Chaque année, le Vietnam exploite et consomme entre 50.000 et70.000 tonnes de matières premières médicinales (MPM), dont près de 90%importées de l’étranger.
Néanmoins, une importante proportion entre surle territoire sans déclaration douanière. Ce qui pose problème dans lagestion de la qualité de ces produits… Et ce sont bien entendu lespatients les premières victimes. Alors, pour développer un marché de MPMde qualité, le secteur sanitaire doit se focaliser sur l’élaborationdes mécanismes de fourniture et de contrôle de leur qualité.
Même s’il existe bel et bien une grille d’évaluation commune de leurqualité, les médicaments traditionnels sur le marché national n’y sontpas tous soumis, loin s’en faut. Ce qui a pour effet que chaqueétablissement élabore ses propres normes pour sélectionner ses produitspharmaceutiques, avec des critères subjectifs et donc pas toujourspertinents...
Selon Trân Thi Hông Phuong, chef adjointe duDépartement de gestion de la médecine traditionnelle, les hôpitauxachètent leurs MPM lors des séances d’adjudication en se basant surleurs propres normes. Les établissements sanitaires choisissent leursproduits pharmaceutiques en privilégiant les offres bon marché, sans sesoucier forcément de la qualité, la question financière entrant toujoursen première ligne de compte…
D’après Vu Xuân Bang, chef adjointdu Comité chargé de l’élaboration des politiques concernant l’assurancesanté (Assurance sociale du Vietnam), les inspections menées dans lesétablissements sanitaires traditionnels ont montré le manque de rigueurqui existe dans l’importation des médicaments dans les établissements etautres pharmacies. Plusieurs ne disposent encore d’aucun expert chargéde contrôler les produits en stock, et ceux qui officient ne sont pastoujours compétents pour le faire.
La qualité doit primer sur les affaires.
Actuellement, les fournisseurs des établissements de santé proposentsouvent des prix bon marché pour pouvoir l’emporter lors des séancesd’adjudication, avec des conséquences plus ou moins fâcheuses. Si l’onveut mieux contrôler la qualité de ces produits depuis la phased’organisation des adjudications, il faut imposer aux établissementssanitaires des normes de qualité communes pour les produitspharmaceutiques, et les MPM en général. De plus, le secteur de la santédoit également imposer des conditions strictes aux fournisseurs.
D’aprèsTrân Thi Hông Phuong, il faudrait que les adjudicateurs, pour pouvoirparticiper à l’adjudication, réunissent plusieurs conditions : nom de lasociété civile (raison sociale), licence de vente des MPM, capacitéfinancière..., mais aussi disposent d’un laboratoire pour procéder à descontrôles de la qualité des produits qu’ils acquièrent, un stock auxnormes GSP (Good Storage Practices), et également fassent partie d’unréseau de distribution des produits pharmaceutiques aux normes GDP (GoodDistribution Practices). En plus, il faudrait que les fournisseursjustifient l’origine des MPM, en d’autres termes, garantir latraçabilité des produits qu’ils proposent à leur clientèle.
PhamKhanh Phong Lan, directrice adjointe du Service municipal de la santé deHô Chi Minh-Ville, informe que la mégapole du Sud concentre toutes lesressources pour appliquer et faire appliquer à la lettre la grilled’évaluation des MPM du ministère de la Santé. Une campagne d’inspectionest actuellement menée pour faire l’inventaire et revoir - si besoinest - la raison sociale, les stocks des adjudicateurs, pour éviterjustement cette course aux adjudications aux prix les plus bas. De même,des contrôles sont continuellement opérés pour inspecter la qualité desMPM sur le marché, notamment dans les établissements de vente en gros,ce dans l’optique de stabiliser le marché.
En fin, l’accent estporté sur l’amélioration de la capacité d’examen des MPM par lesinstituts et centres d’évaluation au niveau national, notamment dans lecontexte où toute une série de produits pharmaceutiques - développementoblige - déferle sur le marché. -AVI