Hanoi (VNA) - Depuis le 1er mars, de nombreux hôpitaux publics du pays ont revu à la hausse leurs tarifs. Une augmentation qui inquiète à juste raison les patients n’ayant pas souscrit de contrat d’assurance maladie. Explications des autorités.
Récemment, les ministères de la Santé et des Finances ont promulgué une circulaire concernant les nouveaux tarifs des services médicaux. Il en ressort qu’à partir de ce mois-ci, plus de 1.800 services sanitaires verront leurs tarifs multipliés par 2 à 7. La plupart des hôpitaux d’échelon central et des districts les appliquent immédiatement. Les autres le feront en juillet.
D’après Nguyên Nam Liên, directeur du Département des plans financiers, relevant du ministère de la Santé, «ce rajustement a beaucoup d’éléments liés à la rémunération du personnel médical. C’est pourquoi les frais des services utilisant beaucoup de machines et d’équipements augmenteront moins que ceux nécessitant de nombreuses ressources humaines».
Selon lui, les nouveaux tarifs concernent les journées d’hospitalisation, le matériel médical, la chirurgie, etc. Normalement, les médicaments occupent environ 50-60% des frais totaux. Ce récent changement du prix concerne une hausse des frais médicaux (sauf médicaments) de 40-50%. «En 2012, les ministères de la Santé et des Finances ont stipulé que les hôpitaux devaient réinjecter 15% de leurs bénéfices dans leurs infrastructures. Cette année, nous réfléchissons à une révision de ce taux», ajoute-t-il.
Une augmentation nécessaire
D’après un certain nombre d’hôpitaux, ce rajustement favorisera leur développement et permettra d’améliorer leurs infrastructures. De plus, ces revenus supplémentaires encourageront le personnel médical à adopter un comportement plus ouvert, plus amical avec les patients.
C’est un fait, les prix actuels sont irréalistes et bien plus bas que ceux appliqués ailleurs dans la région. L’inflation a entraîné une hausse sur tous les plans, et les frais médicaux ne doivent pas échapper à la règle. Mais d’une manière générale, les Vietnamiens ne subiront pas trop cette augmentation, tout du moins ceux ayant souscrit une assurance santé.
D’autre part, ce changement profitera directement aux quelques 23,7 millions de bénéfi-ciaires des politiques sociales : habitants insulaires pauvres, enfants de moins de 6 ans, personnes méritoires envers la Patrie et leurs proches,... dont la totalité des frais de consultation médicale et de traitement sont pris en charge par l’État. Ils bénéficieront en effet de services de bien meilleure qualité dus à cette augmentation des prix qui, comme mentionné plus haut, permettra aux hôpitaux de se doter de nouveaux équipements et de mieux payer leur personnel.
Actuellement, 70% des Vietnamiens ont souscrit un contrat d’assurance santé. Ces derniers jours, la presse s’est largement fait l’écho de cette hausse des services hospitaliers. Une fraction importante de la population s’interroge voire s’inquiète, notamment les non-assurés.
Inquiétude chez les non-assurés
«Le mois dernier, le prix pour une consultation médicale à l’Hôpital Viêt Duc était de 70.000 dôngs. Récemment, il est monté à 100.000 dôngs. Mon mari et moi ne sommes pas assurés, c’est pourquoi cette hausse nous préoccupe», confie Vu Thi Huyên, de la province de Bac Ninh (Nord).
Certains estiment à juste titre que si on paie plus, on a droit à de meilleurs services, à des médecins et infirmiers plus attentifs, plus agréables avec les patients. «Je suis d’accord avec cette décision. Dans le contexte de l’inflation, l’augmentation des prix est inévitable. Cependant, je trouve qu’elle ne s’accompagne pas d’une amélioration notable de la qualité des services. Certes, j’ai pu observer dans quelques hôpitaux des changements positifs dans les lieux d’accueil des malades, mais la qualité des services reste globalement inchangée», déplore Nguyên Thanh Thuy, de Hanoi.
Afin de préserver les intérêts des non-assurés, les anciens tarifs seront provisoirement maintenus, «pendant un certain temps» selon les autorités. «L’objectif est que toutes ces personnes souscrivent une assurance maladie dès que possible», précise Nguyên Nam Liên.
Afin d’encourager la souscription d’une assurance santé, les dirigeants du secteur de la santé devront mettre en place des mesures incitatives, notamment la simplification des formalités, jugées compliquées et longues. Sans oublier de rehausser la qualité des services et soins médicaux dont bénéficient les patients assurés. -CVN/VNA