Une gestion stricte de la dette publique
Dans le
cadre de la 8e session de l’Assemblée nationale (XIIIe législature), le
ministre des Finances, Dinh Tiên Dung, a présenté pour la première fois
un panorama de la situation financière nationale. La notion de dette
publique est généralisée dans le système de gestion financière du
Vietnam depuis 2010, date d’entrée en vigueur de la Loi sur la gestion
de la dette publique.
Avant 2009, cette dernière
était faible, occupant 31-38% du Produit intérieur brut (PIB). Depuis
2010, le Vietnam a mobilisé un volume important de capitaux pour
l’investissement en émettant des obligations, selon Dinh Tiên Dung. La
dette publique a, par la suite, augmenté, correspondant à 51,7% du PIB
en 2010 et à 60,3% fin 2014.
Ces derniers temps, en
raison des impacts de la crise financière et de la récession économique
mondiale, la croissance vietnamienne a ralenti, influant négativement
sur les recettes budgétaires. Le gouvernement a cependant dû alléger les
impôts pour les entreprises alors que les dépenses ont monté en flèche.
Cette décision vise à mettre en œuvre les politiques de stimulation
économique, de réforme salariale et de bien-être social, en mobilisant
davantage de ressources pour un développement infrastructurel majeur.
Le Vietnam faisant partie des pays à revenu
intermédiaire, la part des prêts sous forme d’APD (aide publique au
développement) et des prêts préférentiels étrangers à long terme et à
faible taux d’intérêt s’est réduite progressivement. Le pays s’est donc
tourné vers le marché des capitaux domestiques, en émettant
essentiellement des obligations gouvernementales. Le ministre des
Finances, Dinh Tiên Dung, a fait savoir que le Vietnam avait mobilisé
225.000 milliards de dôngs d’obligations gouvernementales pour
l’investissement, pour la période 2011-2015. Il est prévu d’en mobiliser
encore 170.000 milliards entre 2014 et 2016.
Rythme de remboursement de la dette respecté
Au Vietnam, plus de 98% des emprunts publics sont consacrés aux
projets d’infrastructures, 1,5% au budget de l’État pour les dépenses
d’investissement et 0,4% aux services publics relatifs aux projets de
prêts d’APD.
«Même si les indices concernant la
dette publique restent dans la limite autorisée, le pays se trouve
confronté à de nombreux défis : la hausse rapide de la dette, le manque
de durabilité de la structure des créances et la forte pression exercée
par la mobilisation des capitaux», a estimé Dinh Tiên Dung.
Le gouvernement a demandé de restructurer en hâte la dette publique,
en mettant l’accent sur l’augmentation des prêts à long terme à faible
taux d’intérêts, et de contrôler étroitement le remboursement des
crédits garantis par le gouvernement et le recouvrement des emprunts
contractés pour octroyer des prêts.
En théorie,
conformément aux avertissements de la Banque mondiale et du Fonds
monétaire international, la dette publique ne peut être supérieure à 65%
du PIB, et à 50% du PIB pour l’endettement à l’étranger, dans les pays
d’un niveau de développement et d’une envergure économique similaire au
Vietnam. Le gouvernement contrôle strictement la dette publique pour
assurer que cette dernière reste dans la limite autorisée, c'est-à-dire
elle ne dépasse pas la limite de 65% du PIB.
Ce qui
est important, c’est que les emprunts du Vietnam sont efficacement
utilisés. Par ailleurs, les recettes budgétaires restent suffisantes
pour assurer le paiement de la dette au fur et à mesure. En outre, le
chiffre d’affaires à l’exportation du Vietnam continue de s’accroître.
Selon les rapports d’exécution du budget d’État
adoptés par l’Assemblée nationale, le Vietnam respecte toujours le
rythme requis du remboursement de la dette. Aucun débiteur étranger ne
déplore un retard de paiement ou fait part d’un souci quant à la
solvabilité. La dette publique du Vietnam correspond pour l’essentiel
aux obligations du gouvernement, aux aides publiques au développement,
et aux capitaux des bailleurs de fonds internationaux.
Un facteur optimiste a été annoncé par le ministre des Finances, Dinh
Tiên Dung : une hausse de la dette domestique, contre une baisse de la
dette à l’étranger. Par ailleurs, le taux des obligations
gouvernementales est en baisse. Il met toutefois en garde sur le
paiement des intérêts de la dette pour la période 2015-2016. Ces trois
dernières années, le Vietnam a émis 137.000 milliards de dôngs
d’obligations afin d’absorber une partie des créances douteuses. –
CVN/VNA