projet a achevé la période de recherche, de
collecte, d'analyse et d'évaluation des données récupérées par l'Office
international de l'eau, en coopération avec les ministères et les
services concernés du Vietnam. Par l'intermédiaire de colloques, les
experts français ont partagé des expériences en la matière avec leurs
homologues vietnamiens. La partie française a présenté à ces derniers
le modèle d'activité du Comité du bassin de la France.
Selon le modèle français, le Comité du bassin comprend 20% de
représentants de l'État et des services compétents, 40% d'autorités
locales et 40% d'usagers (entreprises, usines de production).
Néanmoins, la fondation d'un tel comité au Vietnam en imitant le modèle
proposé par la France rencontre certaines difficultés.
Concrètement, le Comité de protection de la région fluviale de Dông
Nai, approuvé en 2008 par le Premier ministre Nguyên Tân Dung, a vu le
jour. Avec son mandat qui dure jusqu'en 2020, ce comité se focalise
également sur la protection, l'exploitation et le traitement des eaux
usées dans le bassin. Ainsi, les gestionnaires des Services des
ressources naturelles et de l'environnement des provinces et villes aux
alentours du bassin de Dông Nai se heurtent-ils à des difficultés suite
à l'empiètement des responsabilités entre ces deux comités.
"Gérer le bassin d'une rivière est nouveau pour le Vietnam. Saisir les
expériences et les méthodes de gestion des partenaires français est
donc nécessaire. Ce qui permettra au pays de proposer des modèles
adaptés à ses particularités et à son contexte", estime Lê Huu Thuân,
directeur adjoint du Département de gestion des ressources d'eau -
relevant du ministère des Ressources naturelles et de l'Environnement.
Partageant cette opinion, Pierre Henry De Villeneuve, chef de projet de
l'Office international de l'eau, a déclaré qu'il s'agissait d'une
lourde tâche qui nécessitait un partenariat entre les nombreux secteurs
concernés. -AVI