Douze pays viennent de sceller, après cinq ans de discussions conclues par une session marathon de cinq jours à Atlanta, aux Etats-Unis, l’accord sur le Partenariat Transpacifique (TPP), qui donne naissance à la plus vaste zone de libre-échange au monde.
"Très heureux qu’un accord sur le Partenariat Transpacifique a été atteint à Atlanta, après plus de 5 années de négociations. Il s’agit d’un moment historique", partage le Premier ministre singapourien Lee Hsien Loong dans sa page Facebook.
"Le TPP est un accord de libre-échange ambitieux. Il couvre 12 grandes économies de la région Asie-Pacifique, y compris les Etats-Unis, le Japon, la Malaisie, le Vietnam, l’Australie, le Mexique et le Pérou. Nos exportateurs auront un meilleur accès aux marchés de ces pays, et les investisseurs peuvent s’attendre à un terrain de jeu plus ouvert et équitable", a-t-il indiqué.
"L’accord permettra d’ouvrir davantage d’opportunités pour les PME dans les pays du TPP, et de rendre plus facile pour eux de faire des affaires. Sur le long terme, notre peuple va bénéficier davantage de prospérité et d’emplois", a ajouté le chef du gouvernement singapourien.
Le ministre singapourien du Commerce et de l’Industrie Lim Hng Kiang a déclaré lundi que "le TPP incarne ce que Singapour voit comme l’avenir de l’Asie-Pacifique. Il va transformer la région en réduisant les barrières tarifaires et non-tarifaires considérablement à la fois pour les produits et services, en encourageant plus d’investissement et relevant les nouveaux défis commerciaux dans l’économie moderne".
Selon le ministère singapourien du Commerce et de l’Industrie, le TPP va stimuler le commerce et les flux d’investissement entre pays membres du TPP ainsi qu’intégrer la région dans une base de production et un marché unique.
Le TPP va également mettre en place des règles commerciales nouvelles et actualisées de nature à assurer les investisseurs et commerçants singapouriens d’un environnement plus ouvert, prévisible et transparent dans ce marché régional en croissance rapide.
Il s’agit de l’aboutissement de discussions entamées en 2008, qui ouvre la porte à l’un des plus importants traités de libre-échange jamais signé. Les pays signataires sont l’Australie, le Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour, les Etats-Unis et le Vietnam.
Isara Vongkusolkit, président de la Chambre de commerce de Thaïlande, a déclaré que le secteur privé du royaume était préoccupé par l’impact potentiel du TPP sur les exportations thaïlandaises. "Il est assez inquiétant, comme la Thaïlande devrait encore avoir une position claire sur le TPP alors que plusieurs membres de l’ASEAN l’ont déjà signé", a-t-il dit.
Le ministre thaïlandais du Commerce rencontrera bientôt les parties concernées dans les secteurs privé et public pour évaluer l’impact potentiel du TPP, a dévoilé sa porte-parole adjointe Pimchanok Vonkhorporn, citée par le Bangkok Post. "Depuis quelques années, le ministère lui-même étudie l’impact économique du TPP et la Thaïlande tient à le rejoindre", a-t-elle déclaré.
Le TPP couvre une zone représentant 40% du PIB et 30% du commerce mondial. La création de cette zone devrait apporter un complément de 300 milliards de dollars chaque année au PIB mondial.
Le président péruvien Ollanta Humala a déclaré que son pays a fait un pas important dans la voie du développement durable en concluant avec succès les négociations sur le TPP, soulignant que cet instrument va ouvrir diverses possibilités de croissance et de diversification au Pérou.
"Le Pérou rejoint ainsi l’une des initiatives les plus ambitieuses pour accélérer le commerce mondial", a-t-il déclaré dans un bref message télévisé à la nation.
Au Brésil, les analystes et la presse locale ont averti que le pays court le risque d’être isolé à moins de signer des accords commerciaux avec d’autres blocs. "Il augmente notre isolement.
Le pays a timidement tenté de participer à certaines initiatives bilatérales ou l'intégration régionale», a déclaré Flavio Carneiro, l’Institut de recherche économique appliquée (IPEA), commentant le TPP. Le plus grand risque pour le Brésil est de perdre des parts de marché dans les 12 pays qui ont adhéré au TPP. – VNA