Lamajorité des communes du Vietnam disposent d’une association de femmes.Elle participe, avec le Comité populaire sous la responsabilité duquelelle est placée, aux décisions qui concernent la localité.
En2006, l’association des femmes de Cach Linh, dans la province de CaoBang, a créé un comité des femmes paysannes pour leur permettre de seréunir régulièrement. Sur les 77 foyers du village de Lang Hoai, 55femmes ont adhéré pour 20.000 dôngs par an. «Ce club nous permetd’échanger sur les techniques agricoles, et de s’entraider en cas debesoin, notamment pour le repiquage du riz. Certaines toutefois ne sesont pas inscrites, faute d’argent ou de temps», nous a indiqué Ban ThiAu, présidente du comité.
De fait, commedans la plupart des campagnes vietnamiennes, les femmes sont au premierplan pour les travaux des champs, pour des chiffres d’affairesdérisoires. «Dans notre commune, nous cultivons principalement du maïspour nourrir le bétail, la basse-cour, et faire de l’alcool de maïs ; duriz pour la consommation personnelle ; et de la canne à sucre pour lavente aux coopératives voisines. Le climat de notre région est bienadapté pour cette production qui nécessite soleil et pluie. Ellereprésente 70% de nos revenus», a-t-elle ajouté.
L’inflationjouant en leur faveur, les paysans voient actuellement leur revenuaugmenter avec la croissance du cours du sucre. «Cette année, la cotetourne à environ un million de dôngs la tonne, contre 800.000 lessaisons précédentes. Mais il est très difficile pour la plupart desfamilles d’acquérir des terrains, faute de revenus suffisants. Lesterres cultivables coûtent environ 80.000 dôngs/m² et celles en pente oudans les hauteurs 60.000, puisqu’elles sont plus difficiles d’accès etsemées en terrasses».
À côté de cesproductions, les villages de la région vivent de la culture vivrière :patates douces, manioc, courges et autres plantes médicinales, et fontdes échanges commerciaux de fruits, de porcs et de poulets avec laChine, située seulement à quelques kilomètres. Ainsi, ils exportentleurs poulets élevés en plein air pour 100.000 dôngs, et en importentélevés en batterie pour 70.000 dôngs, «ce bénéfice n’est pasnégligeable», selon les dires de Ban Thi Au.
Projets de micro crédits
Afind’augmenter leurs revenus, les hommes qui sont formés à un métier vonttravailler à l’extérieur, comme à la construction, ce qui rapportesouvent bien plus. Les autres vont aux champs.
Aujourd’hui,le comité des femmes paysannes souhaite unir ses forces pour favoriserles prêts d’investissements. En 2012, dans le cadre d’un projet dedéveloppement local, il a reçu de l’État un emprunt de 6 millions dedôngs qui a permis à six familles de recevoir un million pour nourrirleur bétail. De plus, les cotisations annuelles du club lui permettentd’octroyer quelques prêts, à raison d’un million par an au total. Maisc’est largement insuffisant. Le comité cherche actuellement un financeurpour acheter des cochons. À raison de 3 à 5 millions de dôngs de microprêt par foyer, ce sont 12 à 20 femmes qui pourraient démarrer unélevage de deux cochons. De fait, un porc bien nourri pèse 100 kg aumoment de sa vente. Au prix de 40.000 dôngs/kilo, le chiffre d’affairesréalisé par l’éleveur serait alors de 4 millions par tête.
Endépit de ces difficultés, le niveau de vie des familles de ce villages’est nettement amélioré depuis dix ans. La plupart ont maintenant desmaisons en dur, une moto ou un vélo pour se déplacer, et même destéléphones portables. Et grâce à la volonté politique du gouvernementvietnamien, la grande majorité des villages de campagne sont équipés enélectricité depuis une dizaine d’années, date à laquelle la plupart ontacquis un téléviseur. -VNA