L’augmentation des exportations de riz est particulièrement significative pour la croissance nationale du Vietnam, outre qu’elle contribue largement au développement des zones rurales.

« Le riz est la première plante vivrière du Vietnam ", a affirmé le vice-ministre de l'Agriculture et du Développement rural Bùi Ba Bông. L'incontestable importance de la riziculture se traduit par 44% des superficies culturales, 80% de riziculteurs parmi les exploitants, et 100% de la population en tant que consommateur quotidien.

" Le gouvernement considère la culture du riz comme une tâche essentielle pour le développement agricole et applique en conséquence des politiques d'investissement considérables ", a précisé le vice-ministre. Ces 20 dernières années, la production de riz a réalisé des performances impressionnantes. Autrefois pays manquant de vivres, c’est en 1989 que le Vietnam a exporté pour la première fois un million de tonnes de riz. Malgré une baisse de la superficie des cultures par rapport à l’an 2000 avec, en 2010, près de 380.000 ha, la production a fortement augmenté grâce à l’amélioration du rendement qui est passé de 3,18 tonnes/ha en 1990 à 5,3 tonnes/ha en 2010.

En 2011, le pays a exporté pour plus de 7 millions de tonnes de riz. C’est grâce à cette réussite que le Vietnam est devenu le premier pays de l'ASEAN (Association des nations d'Asie du Sud-Est) en terme de rendement, parvenant à assurer sa sécurité alimentaire tout en devenant l'un des premiers exportateurs mondial.

Le riz vietnamien est actuellement exporté dans une centaine de pays et territoires. Lors de ce premier trimestre, l’Association des vivres du Vietnam (VFA) a rapporté que le pays en a exporté plus d’un million de tonnes. Selon le vice-président de VFA, Pham Van Bay, c’est le marché chinois qui a participé à ce résultat avec un bond de ses commandes qui ont atteint 770.000 tonnes. Le marché africain est également très prometteur en occupant déjà 20% des exportations, a-t-il ajouté.

Selon le rapport du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, le pays compte 4,2 millions d’hectares de rizières. À l’horizon 2020, la superficie culturale sera maintenue à 3,8 millions d’hectares conformément à ce qui est prévu par l’aménagement adopté par l’Assemblée nationale.

Vers une croissance durable

L’année dernière, le Vietnam a exporté 470.000 de tonnes de riz parfumé et, ce premier trimestre, 160.000 tonnes. Pour répondre à une demande élevée de riz de haute qualité mais aussi pour relever la valeur ajoutée du riz toutes catégories confondues, la solution arrêtée est une production à plus grande échelle.

Contrairement à aujourd’hui où la riziculture comprend très largement de petites exploitations en générale familiales, il s'agit désormais de créer de très grandes rizières, suivant en outre les normes de pratiques VietGap. Ce n’est ni plus ni moins qu’un modèle industriel où le riziculteur bénéficie d’un ensemble intégré de matières premières et de services techniques : préparation du sol, travaux d’irrigation, semences, semailles, récolte, transformation, stockage, exportation...

Ce modèle permet de limiter les pertes après récolte et de baisser les coûts de production tout en améliorant rendement comme qualité, d’où des revenus plus importants. Il a été largement appliqué dans les provinces de Dông Thap, An Giang et Long An avec la participation de la Compagnie générale des vivres du Sud, de la Compagnie des insecticides d’An Giang, des sociétés Gentraco, ADC, Co May... Ainsi, la grande exploitation de la Compagnie des insecticides d’An Giang - 1.200 ha de rizières - lui a permis d’atteindre un rendement d’entre 8,5 et 12 tonnes par hectare pour un revenu de 25 à 34 millions de dôngs par hectare.

Depuis des années maintenant, le Vietnam est un grand exportateur de riz mais les régions productrices sont fréquemment celles les moins développées... Pour améliorer les conditions de vie des agriculteurs, il faut réorganiser la production de riz et sa commercialisation, ainsi que trouver un meilleur équilibre des intérêts entre riziculteurs et exportateurs, a estimé le vice-ministre Bùi Ba Bông.

Élever la valeur du riz passe par la création de grandes exploitations, parallèlement à l’emploi de variétés de haute qualité. Ces grandes exploitations, qui représentaient 15.500 ha dans le delta du Mékong lors de cette campagne d’hiver-printemps, devraient atteindre 100.000 ha en 2013. – AVI