Depuis longtemps, la Japonaise Takeuchi Midori arpente la petite ruelle de Hoàng Hoa Tham dans la ville de Dà Nang (Centre), comme une véritable femme vietnamienne. Pour elle, Dà Nang est sa ville d’adoption, où des enfants ont besoin de son soutien et de ses soins. La Japonaise a décidé de rester au Vietnam pour y passer une vie simple de la façon qu’elle l’a choisi.

En 2006, Midori Takeuchi et son Association des femmes démocrates du Japon (Femin) ont choisi le village de Hy Vong (Espoir) pour leurs actions humanitaires. Situé dans la ville de Dà Nang, ce village réunit des enfants démunis et handicapés de la ville et de la province de Quang Nam (Centre). Cela fait maintenant près d’une dizaine d’années que Mme Takeuchi est devenue la mère japonaise d’enfants au sort malheureux.

«Beaucoup de gens me demandent pourquoi nous ne réservons pas cet intérêt pour les Japonais en situation difficile. La réponse est simple : le sort prédestiné. Nous avons la chance de connaître les enfants du village Hy Vong. En voyant une telle communauté, qui a vraiment besoin de vous, vous ne pourriez pas - ou plus exactement, vous ne voudriez pas – vous séparer d’eux. Mon travail, ici, c’est de m’investir bénévolement pour la communauté. Raison pour laquelle il n’est pas important que les enfants soient japonais ou vietnamiens», souligne Mme Takeuchi.

Un petit café baptisé Sakura Friends Café a vu le jour au 125, rue Hoàng Hoa Tham dans l’optique de créer des emplois pour les jeunes du village Hy Vong. Joli et subtil, cet établissement est un lieu idéal pour les voyagistes japonais comme pour les jeunes vietnamiens passionnés par la culture du pays du Soleil-Levant.

Au Sakura Friends Café, les clients peuvent naturellement pratiquer le japonais avec Lê Thi Ngoc, originaire de la province de Quang Nam. En la voyant parler couramment le japonais, peu sont les gens à deviner qu’autrefois, cette jeune fille était très timide. Ngoc est arrivée au village Hy Vong à l’âge de sept ans. C’est Takeuchi Midori qui l’a aidée à suivre ses études à l’École supérieure de commerce. Plus tard, Ngoc est retournée au Sakura Friends Café pour y travailler.

Une autre adresse, l’atelier de confection Art Sakura dans la rue Lê Duân, est aussi l’endroit où Mme Takeuchi apprend aux enfants handicapés à confectionner des produits artisanaux, tels que des poupées japonaises et des objets de décoration. Elle les apporte ensuite au Japon pour les vendre en vue de récolter de l’argent pour ces enfants.

«Madame Takeuchi et son association Femin ont aidé plus de 50 enfants au village Hy Vong à suivre leurs études dans les universités et les écoles supérieures. Quand nous étions encore sur les bancs de l’école, elle nous a soutenus non seulement sur le plan scolaire, mais aussi sur le plan moral. Lorsque nous obtenons notre diplôme, elle nous aide à trouver un emploi stable. De plus, grâce à son aide, beaucoup d’enfants ont pu partir étudier au Japon», partage Lê Thi Ngoc.

Avant d’arriver au Vietnam, Takeuchi Midori a passé une grande partie de sa vie à enseigner au pays des fleurs de cerisier. C’est pourquoi elle a un très bon contact avec les enfants. Elle se sent heureuse en les regardant progresser et parvenir à leur maturité.

«Lorsque je me suis rendue au village Hy Vong, je n’aurais jamais pensé m’attacher autant aux enfants d’ici. Pourtant, quand je les vois progresser de jour en jour, je sais que je ne pourrais pas me séparer d’eux. Je suis heureuse en exerçant mon travail avec ces enfants», confie Takeuchi Midori.

Que ce soit le Sakura Friends Cafe, l’atelier de confection Art Sakura ou bien la maison, la Japonaise a loué tous ces espaces pour vivre avec «ses» enfants au sort malheureux. Sa vie simple est un exemple à suivre pour Ngoc et les enfants du village Hy Vong.

«Nous avons appris beaucoup de choses en vivant et en travaillant avec Madame Takeuchi, notamment le comportement et le sens de la responsabilité avec soi-même comme avec les autres», partage Ngoc. – VNA