En 1999, l’anciennecité de Hôi An et le sanctuaire de My Son, dans la province de Quang Nam(Centre), ont été reconnus par l’UNESCO en tant que patrimoinesculturels mondiaux. Que deux vestiges d’une même province aient étéprimés simultanément est exceptionnel. Quinze ansaprès, Hôi An et My Son sont devenus des passerelles culturelles etdiplomatiques entre le Vietnam et l’étranger. Ces sites touristiquesrapportent plus de 3.000 milliards de dôngs à la province de Quang Nam.Toutefois, les investissements pour leur conservation et leur rénovationrestent faibles. Emblème de la diplomatie culturelle Au cours des quinze dernières années, la ville de Hôi An a investi 188milliards de dôngs dans la restauration de 425 vestiges. Le secteurprivé a versé 229 milliards de dôngs aux vestiges dont il a la charge.L’investissement total pour le sanctuaire de My Son s’élève à 85milliards de dôngs. Les experts vietnamiens et étrangers ont faitbeaucoup d’efforts pour conserver et restaurer cet ensemble de templesHindous partiellement en ruine. Hôi An et My Son ont accueilli, cesquinze dernières années, près de 17 millions de visiteurs. La directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, a félicité la villede Hôi An : «Vous nous avez aidé à développer des outils et à mettre enplace des initiatives pour conserver un patrimoine tout en s’adaptant àla situation locale». Mme Trân Thi Hoàng Mai,directrice adjointe du Département de la culture extérieure et del’UNESCO du ministère des Affaires étrangères, a affirmé que Hôi An etMy Son étaient deux exemples d’intégration et d’échange culturel entrele Vietnam et les civilisations du monde entier. «Plus de 82% des vestiges de l’ancienne cité de Hôi An sont gérés pardes privés. Ce qui a en partie empêché le travail de conservation desvestiges. Les intérêts des investisseurs ne sont pas toujourscompatibles avec une conservation du patrimoine», a relevé toutefois M.Dinh Hai, directeur du Service de la culture, des sports et du tourismede Quang Nam. «D’un autre côté, la province deQuang Nam n’a pas assez d’argent pour restaurer les maisons anciennes del’ancienne cité de Hôi An et les tours dégradés du sanctuaire de MySon. Par manque de moyens, deux projets de conservation et devalorisation de Hôi An et My Son, approuvés par le Premier ministre,font face à des difficultés. Les travaux prévus n’ont pas été réalisés»,a-t-il indiqué. Élaborer un projet adapté
Les touristes visitent le sanctuaire de My Son.
Lors d’un séminaire organisé à l’occasion du 15e anniversaire de laJournée du patrimoine, Dang Van Bai, ancien directeur du Département dupatrimoine culturel, a quant à lui souligné que «le fait d’êtreconsidéré comme patrimoine culturel mondial peut changer la physionomiesocio-économique d’une localité. Et ce dans l’intérêt des locaux. Hôi Anet My Son en sont des exemples». Selon lui, depuisquinze ans, le montant des investissements dans l’ancienne cité de HôiAn n’a été que 188 milliards de dôngs, tandis que les recettes dutourisme ont atteint 3.000 milliards de dôngs. Hôi An a accueilli 2,1millions de touristes en 2014 contre 200.000 en 1999. Le PIB de la villede Hôi An est passé de 345 milliards de dôngs en 1999 à 3.037 milliardsen 2013. «La mise en valeur du patrimoine acontribué en grande partie au développement de la localité, mais lesmontants investis pour le conserver sont trop faibles. Il faut augmenterle budget alloué à sa restauration et sa conservation. C’est au Serviceprovincial du plan et de l’investissement de le faire. Ce dernier doitmontrer aux ministères et branches concernées l’efficience desinvestissements dans la conservation des patrimoines», a souligné M.Bài. Lors de la prochaine réunion du Conseilnational des patrimoines culturels, le professeur Truong Quôc Binh,membre du Conseil, va demander «qu’un projet adapté soit élaboré pourHôi An et My Son. Il faut désormais trouver des mécanismes de gestionconvenables et efficaces». De son côté, Nguyên ThêHùng, chef du Département du patrimoine culturel, a rappellé que «lebudget de l’État destiné aux vestiges historiques et culturels a baisséde 60 à 70%. Les provinces doivent donc pallier cette baisse». Et deconclure que «Quang Nam ne doit pas s’inspirer de la mise en valeur del’ancienne Cité impériale de Huê». – VNA