Hanoi (VNA) - À l'occasion des 80 ans de la diplomatie vietnamienne (28 août 1945 – 28 août 2025), le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Bui Thanh Son a publié un article intitulé «Quatre-vingts ans de diplomatie vietnamienne au service de la lutte, de la défense et de l’édification nationale». Voici des idées principales de cet article :
Fondée à l’automne historique d’août 1945 de notre nation, la diplomatie vietnamienne a eu l’immense honneur d’être créée et solidement établie par le Président Hô Chi Minh, grand dirigeant visionnaire et diplomate d’exception. Tout au long de ses 80 années d’édification et de développement, sous la direction du Parti et l’orientation directe du Président Hô Chi Minh, premier ministre des Affaires étrangères du pays, la diplomatie vietnamienne a toujours affirmé son identité révolutionnaire, valorisé ses glorieuses traditions, servi la Patrie et le peuple, et contribué aux grandes victoires de la cause révolutionnaire nationale. Elle a ainsi apporté des contributions décisives, laissant son empreinte à chaque étape de l’histoire du pays : de la conquête et de la défense de l’indépendance, aux luttes de résistance contre le colonialisme et l’impérialisme, à la libération du Sud et à la réunification nationale, jusqu’à l’œuvre actuelle d’édification et de défense de la Patrie.
* La diplomatie dans la cause de libération nationale et de réunification du pays

Dès sa naissance, le Parti et le Président Hô Chi Minh ont attaché une grande importance au rôle de la diplomatie, considérée comme un instrument essentiel pour défendre les intérêts nationaux. Le Président avait affirmé : « La meilleure manière de combattre est par la stratégie, la deuxième est par la diplomatie, et la troisième seulement par les armes » [Hô Chi Minh : Œuvres complètes, Éditions Politiques nationales Vérité, Hanoï, 2011, tome 3, p. 562]. Au cours de la lutte pour la libération nationale et la réunification du pays, la diplomatie a joué un rôle majeur et laissé une empreinte profonde dans les victoires glorieuses de la nation : depuis la conquête et la préservation de l’indépendance de la Patrie dans les premiers jours du pouvoir révolutionnaire, jusqu’aux résistances victorieuses contre le colonialisme et l’impérialisme, à la libération du Sud, à la réunification nationale, et enfin à l’œuvre d’édification du pays après la guerre.
Au cours de la période de défense de l’indépendance encore fragile du pays, lorsque le destin national se trouvait dans une situation au bord du gouffre, confronté à la fois aux ennemis de l’intérieur et aux agresseurs de l’extérieur (1945-1946), la diplomatie a assumé un rôle pionnier en contribuant à préserver les acquis de la Révolution, à sauvegarder le pouvoir populaire et à gagner du temps pour renforcer les forces de la nation en vue d’une résistance de longue haleine. La victoire diplomatique la plus marquante de cette période fut l’Accord préliminaire du 6 mars 1946, le Modus vivendi du 14 septembre 1946, ainsi que les efforts déployés lors des conférences de Dà Lat et de Fontainebleau. La diplomatie a su, avec une habileté remarquable, traiter simultanément avec cinq grandes puissances et faire face à quatre armées étrangères représentant plus de 300 000 soldats présents sur le territoire vietnamien. Ce fut un coup de maître diplomatique, plaçant le pays dans la position la plus favorable possible dans les circonstances extrêmement difficiles de l’époque.
Au cours de la résistance contre le colonialisme français (1946-1954), la diplomatie, tout en servant directement la lutte armée, s’est activement engagée pour briser l’encerclement et l’isolement, élargir les relations extérieures et mobiliser le soutien ainsi que l’aide de la communauté internationale. Elle a contribué à l’établissement d’une alliance de combat avec le Laos et le Cambodge, favorisé la reconnaissance et l’établissement de relations diplomatiques officielles entre le Vietnam et la Chine, l’Union soviétique ainsi que de nombreux autres pays socialistes, créant ainsi un vaste arrière-front stratégique pour la résistance. En coordination avec le front militaire, la diplomatie vietnamienne a tiré parti des grandes victoires sur le champ de bataille, notamment celle historique de Diên Biên Phu, pour intensifier la lutte sur la table des négociations et contraindre les grandes puissances mondiales à signer les Accords de Genève, mettant fin à la guerre et rétablissant la paix en Indochine. La signature des Accords de Genève a mis un terme définitif à près d’un siècle de domination coloniale au Vietnam, affirmé les droits fondamentaux de la nation vietnamienne à l’indépendance, à la souveraineté, à l’unité et à l’intégrité territoriale, et constitué une base politique et juridique essentielle pour les combats politiques et diplomatiques ultérieurs en vue de la libération du Sud et de la réunification nationale.
