C'est la 7e édition de ce prix littéraire belge. La jeune écrivainefrançaise d'origine vietnamienne a dépassé dix-neuf autres candidats et aremporté 5.000 euros.
Le roman retrace l'histoired'amour d'une jeune vietnamienne pour un soldat français pendant labataille de Diên Biên Phu en 1954.
Histoire d’amour horsnorme, portée par une écriture classieuse, "Bong mat diu êm" met enscène la rencontre entre Yann, soldat breton blessé au combat, et Mai,jeune vietnamienne qui seconde les équipes médicales. "Une des chosesles plus difficiles à exprimer pour un auteur, c’est l’amour car il peutêtre divers, fugace, délicat. J’ai tenté de m’approcher le pluspossible de cet inexprimable". Pour épouser Yann, Mai devra s’opposer àla volonté de son père, juge influent qui lui a choisi un autre mari. Laguerre leur laissera-t-elle une part de bonheur ? Rien ne peut êtredévoilé de ce qu’il adviendra à ce couple lumineux, innocent, confronté àla guerre et à ce qu’elle peut engendrer de pire.
Cette7e édition était ainsi parrainée par Marc Levy, qui a souligné : "unprix de lecteurs ou de libraires, c’est le prix le plus important et leplus agréable à recevoir". En recevant son prix à Bruxelles, Nguyên HoàiHuong n’a pas dit autre chose : "Un prix de lecteurs est vraimentextraordinaire, car la relation entre l’auteur et le lecteur estfondatrice du livre et de l’écriture".
La présidente dujury, Corinne Boulangier, la nouvelle directrice de la Première,qualifie son roman "d'une invitation à la curiosité", "d'une oeuvreaussi bien valable sur le plan littéraire que sur celui de l'émotion".
Ce docteur en lettres modernes, la jeune lauréate du PrixPremier, se dit "infiniment ravie". Elle considère ce prix comme "unencouragement pour continuer son travail".
L'auteure, néeen 1976 en France, reste emprunte de l'histoire de ses parents arrivésdu Vietnam en France dans les années soixante-dix. Son nom signifie "Sesouvenir du pays", référence au déracinement de sa famille. De languematernelle vietnamienne, elle a appris le français en allant à l’école.Détentrice d’un doctorat de Lettres modernes portant sur "L’eau dans lapoésie de Paul Claudel et celle de poètes chinois et japonais ", elle adéjà publié deux recueils de poésie : "Mui huong" (Parfums) paru àl'Harmattan en 2005 et "Su cô quanh" (Déserts) en 2009. Elle enseigneactuellement la Communication dans un IUT. L’Ombre douce est son premierroman. -AVI