Trois scenarii face aux fluctuations des cours du pétrole
-
Quelles sont les prévisions du groupe intersectoriel sur la chute des
cours de pétrole et ses impacts sur l’économie nationale ?
Lorsque le gouvernement a élaboré le devis de recettes et dépenses
budgétaires pour sou-mission à l’Assemblée nationale lors de la 8e
session en 2014, il a fixé le prix d’exportation du brut vietnamien à
100 dollars le baril. Mais les cours du brut sur le marché mondial ont
connu, ces derniers jours, de fortes fluctuations, tombant à 60 voire au
dessous des 50 dollars le baril. La chute du brut, imprévisible, est
due non seulement au déséquilibre entre offre et demande, mais aussi à
des raisons politiques. La baisse des cours mondiaux aura des impacts
sur quatre activités du Vietnam, dont l’exploitation et l’exportation
pétrolières notamment.
Face à cette situation, le
groupe intersectoriel (lors de sa réunion du 22 janvier, ndlr) a
esquissé trois scénarios sur la base des analyses des organisations
économiques internationales.
Primo, si les cours du
baril se stabilisent autour des 60 dollars, les exportations de brut
seront influencées, mais les pertes ne seront pas considérables.
L’exploitation dans les puits au coût de production élevé sera alors
ralentie.
Secundo, si les cours mondiaux tombent à 50 dollars le baril, l’exploitation sera encore limitée.
Tertio, si le baril passe sous la barre des 40 dollars, nous devrons
obligatoirement réduire la quantité de brut exploité, soit de 1,8 à 2
millions de tonnes. Dans ce cas, l’économie nationale sera touchée, avec
des incidences en termes d’attraction des investisseurs étrangers dans
le secteur pétrolier.
- Selon ces trois scenarii, quels seront les effets sur la croissance de l’économie nationale ?
Le Vietnam est à la fois un pays exportateur de brut et importateur de
carburants. La chute des cours mondiaux aura donc des impacts négatifs
et positifs sur l’économie nationale. L’exportation du brut contribue
considérablement aux recettes budgétaires et au PIB national.
Cette année, le gouvernement s’est fixé comme objectif
d’atteindre 6,2% de croissance économique. Si les cours mondiaux du brut
oscillent autour de 60 dollars le baril, ils feront perdre 0,21 point à
la croissance de l’économie vietnamienne. Mais les activités de
production domestiques, fortement favorisées par la réduction des
dépenses due à la baisse des prix des carburants, lui feront gagner 0,27
point.
Au cas où le prix de l’or noir fluctuerait
autour des 50 dollars le baril, le volume d’exploitation du brut du
Vietnam devrait être ramené à 14,4 millions de tonnes au lieu des 14,74
millions qu’avait prévu le ministère de l’Industrie et du Commerce.
L’indice de la croissance économique perdrait 0,56 point. En revanche,
les activités de production domestiques, favorisées, lui rapporteraient
0,31 point. Dans le pire des cas, 40 dollars le baril, il faudrait se
limiter à 13,08 millions de tonnes de brut exportées. La croissance de
l’économie perdrait 1 point et en gagnerait seulement 0,43.
- Quelles seront les pertes sur les recettes budgétaires ?
Après une étude approfondie des conséquences positives et négatives du
prix du pétrole mondial sur l’économie vietnamienne, le ministère du
Plan et de l’Investissement a fait part de ses chiffres.
Cette année, les recettes budgétaires diminueront respectivement de
7.500, 9.500 ou 11.500 milliards de dôngs avec des cours du baril de 60,
50 ou 40 dollars. Le ministère des Finances a lui aussi effectué des
calculs. Il prévoit que le budget pourrait être équilibré, même si le
baril mondial se vendait 50 dollars. Son explication : les résultats des
activités de production domestiques, favorisées par la baisse des prix
des carburants, pourront compenser les pertes des exportations
pétrolières.
Je pense que nous devons prêter une
attention particulière à la création de conditions favorables aux
entreprises afin d’atteindre nos objectifs. Les frais de transport et
d’autres secteurs doivent être revus à la baisse pour soutenir la
production.
Aujourd’hui, nous devons faire en sorte
que les recettes rapportées par la production domestique puissent
compenser les pertes des exportations pétrolières. -CVN/VNA