Dans la lutte pour la libération du Sud et la réunification du pays (1954-1975), face à la situation de « faibles contre forts », la diplomatie est devenue « un front important, d’une signification stratégique » [Résolution du Bureau politique, avril 1969]. La diplomatie a su mobiliser la force des trois courants révolutionnaires, renforcer la solidarité et l’alliance de combat avec le Laos et le Cambodge, contribuant aux victoires révolutionnaires de chaque pays ; elle a également tiré parti du soutien et de l’aide des pays socialistes frères, en particulier de l’Union soviétique et de la Chine, et constitué un large front international en faveur de la juste cause du peuple vietnamien. La célèbre déclaration du Président Fidel Castro – « Pour le Vietnam, le peuple cubain est prêt à verser jusqu’à son propre sang » – est devenue un slogan emblématique du soutien de l’humanité progressiste au Vietnam. La diplomatie a surtout su se combiner à l’action militaire et politique pour mettre en place la stratégie du « combattre en négociant », dont le point culminant fut l’Accord de paix de Paris. Les victoires remportées à la table des négociations ont contraint les États-Unis à désamorcer l’escalade et à signer les Accords de Paris en 1973, les obligeant à retirer entièrement leurs troupes et leur matériel militaire du Sud Vietnam. Cela a créé des conditions favorables au renforcement des forces révolutionnaires, modifiant le rapport de force sur le champ de bataille au profit de la Révolution, et ouvrant ainsi la voie à la libération totale du Sud et à la réunification nationale.
Durant la période de reconstruction, d’édification nationale et de développement économique après la guerre (1975-1986), la diplomatie a constitué une force de premier plan, jouant un rôle pionnier dans la lutte pour sortir notre pays de l’isolement politique et de l’embargo économique. Après la victoire du 30 avril 1975, la diplomatie a continué de mettre en lumière le caractère juste de la noble mission internationale du Vietnam consistant à aider le peuple cambodgien à sortir du régime génocidaire de Pol Pot ; elle a progressivement contribué à briser l’encerclement et l’embargo, permettant au pays de surmonter ses difficultés socio-économiques. Le Vietnam a persévéré dans la restauration de relations de bon voisinage avec la Chine et les pays de l’ASEAN, a mené la lutte contre l’embargo imposé par les autorités américaines, développé ses relations avec les pays nationalistes, non-alignés, et élargi progressivement ses liens avec les pays capitalistes développés ainsi qu’avec les organisations internationales. C’est également durant cette période que le Vietnam est devenu membre de grandes organisations et forums multilatéraux internationaux, tels que le Mouvement des non-alignés (1976) et les Nations Unies (1977).
* La diplomatie dans l’œuvre de Renouveau et d’intégration internationale
Durant la période du Renouveau (1986 – à ce jour), la diplomatie a joué un rôle pionnier, à l’avant-garde dans l’édification de la paix et la défense de la Patrie « de manière précoce et à distance », ouvrant une conjoncture extérieure favorable à la construction et à la défense nationale. La ligne diplomatique actuelle – indépendante, autonome, pacifique, de coopération et de développement, de diversification et de multilatéralisation, d’intégration internationale active et proactive, pour les intérêts de la nation et du peuple – est le fruit du processus de Renouveau et d’ouverture du pays face aux mutations nationales et internationales, et a obtenu « des résultats et des acquis importants, d’une portée historique.
Au cours des premières années du Renouveau, alors que le pays affrontait à la fois de graves difficultés socio-économiques et l’hostilité résolue de forces adverses, la diplomatie a pris l’initiative de déployer de nombreuses mesures, parmi lesquelles la promotion d’une solution politique à la question cambodgienne et la gestion active et efficace de la question des « boat people ». Cela a permis d’atténuer l’opposition acharnée des forces hostiles, de rétablir le dialogue et d’améliorer les relations avec les grandes puissances et les pays de la région, créant une conjoncture favorable à la phase suivante de diversification et de multilatéralisation des relations internationales.
À partir des années 1990, en mettant en œuvre la politique de « diversification et multilatéralisation », le Vietnam a élargi, renforcé et élevé ses relations internationales avec ses partenaires, en particulier les pays voisins, les grandes puissances et les partenaires clés. D’un pays autrefois encerclé et isolé, le Vietnam entretient aujourd’hui des relations diplomatiques avec 194 États, a établi un réseau de 37 pays ayant des partenariats au moins de niveau intégral, dont l’ensemble des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies, tous les pays de l’ASEAN, tous les membres du G7, 18 des 20 économies du G20, et il est un membre actif de plus de 70 organisations internationales. L’élévation et l’approfondissement des relations avec les partenaires essentiels et stratégiques ont contribué à créer une stature nouvelle, à donner une profondeur accrue à la coopération, à établir une base solide pour un développement durable et à ouvrir une conjoncture extérieure plus favorable que jamais à l’œuvre d’édification et de défense nationale.
