10.000 ha de plantes médicinales à Hà Giang
La province de Hà Giang
(Nord-Est) est la plus septentrionale du pays. Son point culminant est
le mont Tây Côn Linh, à 2.419 m d’altitude. Dans certains districts, les
conditions pédo-climatiques sont propices à la culture de plantes
médicinales particulières.
Hà Giang en compte plus de
mille espèces sur une superficie totale de 7.939 ha (plantes sauvages ou
cultivées par des particultiers). Parmi elles, le thao qua, tsaoko(nom
scientifique Amomum tsaoko), giao cô lam, herbe de l’immortalité
(Gynostemma pentaphyllum), dô trong (Eucommia ulmoides), duong quy
(Angelica sinensis)...
Après des études pédologiques et
climatiques, la Compagnie de commerce et de technologie Binh Minh a
déployé début 2012 le projet «Plantes médicinales» dans la commune de
Quyêt Tiên. Elle a loué des terrains appartenant aux populations locales
pour 25 millions de dôngs/ha/an, chaque famille bailleuse pouvant y
envoyer un à deux ouvriers. Avant la réalisation du projet, ces derniers
ont eu l’occasion de suivre une formation de deux à trois mois. Au
total, 58 jeunes de la commune y travaillent actuellement pour un
salaire mensuel de 3 millions de dôngs. Ils entretiennent 34 espèces sur
85 ha. Parmi elles, 28 appartiennent à la liste des 40 plantes
médicinales recommandées par le ministère de la Santé, les autres sont
des espèces connues de la localité. Des techniques avancées sont
appliquées aux différentes étapes de production : du semis au soin des
plants, en passant par la gestion de la qualité du produit fini et de la
consommation. Aucun pesticide n’est utilisé. Les ouvriers retirent les
mauvaises herbes à l’aide de divers techniques que de nombreux
cultivateurs n’utilisent plus pour gagner du temps : le sarclage ou le
binage.
Quelques mois après son inauguration, le projet
commence à prendre forme, la plupart des plantes se développent avec
vigueur. Un résultat qui a encouragé les autorités locales et les autres
habitants à prendre part à ce programme expérimental.
Un projet soutenu par les autorités
Actuellement,
le Service provincial de l’agriculture et du développement rural (SADR)
conçoit un nouveau projet qui s’étendra sur 10.000 ha et six districts
en situation de précarité : Quan Ba, Yên Minh, Mèo Vac, Dông Van, Hoàng
Su Phi, et Xin Mân. Dans ce cadre, le gouvernement vient d’ores et déjà
d’approuver la demande formulée par la province de Hà Giang (Nord).
Les autorités provinciales ont pris la décision de choisir des plantes médicinales comme culture principale. Objectif : développer l’économie et lutter contre la pauvreté.«Il y a deux raisons à ce choix stratégique», déclare le directeur du SADR, Nguyên Duc Vinh. «D’abord, le marché est prometteur. Le pays doit importer 90 % des matières médicales pour la production pharmaceutique. Leur efficacité n’est que de 10 à 20% car elles ont été extraites. Le ministère de la Santé encourage pleinement les entreprises qui souhaitent investir dans ces cultures. Elles ouvrent ainsi des emplois locaux, et les matières premières sont de meilleure qualité. La seconde raison, c’est le coût de transport qu’il faut à tout prix supprimer dans la mesure où l’on est largement en mesure de les produire nous-mêmes», ajoute-t-il.
Feuillage et fleurs d’Eucommia ulmoides (dô trong en vietnamien), espèce de la province de Hà Giang. Photo : Wikipédia/VNA
Afin de consolider son projet, la province de Hà Giang souhaite s’associer au Parc géologique mondial du plateau calcaire de Dông Van. Elle aimerait ainsi créer des services auxiliaires (cuisine avec herbes médicinales, soins médicaux) pour développer le tourisme, et notamment le tourisme thérapeutique.
De son côté, «l’entreprise Binh Minh a choisi d’investir 3.500 milliards de dôngs dans ce programme», a déclaré Nguyên Trung Anh, directeur de Binh Minh 3 (succursale de la société Binh Minh). D’autres industries devraient également y engager des financements. Une opération lucrative pour ces sociétés mais également pour les producteurs locaux qui disposent désormais d’un revenu fixe et relativement élevé par rapport à la moyenne de ce que touchent les ouvriers vietnamiens vivant en zone rurale. - VNA