Dông Thi Huong Linh, 29 ans, et Sas Peter (31 ans), se sont rencontrés au Vietnam en 2011 lorsque le Hongrois, alors étudiant, faisait un stage de cinq mois à l’Université des techniques et de l’industrie de Thai Nguyên (province éponyme, Nord). Participant à un cours animé par Huong Linh, Peter est tombé amoureux de la jolie diplômée fraîchement émoulue.
De retour en Hongrie, Peter a gardé le contact par Skype et par mail. Ils se sont revus deux-trois fois par an et ont décidé, en août 2015, de se marier. Le couple s’est installé en Hongrie. La jeune femme est devenue enseignante d’anglais et Peter, assistant de projets du groupe Audi. Une vie assez aisée… mais trop stable peut-être pour ces deux passionnés de voyage.
Un projet de voyage au long cours, d’une année, est né. Avec comme défi de rallier la Hongrie au Vietnam à vélo ! Ils ont bien préparé leur périple, tant au niveau des formalités administratives que des finances sans oublier un peu de préparation physique. Et surtout, ils ont glané sur Internet les expériences de cyclo-voyageurs afin de peaufiner les préparatifs et bien choisir l’itinéraire. Car, en ces temps tourmentés, certains pays sont malheureusement déconseillés aux touristes, de surcroît pour ceux à vélo qui sont les plus vulnérables.
Treize pays traversés en un an
Ils ont arrêté leur travail, vendu une partie de leurs biens et choisi le 14 août 2016 - jour de la fête de leur premier anniversaire de mariage - pour partir. Après 11.000 km au compteur, le 3 août 2017, ils sont arrivés à la frontière sino-vietnamienne. Les retrouvailles avec la famille de Huong Linh ont eu lieu quelques jours plus tard dans la province de Thai Nguyên.
Questionnée sur le choix du vélo, Huong Linh a expliqué que c’est le moyen de voyager le plus économique. De plus, «le voyage à vélo permet de se fortifier physiquement, de mieux se connaître soi-même et aussi son partenaire de voyage, et de nouer des contacts privilégiés avec les populations», a-t-elle ajouté. Le voyage à vélo, c’est aussi le moyen d’aller là ou peu de voyageurs vont, et donc de découvrir un pays sous un angle très authentique.
Huong Linh a révélé qu’ils ont dépensé au maximum 400.000 dôngs par jour, une somme incroyable. «Pour le logement, nous avons choisi le camping dans des lieux sécurisés pour éviter les mauvaises rencontres. Heureusement, nous n’avons été confronté à aucun voleur ou agression durant tout notre parcours», confie Peter.
Des galères durant le voyage
Interrogées sur les moments les plus difficiles du voyage, Huong Linh a cité les 80 jours en Inde. «Ce fut les jours les plus durs en raison des barrières culturelle et linguistique. De plus, au moment où nous sommes arrivés, l’Inde retirait de la circulation ses billets de 500 et 1000 roupies, ce qui a compliqué nos dépenses journalières. Nous avons demandé à la police de nous aider».
Le couple a aussi gardé des souvenirs cuisants des conditions climatiques extrêmes de leurs deux mois en Iran. «Les températures au Nord étaient de 15-16°C mais de 50°C dans les régions désertiques du Centre. Très souvent, dans la journée, malgré la chaleur, je devais porter un voile et des vêtements couvrants, règles islamistes obligent. Mais à la tombée de la nuit, il faisait très froid, et nous devions parfois nous réchauffer autour d’un feu de bois», raconte Huong Linh. En Chine, la jeune femme a dû être hospitalisée deux semaines en raison d’une infection des voies respiratoires.
Huong Linh et Peter comptent rester au Vietnam pendant un an, période durant laquelle le couple va réfléchir à son avenir : rester au Vietnam ou repartir en Hongrie. Peter compte bien profiter de son long séjour au Vietnam pour se plonger dans les arcanes de la langue vietnamienne afin de mieux comprendre le pays natal de sa femme. – CVN/VNA