Le gouvernement vietnamien a prévu de restructurer résolument les organismes de crédit déficitaires, de gérer strictement les dettes publiques, notamment nouvelles, et de réduire à environ 3% les créances douteuses avant fin 2015.

Les dettes publiques du pays ont grimpé de 51,7% du produit intérieur brut (PIB) en 2010 à 60,3% fin 2014, a-t-il indiqué dans la résolution de sa réunion périodique d’octobre.

Ces derniers temps, en raison des impacts de la crise financière et de la récession économique mondiale, la croissance vietnamienne s’est ralentie, influant négativement sur les recettes budgétaires, a-t-il expliqué.

Le pays a dû cependant dégrever les impôts en faveur des entreprises alors que les dépenses ont monté en flèche pour mettre en œuvre les politiques de stimulation économique, de réforme salariale, de bien-être social en mobilisant davantage les ressources en vue d’un développement infrastructurel majeur, a-t-il poursuivi.

Le Vietnam étant devenu un pays à revenu intermédiaire, la part de prêts d’APD (aide publique au développement) et prêts préférentiels étrangers à long terme et à faible taux d’intérêt s’est réduite progressivement. Le pays s’est tourné donc vers le marché des capitaux domestique, essentiellement en émettant des obligations gouvernementales, a-t-il encore indiqué.

Le ministre des Finances Dinh Tiên Dung a fait savoir jeudi 30 octobre à l’Assemblée nationale que le Vietnam a mobilisé 225.000 milliards de dôngs d’obligations gouvernementales pour l’investissement pour la période 2011-2015. Il est prévu d’en mobiliser encore 170.000 milliards de dôngs de 2014 à 2016.

Selon le gouvernement, plus de 98% des emprunts publics sont consacrés aux projets d’infrastructure, 1,5% est affecté au budget de l’Etat pour les dépenses d’investissement et 0,4% est alloué à celles de services publics relatifs aux projets de prêts d’APD.

Même si les indices concernant les dettes publiques restent dans la limite autorisée, le pays se trouve confronté à de nombreux défis: la hausse rapide du solde des dettes publiques, le manque de durabilité de la structure des créances, la forte pression de la mobilisation des capitaux.

Le gouvernement a demandé de restructurer en hâte les dettes publiques, avec l’accent mis sur l’augmentation des prêts à long terme à faible taux d’intérêt, et de contrôler étroitement le remboursement des crédits garantis par le gouvernement et le recouvrement des emprunts contractés pour octroyer des prêts.

Jusqu’à la fin octobre, 54,3% des créantes douteuses déterminées en septembre 2012 ont déjà vu leur sort réglé, soit au moyen d’un recouvrement, soit en recourant au Fonds de prévention des risques ou à la vente de biens hypothéqués, y compris la vente des créances douteuses à la Compagnie de gestion des actifs du Vietnam (VAMC) qui en a acheté pour près de 95.000 milliards de dôngs.

Les créances douteuses ont reculé de 4,17% en juin à 4,11% en juillet et à 3,9% en août et sont estimées actuellement à environ 3,8% de l’encours national du crédit selon les organismes de crédit, à 5,43% selon la Banque d’Etat du Vietnam.

Dans les prochains moins, le gouvernement continuera d’accélérer le règlement des créances douteuses lié à la restructuration des organismes de crédit, de promouvoir le rôle de la VAMC, de développer fortement le marché des dettes avec la participation des investisseurs vietnamiens et étrangers. – VNA