À 100 km au sud de Hanoi, dans la province de Ninh Binh (Nord), Tam Côc et Bich Dông sont respectivement considérées comme la ''baie de Ha Long terrestre'' et la 2e plus belle grotte du pays. Un espace naturel à découvrir.

Tam Côc-Binh Dông, ses grottes karstiques, ses vestiges historiques, sa pagode, l’endroit est moins réputé que la baie de Ha Long mais offre pourtant des paysages magnifiques. Cette zone se situe à 7 km de la ville de Ninh Binh et à 9 km du chef-lieu de Tam Diêp, et est adaptée à plusieurs types de tourisme : écotourisme, culturel ou religieux.

Paysage féerique


En 1773, le premier mandarin du règne des Lê postérieur, Nguyên Nghiêm (1708-1776), père du grand poète vietnamien Nguyên Du, a découvert une grotte dans la cordillère Ngu Nhac comprenant cinq monts. Alors qu’il observait le panorama qui s’offrait à lui, montagnes, grottes, rivières, champs de riz immergés, il a surnommé cet endroit «Bich Dông» (grotte verte). Ce nom a par la suite été conservé. Bich Dông figure aujourd’hui parmi les sites les plus célèbres de Ninh Binh. La grotte est considérée comme la deuxième plus belle du pays derrière Huong Tich, située en banlieue de Hanoi. On l’appelle souvent Nam thiên dê nhi dông (littéralement : lieu abritant de merveilleuses grottes).

La pagode de Bich Dông se cache dans la cordillère Ngu Nhac et se divise en trois pagodes principales : Ha (Inférieure), Trung (Moyenne) et Thuong (Supérieure). C’est une pagode ancienne, dans le style de l’Asie de l’Est. Pour y accéder, le chemin est peu escarpé. Les visiteurs entament leur périple en passant par un pont de pierre, puis ils escaladent les marches qui longent le flanc de la montagne, passant par une grotte sombre plutôt inattendue. Le sommet offre une vue unique des alentours. La pagode quant à elle remonte à la dynastie des Lê antérieurs. Vers 1705, deux bonzes supérieurs, Tri Kiên et Tri Thê, prirent la route pour propager le bouddhisme. Arrivés à la pagode de Bich Dông, ils constatèrent qu’elle était au centre de cinq monts tels cinq pétales de lotus. Ce symbole les incita à en construire deux autres.

Tam Côc, encore bucolique


Tam Côc signifie ''trois grottes'': Ca, Hai et Ba. Ces grottes ont été construites par la rivière Ngô Dông qui les traverse. Pour les visiter, l’idéal est d’emprunter une barque qui vous emmènera dans les méandres des cours d’eau pendant environ trois heures.

Autrefois, cette région était recouverte par la mer qui a érodé au cours des siècles les formations de rochers calcaires. Ce lieu donne une grande valeur à Ninh Binh. Également appelé «baie de Ha Long terrestre», la trace de l’homme y est quasi-absente.

La grotte Ca qui traverse la montagne est la plus grande et la plus belle avec 127 m de long et une entrée de plus de 20 m de large. Les températures sont fraîches et on y découvre des stalactites par centaines. À la sortie, le visiteur se trouve au cœur des montagnes. De loin, il aperçoit les bûcherons et les chèvres qui se nourrissent des plants du versant. Près d’ici, le curieux visitera enfin un cloître bouddhiste, que le roi Trân Thai Tông (1225-1258) a décidé de construire à la fin de sa vie pour se retirer dans la sérénité religieuse.

Passé la grotte Ca, les voyageurs parcourent un kilomètre avant de pénétrer la 2e, puis la 3e. La grotte Hai fait 60 m de longueur, les touristes s’y sentent à l’aise et admirent des stalactites qui frôlent les blocs de pierre. Enfin, la grotte Ba est la plus petite et la plus froide, 50 m de long. Le plafond ressemble à une voûte de pierres. L’occasion donc de visiter l’un des sites les plus beaux du Vietnam parmi ceux qui ont gardé leur authenticité.

Les plus curieux peuvent poursuivre leur excursion sur plus de deux kilomètres pour découvrir le ruisseau des fées. Selon la légende, des dernières avaient autrefois adopté ce lieu pour se baigner. Au retour, la barque passera par la grotte de Thiên Huong, haute de plus de 60 m. Sa visite achevée, il faudra au voyageur encore un peu d’énergie pour emprunter «le chemin du ciel», qui mène vers le sommet du mont.

Toutefois, 50 m suffiront pour tomber sur le temple Thai Vi, établi au XIIIe siècle. C’est l’endroit où les habitants locaux rendent hommage aux rois Trân Thai Tông, Trân Thanh Tông, au général Trân Hung Dao, Trân Quang Khai et à la reine Trân Thi Dung. Il arbore une architecture originale et un puits de pierres vertes. Derrière le temple, la montagne Câm Son offre une nouvelle fois une vue exceptionnelle. Le temple Thai Vi est une oeuvre des hommes et de la nature. - VNA