Hanoi (VNA) - Le réchauffement climatique a ceci de particulier qu’il oblige parfois les agriculteurs à délaisser tel type de culture au profit de tel autre… C’est par exemple ce qui est en train de se passer sur les Hauts plateaux du Centre, dans la région du Tây Nguyên, où les caféiers, les poivriers et les hévéas cèdent petit à petit la place à d’autres arbres, dont l’exploitation est devenue plus rentable. Dans la province de Dak Lak, les litchis ont ainsi fait une apparition remarquée. 

Une reconversion reussie... hinh anh 1Lê Van Minh (gauche) dans son exploitation de litchis. Photo: VOV

Lê Van Minh est tout à fait embhập mô tả cho ảnhlématique de cette génération d’arboriculteurs en proie aux affres du réchauffement climatique. Au départ, il possédait quatre hectares de poivriers et de caféiers. Assez rapidement, il s’est rendu compte que ses poivriers auraient sans doute bien du mal à s’adapter à une nouvelle donne climatique. Quant à ses caféiers, il s’est aperçu que leur rentabilité était de plus en plus aléatoire, à l’image de ce qu’est le marché du café actuellement… Alors que faire? La solution qu’a trouvée Lê Van Minh, il y a maintenant huit ans, réside en un petit fruit de forme sphérique, entouré d'une enveloppe assez coriace qui prend une couleur rouge à maturité… Ce fruit, c’est bien sûr le litchi. Il faut dire que Lê Van Minh vient de la province de Hai Duong, et qu’à Hai Duong, on trouve des litchis à foison. Aussi lui a-t-il été facile de se procurer des arbustes.

Bien lui en a pris, en tout cas! Il produit désormais chaque année une bonne quinzaine de tonnes de litchis à l’hectare, ce qui lui rapporte de 500 à 600 millions de dôngs (de 17.800 à 21.300 euros), soit dix fois plus que le café…      

«Je produis environ 50 tonnes de fruits, et compte tenu des normes de culture, je peux vous garantir que ce sont des fruits de très bonne qualité», nous dit-il. 

Lê Van Minh n’est pas le seul à avoir ainsi misé sur le litchi. Dans le district où il réside, qui est celui d’Ea Kar, nombreux sont les agriculteurs qui ont suivi son exemple. Un certain nombre de coopératives ont d’ailleurs vu le jour, ce qui permet aux producteurs de litchis d’acheter des engrais de qualité à des prix raisonnables, mais aussi de standardiser leurs normes de pratiques agricoles. La finalité? Conquérir des marchés exigeants tels que les États-Unis, l’Europe, le Japon ou encore la République de Corée, comme nous l’explique Nguyên Van Binh, le directeur de la coopérative Thanh Binh.

«C’est une coopérative qui a vraiment été créée dans le but d’exporter des litchis dans le monde entier. En ce moment, on est en train de mettre en place des codes barres permettant de retracer l’origine des produits», précise-t-il. 

Une reconversion reussie... hinh anh 2Photo: VOV

Dans le district d’Ea Kar, sur 4.000 hectares de plantations qui ont été reconvertis, 1.000 accueillent des litchis. Mais ce n’est qu’un début: dans les cinq années à venir, la surface devrait en principe tripler. Il faut dire que la récolte démarre avec un bon mois d’avance sur les provinces du Nord, ce qui favorise l’écoulement et permet d’obtenir des prix élevés. Pour Hô Tân Cu, qui est le chef du bureau de l’Agriculture et du Développement rural dudit district, il s’agit maintenant de transformer l’essai…

«On a donc opté pour une reconversion durable dans les arbres fruitiers. C’est un premier pas. Ce qu’il faut, maintenant, c’est resserrer les liens entre les producteurs, les coopératives, les entreprises et les investisseurs, l’idée étant tout simplement de créer des chaînes de production», nous indique-t-il. 

Une reconversion réussie, donc, qui nous montre bien que résilience et décollage économique peuvent tout à fait aller de pair… -VNA/VOV