Pour la 6eannée consécutive, l'Agence universitaire de la francophonie (AUF), enpartenariat avec le projet Valorisation du français en Asie du Sud-est(VALOFRASE) a organisé une grande rencontre entre étudiants asiatiquestries sur le volet à l’Université des sciences économiques de Dà Nang,au Centre du Vietnam.
Parmi eux, 52 Vietnamiens, 29Lao, 30 Cambodgiens, mais également des Chinois, Coréens, Indiens,Malaisiens et Thaïlandais. Leur point commun : la langue française.Pendant huit jours, ils ont participé à divers ateliers animés par desprofessionnels (Blogs, Carnets de voyage, Le français par la pub,Théâtre et Vidéo) et visité la région.
"Lafrancophonie a besoin que les jeunes sachent qu'ils ne sont pas seuls.C'est l'un de nos principaux objectifs. De fait, les étudiants quioptent pour cette langue doivent sans cesse se justifier. C'est en toutcas ce qu'ils ressentent, car c'est loin d'être un choix évident.D'autant que l'anglais est plus facile à apprendre, indique LianaBerkowitz en charge de l'organisation. Il est de plus en plus tendanced'apprendre d'autres langues asiatiques. C'est un nouvel obstacle. Aprèsl'anglais qui est le plus souvent choisi en première langue, lesétudiants optent désormais plus volontiers pour une langue régionale quepour le français. En fait, on assiste à de véritables phénomènes demode. Au Laos et au Cambodge, il y a quelques années, avec le succès desmangas, le japonais était à la mode. Aujourd'hui ils préfèrent lecoréen. Le français de son côté a une image poussiéreuse et formelle, iln'a pas la cote. D'où la décision de donner à ces jeunes l'occasion dele pratiquer de manière ludique".
Le français, pas toujours un choix
Pourtant, certains optent bel et bien pour cette langue. "Les Chinoisdisent choisir le français par ambition économique, car le pays setourne de plus en plus vers l'Afrique, qui est francophone. LesCambodgiens de leur côté prennent plutôt cette option par traditionfamiliale, parce que leurs parents ou leurs grands-parents sontfrancophones. D'autres en revanche n'ont pas eu le luxe de choisir, ilsont pris le français par défaut et ont appris à l'aimer". Par la suite,quelque soit le cas, pour accéder à un niveau d'excellence dans unelangue, il est d'abord nécessaire d'avoir un véritable feeling avecelle, et ensuite de persévérer. "Ceux qui s'obstinent font partie del'élite", estime Liana.
C'est d'ailleurs l'un descritères de référence de l'AUF pour sélectionner les étudiantsparticipants, la plupart du temps issus de filières francophones : "Ilsdoivent avoir un niveau Delf B1 au minimum, afficher de bons résultatsdans toutes les matières, être dynamiques et ouverts. Nous voulonsrécompenser ceux qui ont travaillé dur. Et on ne manque pas decandidatures. Au contraire. On doit en refuser", ajoute-t-elle. "Laplupart viennent d'universités partenaires, mais on s'ouvre également àd'autres écoles. Cette année, nous avons ainsi accueilli pour lapremière fois des étudiants de l'Université nationale de Séoul, et nousespérons recevoir des jeunes japonais l'an prochain pour diversifierencore davantage nos promotions".
Une aventure humaine
L'AUF revendique avant tout l'aventure humaine que représente cetévènement annuel qui constitue une véritable rencontre entre différentescultures. "Certains de ces jeunes n'ont jamais quitté leur pays, nimême leur ville. Et les préjugés sont nombreux sur leurs pays voisins.Ce stage leur ouvre donc une petite fenêtre sur l'extérieur. Il leurpermet également de se constituer un réseau à l'international. Surplace, chaque année, les jeunes deviennent vite complices et le départest souvent un déchirement". Une constatation qui nous est confirmée parles divers commentaires postés par les jeunes sur le forum dédié.
Le projet se poursuivra l'an prochain. Il pourrait accueillir plusd'étudiants si l'AUF décroche des financements. Reste donc aux étudiantsqui ne sont pas encore partis de se faire remarquer par leurs résultatset leur niveau de français. – VNA