Aux côtés de la défense et de la sécurité, la diplomatie a contribué à préserver un environnement de paix et de stabilité, assurant la défense de la Patrie de manière précoce et à distance. Les questions frontalières avec les pays voisins ont été progressivement réglées, établissant une base juridique et des conditions favorables pour bâtir des frontières de paix, d’amitié et de coopération, stimulant ainsi le développement socio-économique tout en contribuant au renforcement de la paix et de la stabilité dans la région. Parallèlement, la diplomatie a mené une lutte efficace contre les atteintes à la souveraineté, aux droits et aux intérêts légitimes du Vietnam en mer ; elle a favorisé les négociations et la coopération pour régler les questions en suspens, appliqué pleinement la Déclaration sur la conduite des parties en Mer Orientale (DOC) et participé activement à l’élaboration d’un Code de conduite en Mer Orientale (COC) substantiel et efficace, conforme au droit international, notamment à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 (CNUDM). La diplomatie a également pris une part active aux combats sur les questions de démocratie, de droits de l’homme, de religion et d’ethnies, contribuant au maintien de la sécurité nationale, de l’ordre public et de la sécurité sociale.
La diplomatie multilatérale a renforcé le rôle et la position du Vietnam, affirmant son statut de membre actif et responsable de la communauté internationale. Le Vietnam a adhéré à l’ASEAN, à l’APEC, à l’OMC et a progressivement connu une transformation qualitative, passant de l’adhésion et de la participation à une implication proactive et substantielle, en tant que membre responsable dans les forums multilatéraux et internationaux.
Notre pays a participé à l’initiative et à la mise en place de nombreux nouveaux mécanismes de coopération tels que l’ASEM, l’ADMM+, etc. En mettant en œuvre la Directive 25 du Secrétariat du Comité central, le Vietnam est passé de la simple participation à la valorisation active de son rôle de « membre responsable » ; il a assumé avec succès de nombreuses charges internationales majeures et a contribué à l’élaboration des règles du jeu dans des forums régionaux et mondiaux importants tels que le Conseil de sécurité des Nations Unies, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, le Conseil économique et social de l’ONU, l’UNESCO, les mécanismes de coopération de la sous-région du Mékong, le Mouvement des non-alignés, l’Organisation internationale de la Francophonie, etc. ; tout en élargissant ses contributions aux opérations de maintien de la paix de l’ONU ainsi qu’aux actions internationales de secours et de sauvetage. Le Vietnam a, à deux reprises, assuré la fonction de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies (mandats 2008-2009 et 2020-2021), a été élu deux fois membre du Conseil des droits de l’homme (mandats 2014-2016 et 2023-2025), et participe à six des sept mécanismes directeurs clés de l’UNESCO.
La diplomatie économique au service du développement a joué un rôle moteur essentiel dans le progrès socio-économique, contribuant à concrétiser les objectifs de développement et à améliorer la qualité de vie de la population. D’un pays autrefois sous-développé et lourdement ravagé par la guerre, le Vietnam est aujourd’hui en pleine ascension, se classant parmi les 32 premières économies mondiales en termes de PIB.
Le processus d’intégration internationale du pays s’est progressivement transformé, passant d’une simple intégration économique à une intégration globale et approfondie. À ce jour, le Vietnam entretient des relations économiques avec plus de 230 pays et territoires, et a signé puis mis en œuvre 17 accords de libre-échange (ALE), dont plusieurs de nouvelle génération.
La mise en œuvre de la Directive n°15 du Secrétariat du Comité central sur la diplomatie économique a permis à l’action extérieure et diplomatique de mobiliser des ressources majeures, notamment en matière d’IDE et d’APD. Le Vietnam est ainsi entré dans le groupe des 20 premières nations en termes de commerce mondial et figure parmi les principales destinations mondiales pour les investissements étrangers. Il est devenu un maillon essentiel de nombreux réseaux économiques, à travers plus de 500 accords bilatéraux et multilatéraux.
En parallèle, la diplomatie a su rallier les grands partenaires dans de nouveaux domaines tels que la transition verte, la transition numérique, l’innovation et la participation aux chaînes d’approvisionnement, contribuant à améliorer la position du Vietnam dans les chaînes de valeur mondiales.
Les différents volets de l’action extérieure du Vietnam ont continué d’être mis en œuvre de manière efficace et globale.
La politique à l’égard des Vietnamiens de l’étranger a bien traduit l’attention constante du Parti et de l’État envers près de six millions de compatriotes vivant hors du pays, renforçant la grande union nationale et mobilisant des ressources pour le développement, avec des milliers de projets d’investissement et des milliards de dollars de transferts de fonds chaque année.
