Hanoi (VNA) - Le vice-Premier ministre Vuong Dinh Huê a déclaré que l’État ne fournirait aucun fonds supplémentaire aux douze projets déficitaires du secteur de l’industrie et du commerce, indiquant cependant que des issues existent.

Douze grands projets représentant un investissement total de 63.610 milliards de dôngs (près de 2,8 milliards de dollars) et financés à hauteur de 75% par des prêts bancaires sont sur la sellette, pour cause de non-rentabilité.

Il s’agit des quatre usines de production d’engrais azotés (Ninh Binh, Hà Bac, DAP Dinh Vu et DAP Lào Cai), de l’usine de construction navale Dung Quât, de l’aciérie Viêt Trung, de la centrale bioénergétique de Phu Tho, de l’usine de poudre de papier Phuong Nam et de l’usine sidérurgique de Thai Nguyên (2e étape), de l’usine de production d’éthanol Binh Phuoc, de l’usine PVTex Dinh Vu et de la centrale bioénergétique de Quang Ngai.


Traiter les projets, entreprises deficitaires conformement au mecanisme de marche hinh anh 1Sur les douze projets «faibles» désignés par le ministère de l’Industrie et du Commerce, cinq sont placés sous la gestion du Groupe de pétrole du Vietnam. Photo : Huy Hùng/VNA/CVN


Grands défis à relever

Le constat est sans appel puisqu’au total, ils ont accusé une perte de 16.126 milliards de dôngs (plus de 709 millions de dollars) au dernier décompte arrêté le 31 décembre 2016. Leurs capitaux propres se sont amenuisés, passant de 14.350 milliards de dôngs (environ 631 millions de dollars) à 3.985 milliards de dôngs (plus de 175 millions de dollars).

«Les maux dont souffrent ces douze projets sont l’étonnante rapidité de leur conception, la lenteur de leur mise en œuvre, leurs problèmes avec les contracteurs EPC (ingénierie, fourniture des équipements et construction) à l’origine des ajustements du niveau d’investissement", a indiqué le vice-Premier ministre Vuong Dinh Huê. "Des issues existent si nous nous mettons à l’œuvre dans l’esprit de la direction fixée par le Bureau politique du Parti communiste vietnamien et le gouvernement», a-t-il affirmé, en demandant aux ministères, groupes et compagnies générales de se «retrousser les manches». «Il faudra résolument les traiter conformément au mécanisme de marché, en gardant à l’esprit le respect du principe d’autonomie, d’autoresponsabilisation des entreprises, et le fait que l’État ne renflouera plus les projets déficitaires», a souligné le dirigeant.

La lenteur dans l’élaboration des politiques et mécanismes de réorganisation, de gestion des activités des entreprises publiques, ainsi que la lenteur de la restructuration, de l’actionnarisation et du désengagement de l’État sont aussi à blâmer, selon le Comité de pilotage de la rénovation et du développement des entreprises.

Le vice-Premier ministre Vuong Dinh Huê a demandé d’engager des changements plus vigoureux, fondamentaux et effectifs dans la réorganisation, la rénovation, le développement et l’amélioration de la rentabilité des entreprises publiques. Il a indiqué que ces dernières devraient se focaliser sur les secteurs des services publics essentiels sur le plan social, de la défense et de la sécurité, ainsi que ceux qui sont délaissés par les autres acteurs économiques. Il faut réviser et prendre des mesures concernant les projets et les entreprises déficitaires, conformément aux mécanismes d’une économie de marché et, dans l’immédiat, perfectionner le plan de traitement des douze projets et entreprises sous la tutelle du ministère de l’Industrie et du Commerce.

Un traitement radical prévu en 2020

Vuong Dinh Huê a fixé le délai de traitement des projets déficitaires. L’élaboration des plans de traitement devrait être achevée vers fin 2017. Les faiblesses seront essentiellement prises en main fin 2018 et le traitement radical des projets est prévu pour 2020. La priorité est accordée d’une part à la vente des projets aux partenaires étrangers et, d’autre part, à la dissolution des projets exposés au risque d’irrécouvrabilité des biens.

Sur les 12 projets «faibles» désignés par le ministère de l’Industrie et du Commerce, cinq sont placés sous la gestion du Groupe de pétrole du Vietnam (PVN ou PetroVietnam). Selon le vice-ministre de l’Industrie et du Commerce, ces cinq projets sont crédités d’un investissement allant de 80 à 400 millions de dollars chacun. Le ministère a décidé d’autoriser la mise en faillite de deux parmi les cinq : l’usine d’éthanol de Phu Tho et le chantier naval Dung Quât.

Concernant deux autres projets : la centrale bioénergétique Dung Quât et l’usine PVTex Dinh Vu, PetroVietnam doit coopérer avec les partenaires pour relancer les affaires puis procéder au retrait des fonds et au transfert. Enfin, le ministère de l’Industrie et du Commerce a demandé à PetroVietnam de travailler avec son partenaire étranger pour relancer dans les meilleurs délais le projet d’usine d’éthanol de Binh Phuoc. Cette dernière est censée jouer un rôle important dans le programme d’utilisation de l’essence biologique E5 EON 92 en vigueur à partir du 1er janvier 2018. -CVN/VNA