VinaCapital: le Vietnam restera en tête dans l’attrait des IDE

Michael Kokalari, économiste en chef de VinaCapital a déclaré qu’il est peu probable que l’impôt minimum mondial sur les sociétés affecte l’attrait d’investissements directs étrangers (IDE) du Vietnam.

Hanoi (VNA) –  Michael Kokalari, économiste en chef de VinaCapital, a déclaré dans une analyse intitulée «Les IDE du Vietnam continuent de rester stables» qu’il est peu probable que l’impôt minimum mondial sur les sociétés affecte l’attrait d’investissements directs étrangers (IDE) du Vietnam, car les incitations fiscales ne sont pas le facteur principal pour l’implantation des usines au Vietnam.

VinaCapital: le Vietnam restera en tête dans l’attrait des IDE ảnh 1Michael Kokalari, économiste en chef de VinaCapital. Photo: thoidai


Les IDE sont l’un des facteurs les plus importants de la croissance économique du Vietnam, et le Vietnam en a bénéficié plus que tous les autres pays de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine.

Cependant, il existe depuis peu de temps deux facteurs de risque pour l’attrait d’IDE au Vietnam. 1. Le Vietnam pourrait perdre sa compétitivité en termes de fonds d’IDE par rapport à l’Inde, à la Malaisie, et l’Indonésie. 2. Le nouvel impôt minimum mondial sur les sociétés réduirait l’attractivité du Vietnam en tant que destination d’IDE à cause de la limite des incitations fiscales accordées aux investisseurs étrangers potentiels. Ces deux facteurs ont attiré l’attention des chefs d’entreprise ainsi que des décideurs politiques au Vietnam.

Le Vietnam est une destination attrayante pour des groupes multinationaux dans la stratégie « Chine 1»

VinaCapital: le Vietnam restera en tête dans l’attrait des IDE ảnh 2Vue du parc industriel Vietnam - Singapour (VSIP) à Binh Duong. Photo: VNA

Michael Kokalari indique que la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine a éclaté en 2018 et qu’à partir de là jusqu’en 2022, la part des exportations de la Chine vers les États-Unis a diminué d’environ 13 %, passant de 69 % à 56 % des exportations totales des pays les moins avancés (LDC) en Asie, y compris l’Inde.

Le Vietnam a gagné environ la moitié de la part de marché d’exportation réduite de la Chine, augmentant ainsi la part de marché d’exportation du Vietnam dans les LDC Asie vers les États-Unis de 6 % en 2018 à 13 % en 2022.

Selon M. Michael Kokalari, le Vietnam est le bénéficiaire le plus important de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine grâce à ses trois atouts qui l’ont aidé à attirer davantage d’investissements des multinationales, entraînant ainsi une forte augmentation des exportations.

Premièrement, le plus important est que les salaires des ouvriers dans les usines au Vietnam ne représentent que la moitié de ceux de la Chine, alors que la productivité des ressources humaines dans ces deux pays est à peu près la même, selon des enquêtes de l’Organisation japonaise de promotion du commerce (JETRO) et d’autres.

Ensuite, le Vietnam se trouve tout près de la chaîne d’approvisionnement en Asie, ce qui est particulièrement propice à la production de produits de haute technologie.

Et enfin, le Vietnam peut profiter du phénomène de « Friendshoring », dans lequel les sociétés multinationales tendent à investir davantage dans des pays présentant moins de risques de tarifs élevés à l’exportation vers les États-Unis.

L’attractivité du Vietnam en tant que destination d’investissement «Friendshoring» s’est considérablement accrue cette année à la suite de la visite d’Antony Blinken au Vietnam ainsi qu’à celle de la plus grande délégation de grandes entreprises américaines.

Ces deux événements ont eu lieu après le premier appel téléphonique entre le président américain, Joe Biden et le Secrétaire général du Parti communiste du Vietnam, Nguyen Phu Trong.

