Hanoi (VNA) - L’haltérophile Lê Nguyên Quôc Bao, 16 ans, a défendu avec succès son titre dans la catégorie des moins de 50 kg messieurs lors des Championnats du monde juniors, en octobre dernier en Malaisie. Un talent qui renvoie à son aîné Thach Kim Tuân.

Un Vietnamien titre aux Championnats du monde juniors d’halterophilie hinh anh 1Après Thach Kim Tuân, le Vietnam possède peut-être un nouvel haltérophile d’exception en la personne de Lê Nguyên Quôc Bao (Centre). Photo: VNA

Lê Nguyên Quôc Bao a parfaitement répondu aux attentes du staff national, puisqu’il a décroché trois médailles, une de chaque métal, lors des championnats du monde juniors d’haltérophilie disputés en octobre dernier en Malaisie. Sa régularité, avec l’argent en arraché et le bronze en épaulé-jeté chez les moins de 50 kg lui a permis de remporter l’or des deux preuves combinées avec un total de 211 kg, au dépens du Thaïlandais Natthawat Chomchuen, qui a soulevé le même poids. Mais en cas d’égalité, le règlement stipule que c’est le plus léger à la pesée qui l’emporte. Heureusement pour Quôc Bao, le Thaïlandais était plus lourd de… 250 g (49,78 kg contre 49,53 kg). Une paille. La pilule a dû être un peu dure à avaler…

Écarté en raison de sa petite taille

En 2015, Lê Nguyên Quôc Bao a fait parler de lui en remportant à la surprise générale deux médailles d’argent lors de l’édition précédente, disputés en avril à Lima (Pérou). Mieux, huit mois plus tard, la Fédération internationale d’haltérophilie lui a réattribué l’or sur tapis vert, le champion en titre, le Kazakh Son Igor, ayant été testé positif à un contrôle antidopage. 

Avec ces deux titres d’affilée, Quôc Bao incarne la relève de la discipline au Vietnam. Aux yeux d’observateurs avisés, il devrait dans un futur proche être en mesure de reproduire les performances de ses illustres aînés Hoàng Anh Tuân ou Thach Kim Tuân.

Pourtant, ces deux sacres ont bien failli ne jamais se produire. «Il avait été éliminé lors d’une sélection des jeunes talents sportifs dans la mégapole du Sud, la faute à son gabarit chétif», sourit Trân Duy Khâm, chef de la discipline de l’haltérophilie de Hô Chi Minh-Ville.

Huynh Huu Chi, l’entraîneur responsable de sa mise à l’écart, fait son mea culpa : «J’ai commis une erreur, après plusieurs dizaines d’années de carrière. J’ai dit à Quôc Bao qu’il n’était pas assez doué pour suivre cette discipline. Cela ne l’a pas abattu, loin de là, puisqu’il a continué à s’entraîner encore et encore». Des efforts récompensés donc par une convocation au sein de l’équipe des jeunes talents sportifs de Hô Chi Minh-Ville, seulement six mois après ces propos qui ont certainement dû titiller son orgueil.

«Quôc Bao s’est pris de passion pour l’haltérophilie dès l’école primaire. À la différence de ses camarades, il ne fait pas de football, pas de badminton, pas de tennis de table, pas de natation ni même d’athlétisme. Il se consacre exclusivement à l’haltérophilie lorsqu’il a quartier libre», confie sa mère, Hông Yên.

Une pépite qui apprend vite

En apprenant la nouvelle de sa convocation, elle a ressenti une joie mêlée d’anxiété. «J’étais heureuse de voir que mon fils avait la volonté de progresser. Mais j’étais aussi inquiète. Il n’avait que 11 ans et était petit par rapport aux enfants de son âge», se souvient-elle.

C’est l’entraîneur Huynh Huu Chi qui s’est rendu chez elle pour la convaincre d’autoriser son fils à faire partie des haltérophiles bénéficiant de la politique d’investissement de la mégapole du Sud. Il aura fallu trois années d’entraînement à Quôc Bao pour qu’il montre toute l’étendue de son talent en revenant des Championnats du monde juniors 2015 avec deux médailles d’or autour du cou.

Interrogé sur les progrès spectaculaire de Quôc Bao en un si court laps de temps, Trân Duy Khâm met en avant la détermination et la persévérance dont il fait preuve, le tout sous la tutelle de son entraîneur dévoué, Huynh Huu Chi. Il voit en lui un diamant brut qui dispose des armes pour faire honneur au Vietnam au niveau international, à condition de lui donner des moyens à la hauteur de son talent.

«Je suis convaincu que sous la tutelle du coach Huynh Huu Chi, Quôc Bao saura faire la différence aux prochains Jeux sportifs d’Asie du Sud-Est (SEA Games) et à ceux de l’Asie (ASIAD). Et pourquoi pas aux Jeux olympiques ?, souligne Trân Duy Khâm. Il a un bon comportement à l’entraînement. En plus d’être passionné et enthousiaste, il assimile très vite les techniques de soulevé modernes». -CVN/VNA