À l’époque des subventions étatiques, nombre de Hanoiensconnaissaient la boutique d’encens Tân My Thành, très réputée dans lacapitale, et dont le patron était le propre père de Mme Kim Ngoc.
Succédant à son père retiré et afin de perpétuer la tradition commela réputation familiales, Mme Kim Ngoc a fondé il y a maintenant fortlongtemps la boutique d’encens Dông Tiên qui, très rapidement, estdevenue tout aussi célèbre.
«La coutume debrûler de l’encens est en relation intime avec la vie spirituelle desVietnamiens. Exercer ce métier exige des artisans d’y être dévoué, etmême d’être rigoureusement honnête afin de ne pas avilir ce nobleproduit», affirme Mme Kim Ngoc.
Selon cettevieille dame, la fabrication des baguettes d’encens ne demande pas degrands efforts physiques, à l’exception du mélange des aromates quinécessite des bras vigoureux, mais comprend en revanche nombre de phasesprécises. Elles sont dévolues à chacun des membres de la famille.
L’encens est composé de substances végétales odoriférantes réduitesen poudre et mélangées pour constituer une pâte selon des proportionsprécises, secrets jalousement gardés par la famille car ilsconditionnent la fragrance comme la durabilité de l’encens. La tâcheincombe à la «tête de la famille». Mais le séchage de l’encens estentièrement dévolu aux femmes, et l’emballage des bâtons, aux personnesâgées ou aux enfants.
«C’est un travailminutieux que de sélectionner les aromates et de préparer la pâted’encens. Seuls ceux qui sont patients peuvent pratiquer ce métier»,confie la fille de Mme Kim Ngoc.
Cette famille,originaire de la province voisine de Hung Yên (Nord), est établie àHanoi depuis deux siècles, dont sept générations ont fabriqué etfabrique de l’encens.
Mme Kim Ngoc, soulignantla continuité de cette tradition familiale à travers le temps et lesvicissitudes de l’histoire, continue cependant de se demanderaujourd’hui, à son grand âge, comment il va être transmis à de nouvellesgénérations. – AVI