La Table ronde «L’insécurité en Asie du Sud-Est et en Mer Orientale » a été organisé le25 juin à Paris par l'Institut de recherche stratégique de l’Ecolemilitaire de la France (IRSEM). Une centaine departicipants, dont des professeurs d'université et de centres derecherche français, des diplomates et des chercheurs de l'IRSEM, étaientprésents à cette table animée par Rommel Banlaoi, professeur derelations internationales à l’Université de Mirian et directeur duCenter for Intelligence and National Security Studies (CINSS) deManille. Le professeur Rommel Banlaoi a lancé une alerteen termes de sécurité alors que les nouvelles entreprises de la Chine enMer Orientale cause une forte instabilité dans cette région, notammenten raison de l'implantation de la plate-forme pétrolière HaiyangShiyou-981 en pleine zone économique exclusive et sur le plateaucontinental du Vietnam.
Le professeur Rommel Banlaoi.
Il est notoire que cesagissements violent les accords internationaux que la Chine a signéscomme la convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 etla Déclaration sur la conduite des parties en Mer Orientale (DOC). Tousces actes n'ont qu'une finalité, concrétiser sa volonté hégémoniqued'occuper l'ensemble de la mer Orientale sur la base de sa revendicationabsurde de "ligne en langue de boeuf", a affirmé le professeur RommelBanlaoi. L'hégémonie et le recours à la force ne peuventpas régler les tensions actuelles en Mer Orientale, bien au contraire,et il faut en conséquence entreprendre le dialogue. La Chine doitrespecter tous ceux qu'elle a engagés et les pays de l'ASEAN(Association des nations de l'Asie du Sud-Est) doivent être profondémentsolidaires car seules la solidarité et la coopération contribueront àun apaisement des tensions en Mer Orientale. Il a estiméque des échanges sportifs comme ceux du 7 juin dernier sur l'archipel deTruong Sa (Spratly) entre les Marines des Philippines et du Vietnamsont une activité amicale qui permet de renforcer la compréhension entreles pays de la région. Selon le professeur RommelBanlaoi, le patriotisme et la volonté à défendre la souveraineté desVietnamiens sont de plus en plus déterminés et la Chine doit comprendreque le Vietnam n'a jamais reculé dans la défense de sa souveraineté etde ses intérêt nationaux. Il a également estimé que bienque l'Union européenne (UE) ait rendu publique une Déclaration sur lasituation en Mer Orientale, celle-ci ne correspond pas à la puissance decette organisation internationale. S'il n'y a pas de voix et d'acteplus fermes, l'intérêt de l'UE dans cette région sera compromis d'unecertaine façon, et la Chine atteindra son objectif d'instituer le "faitaccompli" d'une occupation graduelle de l'ensemble de cette régionmaritime. En marge de cette table ronde, MmeMarie-Sybille de Vienne, professeur à l’Institut national des Langues etCivilisations orientales (INALCO) de Paris, et directeur du Centred'Asie du Sud et d'Asie du Sud-Est, a accordé une interview aucorrespondant de l'Agence vietnamienne d'Information (VNA) à Paris. Elle a souligné que "la Chine est prête à tout pour rappeler eninstrumentalisant l’Asie du Sud-Est qu’elle est devenue une puissancemajeure et, pour l’instant, qu'elle se fait les dents sur le Sud-Estasiatique en étant convaincue, à juste titre, qu’aucun Etat de cetterégion n’a les moyens effectifs de lui répondre. C’est donc un jeu deprovocations récurrentes pour affirmer sa dominance. On voit assez mald’issues à cette montée de tensions qui vont de pair avec uneaugmentation régulière de la force de frappe stratégique de la Chine,d’abord sur le plan militaire, mais aussi sur le plan économique. On a l’impression que l’on a une puissance majeure qui commene às’exercer sur le terrain le plus facile, est celui à sa portée, avant dedéployer ensuite ses ambitions sur l’échiquier mondial". -VNA