«Lecafé à l’œuf est pour moi une nouvelle expérience au Vietnam. J’ai bu des cafésdans de nombreux pays mais celui de Hanoï est impressionnant, surtout le café àl’œuf», a partagé Jodi Ettenberg sur le site web de voyage AFAR.Partageant son avis, le premier site d’information mondial BuzzFeed a élu lecafé à l’œuf en tête de liste des boissons à goûter.
Ce breuvage est servi chaud ou glacé. S’il est chaud, on laisse toujours latasse dans l’eau chaude, afin qu’elle ne refroidisse pas. Une tasse coûteenviron 25.000 dôngs.
L’idéevenue dans une circonstance particulière
Présent dans beaucoup de restaurants ou cafés de la ville, le café à l’œuf leplus prisé est proposé par le café Dinh, dans la rue Dinh Tiên Hoàng, et lesdeux cafés Giảng des rues Nguyên Huu Huân et Yên Phu. Tous les troisappartiennent à des enfants de Nguyên Van Giang, le concepteur de cetteboisson.
Selon eux, l’idée du café à l’œuf est venue à leur père, qui était alors chefcuisinier de l’hôtel Métropole, pour trouver un substitut au lait afin depréparer le café au lait.
«Lecappuccino préparé par mon père était très bon. Mais le lait était trop cherdans les années 1940, peu de Vietnamiens pouvaient en boire. Il a donc beaucoupréfléchi. Il tenait à faire une boisson meilleure que le cappuccino mais 15fois moins chère afin que tout le monde puisse en profiter», aconfié Nguyên Chi Hoà, 62 ans, patron du café Giang dans la rue Nguyên HuuHuân.
Après bien des expérimentations, il a réussi en 1946 à faire le café à l’œuf. «Il était trèsjoyeux. Il l’a appelé le cappuccino vietnamien», a-t-il poursuivi.
Deshauts et des bas
Au début, le café à l’œuf n’était guère populaire. Il a même faillidisparaître. Toujours selon Nguyên Chi Hoà, seuls les riches citadins leconsommaient. En plus, le breuvage n’était pas vraiment apprécié des gourmets,car l’œuf était battu à main, et donc l’odeur et le goût de l’œuf cru étaientbien présents.
Durant la période de l’économie planifiée (1954-1986), le commerce privén’était pas permis. La vente du café était interdite. «Nous devionsvendre du café en cachette afin de gagner notre vie. Ce fut une périodedifficile pour nous, une tasse de café vendue faisait notre bonheur»,a-t-il poursuivi.
Il a fallu attendre les années 1990 pour que ledit breuvage devienne populaire.L’économie nationale s’est développée, le niveau de vie s’est amélioré. Enoutre, le batteur à œufs est apparu au Vietnam, permettant de perfectionner lebreuvage.
Après la mort de leur père en 1987, Nguyên Chi Hoà et sa sœur ont ouvert leurpropre café. Le café à l’œuf qu’ils proposent est le plus réputé de la capitaleet, surtout, le plus proche de la recette du créateur. – CVN/VNA