Les accords libre-échange (ALE) donnent aux entreprises logistiques des avantages comme des difficultés. L’investissement dans les infrastructures, l’amélioration des capacités et de la qualité des services, sont devenues les premières préoccupations des entreprises de ce secteur.

En 2015, plusieurs accords entreront en vigueur ou seront signés comme le partenariat économique intégral régional (RCEP), l’ALE Vietnam-Union économique eurasiatique, le partenariat transpacifique (TPP), outre la fondation de la Communauté économique de l’ASEAN le 31 décembre prochain…

Une forte progression de l’export-import dans les années à venir entraînera une forte croissance du secteur de la logistique. Les entreprises auront de grandes opportunités de développer leurs affaires à l’international. Cependant, la concurrence étrangère deviendra particulièrement forte.

Actuellement, les grands groupes de logistique des pays de l’ASEAN et de la Chine sont présents au Vietnam. «Ils connaissent bien la législation et les pratiques du Vietnam, c’est pourquoi ils peuvent s’intégrer et se développer rapidement sur le marché vietnamien», a déclaré Lê Hoàng Oanh, directrice adjointe de la compagnie Avina.

«Grâce à leurs capacités de financement et leurs infrastructures modernes, les groupes étrangers sont en mesure de satisfaire les besoins de grands clients. Plusieurs entreprises issues de l’investissement direct étranger (IDE) qui exportent et importent en quantité préfèrent travailler avec des entreprises de logistique de leur pays. Les entreprises vietnamiennes parviennent difficilement à obtenir des contrats avec celles-ci», explique Ngô Thê Hùng, directeur adjoint de la société par actions de logistiques Thang Loi.

De fait, la plupart de ces professionnels vietnamiens sont de petites entreprises qui manquent d’équipements, ne possèdent pas de technologies modernes, ni d’expérience comme de personnel qualifié pour l’international. À terme, beaucoup d’entre eux sont contraints de convenir d’une fusion ou acquisition avec un grand groupe.

Mesures inévitables

En l’état, selon les spécialistes, les entreprises vietnamiennes doivent coopérer entre elles si elles veulent conserver des parts de marché.

Trân Huy Hiên, secrétaire général de l’Association des entreprises de logistique du Vietnam, explique que «pour conserver des parts de marché face aux grands concurrents étrangers, elles doivent élaborer une stratégie commerciale et investir dans les infrastructures comme dans l’amélioration de leurs services. C’est inévitable ».

Récemment, la compagnie Gemadept a investi plus 340 milliards de dôngs dans la construction du Centre de logistique, dans la zone industrielle de Sông Hâu de la province de Hâu Giang. La compagnie Thang Loi a consacré plus de 3 milliards de dôngs pour agrandir ses entrepôts. Elle a également acheté des camions pour transporter des marchandises vers la Thaïlande, le Laos, le Cambodge et la Chine.

Les entreprises vietnamiennes ont besoin du soutien du gouvernement et des organismes. «Dans ce secteur, il faut attendre longtemps pour recueillir les bénéfices de son activité. C’est pourquoi l’État doit adopter des politiques de crédit préférentiel pour les entreprises de logistique. Il faut de plus prendre des mesures pour réduire la durée et les frais des formalités de douane, de transport».

Actuellement, le gouvernement prend des mesures pour encourager le développement de la logistique. Ainsi, selon son plan, la durée des formalités d’export-import sera ramenée de 21 à 13 journées en 2015. Il s’intéresse aussi à la construction d’infrastructures, l’aménagement des entrepôts, des ports et des aéroports, ainsi qu’aux moyens de transport. -CVN/VNA