Le Musée national de l’histoire du Vietnam organise d’ici à la fin de l’année une exposition intitulée «Collection de journaux révolutionnaires vietnamiens de la période 1925-1945». Près de 200 photos, documents et objets historiques y sont présentés.
La presse révolutionnaire vietnamienne a joué un rôle important pour la libération et la réunification nationales, l’édification du socialisme. Elle est devenue une des armes les plus efficaces du Parti communiste vietnamien (PCV) pour convaincre les masses à adhérer à l’idéal du Parti, contribuant pour une grande part à la victoire finale.
La presse révolutionnaire vietnamienne a une longue histoire. À ses débuts, dans les années 1925-1945, elle a contribué activement à propager le marxisme-léninisme dans le pays, à préparer la création du PCV, à regrouper et consolider les forces révolutionnaires, démocratiques pour lutter contre le colonialisme, ainsi qu’à mettre en œuvre la Révolution d’Août.
Un trésor national à préserver
Les hauts dirigeants du PCV, notamment le Président Hô Chi Minh, les secrétaires généraux Trân Phu, Lê Hông Phong, Hà Huy Tâp, Nguyên Van Cu, Truong Chinh, se sont toujours beaucoup intéressés à la presse.
À l’occasion du 70e anniversaire de la Révolution d’Août et de la Fête nationale (2 septembre), Le Musée national de l’histoire du Vietnam (MNHV) organise du 28 août à la fin de l’année, à Hanoi, une exposition intitulée «Collection de journaux révolutionnaires vietnamiens de la période 1925-1945». Près de 200 photos, documents et objets historiques, dont près de 90 journaux et revues, classés par périodes, sont réunis.
À la première période, de 1925 à 1930, la presse avait pour mission de diffuser le marxisme-léninisme, d’encourager les masses laborieuses, notamment les ouvriers, à établir des organisations, à protéger leurs intérêts et à lutter pour la libération de la nation. Le MNHV présente des journaux emblématiques de cette période, dont Bôn-sê-vich (Le Bolchévique), Công Nông Binh (Les ouvriers-paysans-soldats), Thân Ai (L’amical), Hâm Mo (La mine), Giai Thoat (La libération), Bua Liêm (Le Marteau et la Faucille) et, surtout, Thanh Niên (Les Jeunes), fondé par le Président Hô Chi Minh.
À la deuxième période, de 1930 à 1936, la presse contribue activement au développement du PCV, des organisations populaires. Condamnée à la clandestinité par le pouvoir colonial, elle publie avec diverses techniques (dactylographie sur stencil, sur papier, écriture manuscrite…) et sous divers formats. Les journaux, notamment Tranh dâu (La lutte), Tiên lên (L’avance), Giac ngô (Le réveil), Giai phong (La libération), Hôn Lao dông (L’âme du travailleur), Dân cày (Les paysans), Con duong sông (La voie de la vie) et Hoc sinh (L’élève) sont exposés.
Préparatifs pour la Révolution d’Août
De 1936 à 1939, la presse a la même tâche qu’à la période précédente, mais des activités différentes. Elle sort de la clandestinité et publie sous diverses formes, dont des articles en français. Il y a deux types de journal : le premier dévoué à la révolution et le second partiellement à son service. De cette période, le MNHV présente les journaux en français Le Travail, Rassemblement, L’avant-garde, En avant, Notre voix, et d’autres en vietnamien : Tin Tuc (Actualité), Dân chung (Le peuple), Thê gioi (Le monde), Ban Dân (L’ami du peuple), etc.
De 1939 à 1945, période de préparation de la Révolution d’Août, les journaux sont moins nombreux mais de qualité supérieure. Tous les organes, de l’échelon central au local, en publient. Les plus connus sont Viêt Nam Dôc Lâp (Vietnam indépendant), Co Giai Phong (Le drapeau de libération), Cuu quôc (Le salut national).
Enfin, le musée expose une collection de tracts de la veille de la révolution concernant essentiellement la création et les activités du Viêt minh (Front de l’indépendance du Vietnam), du groupe de propagande et de libération du Vietnam. Les auteurs sont le Parti communiste de l’Indochine, le Viêt minh, l’Association catholique vietnamienne de résistance au Japon pour le salut national. Les tracts appellent entre autres à ne pas faire son service militaire pour le pouvoir colonial pro-japonais, à ne pas verser de paddy, à collecter des sommes pour s’équiper en armes. Ce musée expose également du matériel d’imprimerie d’avant la Révolution d’Août. – VNA