Le rapport, « Leclimat mondial 2001-2010, La décennie des extrêmes », indique que lesdix premières années du 21e siècle ont été les plus chaudes dans lesdeux hémisphères, pour l'océan comme pour les terres, depuis le débutdes mesures en 1850. Ces températures élevées ont été accompagnées parune perte rapide de la banquise arctique et une diminution accélérée duvolume des glaciers.
« L'augmentation des concentrations en gazà effet de serre est en train de changer notre climat, avec desconséquences de grande ampleur pour l'environnement et les océans, quiabsorbent à la fois le dioxyde de carbone et la chaleur», a déclaréMichel Jarraud, Secrétaire général de l'Organisation météorologiquemondiale (OMM), à l'origine du rapport.
Tout au long de ladécennie, crues extrêmes, sécheresses et cyclones tropicaux se sontmultipliés à travers le monde, causant la mort de 370.000 personnes,soit une augmentation de 20% par rapport à la décennie précédente.
Les inondations ont été les phénomènes extrêmes les plus fréquents,l'Europe de l'Est, l'Inde, l'Afrique et l'Australie ayant étéparticulièrement touchées, au même titre que le Pakistan, où 2.000personnes ont trouvé la mort en raison des inondations de 2010.
Les sécheresses ont néanmoins touché plus de personnes que n'importequelle autre catastrophe naturelle en raison de leur amplitudegéographique et de leur longue durée, comme en Australie, en Afrique del'Est et dans le bassin de l'Amazone.
Les cyclones tropicauxont également été un phénomène notable tout au long de la décennie,puisque 500 catastrophes ont découlé d'un cyclone, faisant 170.000victimes.
Le rapport retrace également la hausse constante desconcentrations atmosphériques en gaz à effet de serre. Lesconcentrations mondiales en dioxyde de carbone dans l'atmosphère ontainsi augmenté de 39% depuis le début de l'ère industrielle en 1750,alors que les concentrations en méthane ont plus que triplé.
«Avec les effets du changement climatique aussi visibles, nous devonsprendre les mesures nécessaires pour amortir leur impact sur notreenvironnement, nos économies et nos sociétés», a déclaré M. Jarraud,alors que la première session du Conseil intergouvernemental desservices climatologiques s'est ouverte hier à Genève.
« Lesdécisions relatives à l'édification de barrages ou de digues contre lesinondations se fondent souvent sur l'analyse d'épisodes similairespassés, et non sur l'avenir probable. Le climat antérieur n'est plus unguide suffisant pour prévoir l'avenir. Nous devons anticiper le climatque nous aurons dans les 50 à 100 prochaines années ", a-t-il conclu. -VNA