Une «balade sonore» dans Hanoi

Une «balade sonore dans Hanoi», ça vous tente ? C’est justement ce à quoi nous invitent certaines des têtes d’affiche du tout récent festival des sons de Hanoi qui vient d’avoir lieu, pendant la première quinzaine d’avril. Reportage de la Radio du Vietnam.
Une «balade sonoredans Hanoi», ça vous tente ? C’est justement ce à quoi nous invitentcertaines des têtes d’affiche du tout récent festival des sons de Hanoiqui vient d’avoir lieu, pendant la première quinzaine d’avril.Reportage de la Radio du Vietnam.

Cette «baladesonore» s’inscrit en fait dans un projet plus vaste, intitulé « locativeaudio », qui concerne des villes aussi différentes et éloignées lesunes des autres que Virginia aux États-Unis, Avignon en France, ouencore Oxford en Grande-Bretagne. Mais dans le cas présent, c’est biend’Hanoi qu’il s’agit de battre le pavé, en étant tout ouïe,naturellement !

Ca y est, vous y êtes ? Vous fermezles yeux et... écoutez ça !... On est dans une petite rue de Hanoi, iln’y a pas à s’y tromper ! Le parcours commence devant la cathédrale.Ensuite, on emprunte plusieurs rues anciennes - la rue du chanvre, larue des éventails, la rue des étoffes, la rue des peignes - pourfinalement aboutir aux abords du marché Dong Xuan. Pour le suivre, ceparcours d’un genre un peu particulier, il faut avoir un téléphoneportable suffisamment performant pour pouvoir y installer un logicielcartographique et y télécharger des fichiers sonores. C’est donc ensuivant un GPS que se fait la balade. Mais ce GPS a ceci de particulierqu’il produit en fait des sons, caractéristiques de chaque étape duparcours effectué, lequel peut tout à fait varier selon les envies dechacun. Mais ce qui est assez étonnant, c’est que l’on peut entendre dessons actuels mêlés à d’autres, qui semblent ressurgis du passé.

Thanh Mai, une étudiante, nous livre ses impressions. « Quand jepasse devant la cathédrale, il y a des sons de cloches , nous dit-elle. Quand je suis à proximité de la voie ferrée, je peux entendre dessifflements de train... Ca me permet d’imaginer un peu ce qu’étaitl’animation des rues de Hanoi, autrefois ».

Même son de cloche - l’expression tombe à point nommé - du côté de BuiHoang Yen. « Je trouve ça vraiment intéressant parce que de lacathédrale jusqu’au marché Dong Xuan, on entend des sons vraiment trèsvariés , nous explique-t-elle . Certains sons renvoient au passé,comme ceux de la filature qui était près de la rue Hang Non ».

Les auteurs du projet, à savoir le musicologuebritannique Joshua Kopecek, l’informaticien français Mathias Rossignolet toute une équipe de musiciens vietnamiens avec à sa tête Tri Minh,ont dû bien évidemment se livrer à de très longues heures de cogitation.Pour ce qui est, notamment, de reproduire certains sons qui n’existentplus que dans la mémoire des Hanoiens, ils ont eu recours à l’historienDuong Trung Quoc et au département des archives nationales. Les sonsqu’ils ont ainsi réussi à reconstituer font revivre tout un pan de lavie quotidienne de la capitale. « Cette « balade sonore dans Hanoi »nous restitue ce qu’était autrefois l’atmosphère de la ville, en toutcas sur le plan sonore , nous explique Tri Minh . Ce sont des sonsprécieux, parce qu’en voie de disparition ! »

Dansleur travail, Tri Minh et ses acolytes se sont souvent heurtés àl’incompréhension du public. Pourtant, leur projet comporte unevéritable dimension communautaire. « Il a fallu du temps pour que lepublic accepte un projet de cette nature , nous révèle Tri Minh . Làoù, bien évidemment, les choses ont été beaucoup plus faciles, c’estavec les élèves malvoyants de l’école Nguyen Dinh Chieu !... Pour eux,se repérer à l’ouïe, c’est une chose naturelle ! C’était bien, en toutcas, de les impliquer dans un tel projet... » 

Tri Minh. Photo: twitter.com

Effectivement, ces élèves malvoyants se sont immédiatement sentisconcernés par la démarche de Tri Minh, et ils ont réagi en conséquence.

