Hanoï (VNA) - Le Golfe du Bac Bo jouxte à la fois le Vietnam et la Chine et couvre une superficie de 126.250 km². Il occupe une position stratégique pour le Vietnam en matière socio-économique, de sécurité et de défense. Il dispose d’importantes ressources aquatiques et des réserves de pétrole et de gaz. C’est une porte ouverte au monde depuis longtemps. Le golfe joue aussi un rôle important pour la région méridionale de Chine. Les deux pays attachent de l'importance à la gestion, à l'utilisation et à l'exploration du golfe.
Avant les années 1950, alors que le droit maritime international était encore peu développé, les pays côtiers n'avaient la souveraineté que sur la mer territoriale des 3 milles marins. Et la zone maritime en dehors de la mer territoriale, considérée comme des eaux internationales, n'appartenait à la souveraineté d'aucun pays.
La délimitation du Golfe du Bac Bo n'a été mise sur la table qu'après le développement du droit de la mer international moderne, dont la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 (CNUDM), à laquelle le Vietnam et la Chine sont devenus membres en 1994 et 1996, respectivement.
En vertu de la CNUDM, le golfe est une zone d'enchevêtrement en termes de mer territoriale, de zones économiques exclusives et de plateau continental.
La non-délimitation des eaux maritimes et des droits de gestion de chaque partie a conduit à de fréquents conflits et différends, provoquant l'instabilité, entravant l'exploitation et le développement économique et affectant les relations d'amitié et de bon voisinage entre les deux pays. Aussi deux pays ont-ils effectué des négociations sur cette question.
Les négociations pour délimiter le Golfe du Bac Bo entre le Vietnam et la Chine ont duré 27 ans, en trois phases: d'août 1974 à novembre 1974, d'octobre 1977 à juin 1978 et de 1992 à 2000.
Le 25 décembre 2000, à Pékin, les deux ministres des Affaires étrangères ont signé un Accord sur la délimitation du Golfe du Bac Bo, mettant fin à neuf ans de négociations. Cet accord a pris effet le 30 juin 2004.
L'accord, de 11 articles, a été convenu sur la base du respect de l'indépendance, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de chacun, de la non-violation et de la non-ingérence dans les affaires intérieures de l'autre, de l'égalité pour le bénéfice mutuel, de la consolidation et du développement de l'amitié traditionnelle et du bon voisinage entre les deux pays, tout en maintenant la stabilité et le développement du golfe du Bac Bo.
En conséquence, les deux parties ont convenu d'une ligne de délimitation en 21 points s'étendant de l'embouchure de la rivière Beilu jusqu'à celle du golfe au Sud. Selon cet accord, le Vietnam bénéficie de 53,23% du golfe et la Chine, de 46,77%.
Les deux parties se sont engagées dans cet accord à respecter la souveraineté, le droit souverain et la juridiction de chaque partie sur la mer territoriale, la zone économique exclusive et le plateau continental dans le Golfe du Bac Bo.
Chaque partie mène de manière proactive et indépendante l'exploration et l’exploitation des ressources minérales sur son plateau continental. L'accord stipule également l'utilisation rationnelle et le développement durable des ressources biologiques dans le golfe et la coopération liée à la conservation, la gestion et l'utilisation des ressources biologiques dans les zones économiques exclusives des deux pays.
En ce qui concerne les mécanismes de règlement des différends, les deux parties se sont engagées à ce que tous les différends liés à l'explication et à la mise en œuvre de l'accord soient réglés de manière pacifique et amicale, par voie de négociations.
La signature de l'accord a une signification importante pour le Vietnam ainsi que pour les relations Vietnam-Chine, créant des conditions favorables à la gestion et au maintien de la paix et de la stabilité dans le golfe et contribuant à renforcer la confiance entre les deux parties, tout en favorisant une coopération tous azimuts.
La signature de l'accord témoigne de la politique de bonne volonté du Vietnam de travailler avec les autres pays concernés, à travers des négociations, sur la base du respect de l'indépendance, de la souveraineté et de l'intégrité territoriales de l'autre, conformément au droit international et à la pratique internationale, en résolvant les problèmes liés aux frontières territoriales, aux mers et aux plateaux continentaux, en développant des relations de coopération et en contribuant au maintien de la paix et de la stabilité dans la région et dans le monde. -VNA