L’Inde n’est pas encore une menace pour l’attrait d’IDE du Vietnam

VinaCapital: le Vietnam restera en tête dans l’attrait des IDE ảnh 3Le Vietnam compte un grand nombre de travailleurs jeunes, instruits et qualifiés, des facteurs importants pour l'industrie des semi-conducteurs. Photo : VNA

L’annonce par Apple en avril dernier de ses plans d’expansion de sa production d’iPhone en Inde a fait beaucoup de bruit, mais sous le point de vue de VinaCapital, la production d’Apple et d’autres multinationales investissant en Inde vise principalement à répondre aux besoins du marché intérieur. Cet objectif est très différent de celui au Vietnam.

Selon les experts, le Vietnam poursuit le «Modèle de développement de l’Asie de l’Est», qui est également une approche que des économies considérées comme «tigre d’Asie» ont appliqué pour se développer.

Cette stratégie de croissance économique se concentre sur la fabrication de produits à exporter vers les États-Unis et d’autres pays développés.

La plupart des multinationales investissant au Vietnam contribuent à cet effort. Presque tous les produits fabriqués au Vietnam sont destinés à l’exportation, en particulier vers les États-Unis, le plus grand marché d’exportation du Vietnam (représentant plus d’un quart du chiffre d’affaires à l’exportation).

En revanche, l’Inde poursuit une stratégie de croissance du marché intérieur, de sorte que les multinationales investissent dans le pays en cherchant à profiter de sa classe moyenne.

L’année dernière, le marché intérieur d’Inde a consommé 7 millions de téléphones, dont 6,5 millions ont été fabriqués dans le pays et que le reste a été importé. Cela explique la motivation d’Apple à investir en Inde, c’est pour répondre à la demande intérieure croissante.

L’impôt minimum mondial sur les sociétés n’affecte pas l’attrait d’IDE du Vietnam

Les entreprises d’IDE au Vietnam bénéficient souvent du taux d’imposition préférentiel, même 0 % au cours des premières années, puis celui-ci augmentera progressivement jusqu’au 20 % sur une période pouvant aller jusqu’à 10 ans.

En 2021, plus de 100 pays, dont le Vietnam, se sont mis d’accord sur la proposition de l’OCDE d’appliquer un impôt minimum mondial sur les sociétés (GMT) de 15 % à partir de 2023 sur les entreprises ayant un revenu supérieur à 850 millions de dollars.

La mise en œuvre de cet accord a ensuite été reportée à 2024 et ce n’est pas sûr que les États-Unis, la Chine et l’Inde y participent.

Selon Michael Kokalari, le Vietnam se prépare à mettre en place un mécanisme d’impôt minimum mondial sur les sociétés l’année prochaine et environ 70 entreprises au Vietnam pourront voir leurs taux d’imposition augmenter si le nouveau régime fiscal est appliqué.

Dans le même temps, certains marchés émergents de la région envisageraient à introduire certaines recettes fiscales supplémentaires dans un «fonds de soutien aux entreprises» pour subventionner une partie de leurs coûts de production (par exemple, l’électricité, la construction de nouvelles usines, les logements aux travailleurs), afin de compenser le fardeau de payer des impôts plus élevés.

Plus important, un faible taux d’imposition n’est pas le facteur le plus important dans la décision d’une entreprise d’investir dans une nouvelle usine, selon une enquête de la Banque mondiale et d’autres organisations.

D’autres facteurs tels que la stabilité politique, un environnement commercial favorable, la main-d’œuvre (qualité et salaires) et les infrastructures jouent un rôle plus important.

Avec ces analyses ci-dessus, Michael Kokalari se déclare convaincu que le Vietnam continuera de reste en tête en termes de destination des IDE, en particulier pour les multinationales cherchant à produire pour l’exportation et à la recherche d’une opportunité de base de production pour remplacer ou compléter celle en Chine dans un avenir proche. – NDEL/VNA

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