Cette « balade sonore dans Hanoi » aura en tout cas euceci de bénéfique qu’elle a permis de faire ressurgir des mémoires toutun pan de la culture populaire de la capitale. Et à l’heure où celle-ciest bien souvent noyée dans les vrombissements de moteurs en tousgenres, voilà qui est pour le moins rafraîchissant ! - VNA

Voir plus

Photo Hanoi’25 – Biennale met en lumière la photographie mondiale et les échanges créatifs. Photo: VNA

Photo Hanoi ’25 – Biennale, objectifs grand angle

La deuxième édition de Photo Hanoi ’25 – Biennale s’est ouverte le 1er novembre au Centre culturel du vieux quartier de Hanoi. Cet événement a réuni des artistes, des commissaires d’exposition et des experts de 22 pays autour d’expositions, d’ateliers et de conférences explorant les thèmes de la mémoire, de l’identité, de la nature, de la vie urbaine et du monde.

Le groupe Sar Afshan se produit à l’École supérieure du commerce et du tourisme de Hanoi. Photo : ambassade d’Iran au Vietnam

Échos persans : du pays du Simorgh au pays du Dragon et de la Fée

Le récent concert intitulé «Du pays du Simorgh au pays du Dragon et de la Fée», donné par le groupe de musique traditionnelle iranien Sar Afshan à Hanoi, a emmené le public dans un voyage culturel à travers les siècles, des déserts de Perse aux deltas du Vietnam.

Un groupe d’étudiants de la génération Z à Hanoi a décidé de redonner vie au chèo (théâtre populaire), grâce à leur projet créatif intitulé «Neo Chèo». Photo : NDEL

La génération Z insuffle une nouvelle âme à l’art du théâtre populaire

Préserver le patrimoine ne signifie pas le figer sous cloche. Il s’agit de le laisser vivre, s’épanouir et évoluer à chaque génération. Lorsque les jeunes se reconnaissent dans le chèo, que ce soit à travers une mélodie, un costume ou une œuvre numérique, alors il devient partie intégrante de leur propre histoire.

Les visiteurs pourront explorer les collections du musée à la nuit tombée et profiter d’un riche mélange d’art et d’expériences interactives. Photo: VNA

La Nuit au musée illumine la scène artistique de Hanoi

Le Musée des beaux-arts du Vietnam lance le programme «La Nuit au musée», qui se déroule le dernier vendredi de chaque mois, avec un thème différent à chaque fois, afin d’offrir aux visiteurs des expériences originales et captivantes.

Marché Bên Thanh, Hô Chi Minh-Ville. Photo: VNA

Hô Chi Minh-Ville rejoint le Réseau des villes créatives de l’UNESCO dans le domaine du cinéma

À l’occasion de la Journée mondiale des villes (31 octobre), l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a annoncé la liste des 58 villes inscrites cette année au Réseau des villes créatives de l’UNESCO. Parmi elles, Hô Chi Minh-Ville (Vietnam) a eu l’honneur de devenir nouveau membre dans le domaine du cinéma, devenant ainsi la première ville créative du Vietnam et de l’Asie du Sud-Est dans ce secteur.

Le site touristique Bai Dinh à Ninh Binh.

Les industries culturelles, clé du développement du tourisme durable

Le séminaire, intitulé «Industries culturelles et développement du tourisme durable au Vietnam dans un contexte d’intégration internationale», a mis l’accent sur le rôle des industries culturelles dans la promotion de l’image et du peuple vietnamiens, tout en renforçant la compétitivité nationale.