«La conférence de Paris a faitressortir un consensus très fort autour des réponses à mettre en œuvre ;elle a également marqué une étape importante dans l’expression de lavolonté politique des Etats, du Sud comme du Nord, de s’attaquer à cefléau », a déclaré Michèle Barzach, présidente de l’UNICEF France. «Celadoit maintenant se traduire par la mise en œuvre à grande échelle desstratégies qui ont fait la preuve de leur efficacité et par lanécessaire mobilisation des ressources».
Il esturgent que les Etats affectés accélèrent la mise en œuvre de politiquespubliques volontaristes, multisectorielles et décentralisées, ayant pourobjectif clair la réduction de la prévalence de la malnutrition chezles enfants. L’intégration de la nutrition maternelle et infantile dansles politiques de santé et de protection sociale est une condition de laréussite, comme l’ont montré toutes les expériences décrites lors de laconférence. Des ministres et parlementaires d’Afrique subsaharienneprésents à la conférence de Paris ont rendu publique une séried’engagements concrets en faveur de réponses nationales adaptées et à lahauteur de l’enjeu.
Les Etats du Nord doivent euxaussi prendre d’avantage d’engagements concrets. Le combat contre lamalnutrition ne pouvant plus se satisfaire de réponses et definancements d’urgence, la mobilisation de ressources pérennes et delong terme est indispensable.
A quelques semainesdu Sommet du G8, le ministère français des Affaires étrangères vientd’octroyer 30 millions d’euros, issue de sa nouvelle taxe sur lestransactions financières, à la santé des enfants dans le Sahel, avec unaccent particulier sur la nutrition. «Cette initiative est pour nous unpremier pas encourageant qui devrait inspirer d’autres Etats», a réagiMichèle Barzach, ajoutant, «Le gouvernement français a fait le choixd’un dispositif portant sur les transactions financières. Ce n’est pasle seul possible. A chaque pays de trouver et de mettre en œuvre lemeilleur mécanisme pour des financements pérennes».
La conférence de Paris l’a montré, donner à la nutrition infantile lesressources nécessaires est une exigence morale : c’est sauver la vie etl’avenir de millions d’enfants. Mais c’est aussi un investissementrentable aux plans social et économique. Les 3,3 milliards d’eurosnécessaires chaque année à l’Afrique pour lutter contre la malnutritioninfantile permettrait, dès la première année, à 22 millions de jeunesenfants africains d’échapper à la malnutrition chronique. Et le retoursur investissement pourrait s’élever à terme à plus de 100 milliardsd’euros par an.
«Il est essentiel d’investir sur laprévention de la malnutrition afin de renforcer la résilience desfamilles, des communautés et des sociétés et briser le cycles des crisesalimentaires et nutritionnelles,» a déclaré Yoka Brandt, directricegénérale adjointe de l’UNICEF. «En s’attaquant à la malnutrition on agitdirectement sur l’ensemble des priorités de développement : la luttecontre la pauvreté, pour l’éducation et pour l’équité. A moins de deuxans de l’échéance des Objectifs du Millénaire pour le Développement,nous devons accélérer nos efforts et placer le combat contre lamalnutrition au cœur de l’agenda post 2015».
Contribuant à 30% de la mortalité infantile et frappant, sous sa formechronique, 165 millions d’enfants, la malnutrition constitue un obstaclemajeur à la survie et à la croissance des enfants, autant qu’audéveloppement des pays affectés et à l’atteinte des Objectifs duMillénaire pour le Développement.
La Conférenceinternationale contre la malnutrition infantile est organisée parl’UNICEF en partenariat avec le ministère français des Affairesétrangères, l’Agence française de développement (AFD), la Fondation Billet Melinda Gates, Action contre la Faim (ACF), Médecins Sans Frontières(MSF) et l’ONG ALIMA (Alliance for international medical action). - VNA

Le secteur de la santé appelle la population à donner son sang
Le secteur de la santé appelle la population à donner son sang pour pallier les graves pénuries, un besoin crucial pour les urgences et le traitement des patients dans les hôpitaux de la région nord.