La protection consulaire a joué un rôle actif dans la sauvegarde de la sécurité, de la sûreté, ainsi que des droits et intérêts légitimes des citoyens et entreprises vietnamiennes, notamment dans les zones en guerre, frappées par des catastrophes naturelles ou en proie à l’instabilité.
La communication extérieure a fortement contribué à promouvoir l’image du pays, de son peuple, de sa culture et de ses réalisations de renouveau, en recourant à des contenus et des méthodes de plus en plus créatifs.
La diplomatie culturelle, pour sa part, a œuvré avec succès auprès de l’UNESCO pour la reconnaissance de 72 patrimoines et titres honorifiques, contribuant à préserver les valeurs culturelles nationales tout en mobilisant de nouvelles ressources au service du développement économique, culturel et social des localités.
En rétrospective, ces 80 années de succès historiques sont le fruit de la direction juste, clairvoyante et ingénieuse de notre Parti, conduite par le Président Hô Chi Minh et les dirigeants successifs. Elles portent également la marque des contributions exceptionnelles de grands diplomates tels que Pham Van Dong, Lê Duc Tho, Nguyên Duy Trinh, Xuân Thuy, Nguyên Thi Binh, Nguyên Co Thach…, devenus de véritables symboles d’intelligence et de fermeté de la diplomatie vietnamienne.
La diplomatie est ainsi devenue une mission de l’ensemble du système politique, dans laquelle les piliers de l’action extérieure conjuguent harmonieusement leurs forces et atouts spécifiques : la diplomatie d’État s’articule étroitement avec la diplomatie de Parti et la diplomatie populaire ; la diplomatie parlementaire complète efficacement la diplomatie d’État ; la diplomatie de défense et celle de la sécurité publique sont activement menées ; tandis que la diplomatie des collectivités territoriales vient enrichir celle du niveau central.
Par ailleurs, dans la mise en œuvre de la politique extérieure, certaines rétrcitions persistent : la capacité à tirer parti des facteurs favorables issus de la conjoncture internationale demeure insuffisante ; les cadres de relations déjà établis ne sont pas exploités pleinement, notamment dans les domaines de l’économie et du commerce, de la défense et de la sécurité, ainsi que de la science et de la technologie ; l’exécution des accords internationaux reste encore inégale ; enfin, les travaux de recherche et de conseil n’ont parfois pas su se montrer assez sensibles et réactifs.
Ces limites s’expliquent en partie par des facteurs objectifs : l’évolution rapide et imprévisible de la situation mondiale, l’émergence de problèmes inédits, sans précédent, compliquent la réponse. Mais la cause principale réside dans des facteurs subjectifs, liés aux capacités nationales encore limitées.
Ces réussites comme ces limites laissent de précieuses leçons pour l’action extérieure et diplomatique dans les temps à venir. La première est celle de la primauté absolue de l’intérêt national : tout au long de ses 80 années d’existence, la diplomatie vietnamienne a profondément assimilé l’enseignement du Président Hô Chi Minh lors de la 3ᵉ Conférence diplomatique en 1964, selon lequel la diplomatie « doit toujours servir les intérêts de la nation ». La deuxième leçon est celle de la direction unifiée et absolue du Parti, de la sensibilité dans l’analyse et la maîtrise de la situation, ainsi que de la détermination dans l’adoption de politiques et de mesures concrètes. La troisième leçon souligne l’importance de combiner les forces internes et externes, en conjuguant la puissance nationale avec celle de l’époque, en mobilisant le précieux soutien matériel et moral du mouvement progressiste mondial en faveur du Vietnam. Enfin, c’est la leçon du principe « prendre l’invariable pour répondre au changement », consistant à rester ferme sur les principes tout en faisant preuve de flexibilité tactique en fonction de chaque question et de chaque période...
* Promouvoir le rôle « d’avant-garde, essentiel et permanent » dans la nouvelle ère
Dans les années à venir, la situation mondiale devrait continuer à évoluer de manière imprévisible et complexe. L’ordre international poursuivra son mouvement vers une configuration multipolaire, multicentrique et multistratifiée, marquée par de profonds changements politiques, sécuritaires, économiques, scientifiques, militaires et technologiques. Les conflits locaux, différends frontaliers, territoriaux et liés aux ressources naturelles risquent de se prolonger, avec une dimension plus multidirectionnelle, apparaissant dans de nouveaux espaces et sous des formes diversifiées. L’économie mondiale devrait connaître une croissance instable, sous l’effet des tensions géopolitiques dans de nombreuses régions. La concurrence stratégique entre grandes puissances restera vive et globale, entraînant une fragmentation et une polarisation accrues dans de multiples domaines, avec des répercussions directes sur les intérêts de sécurité et de développement des nations.
À l’échelle nationale, la période à venir revêt une signification charnière et décisive, marquant une étape de sprint dans la réalisation des objectifs de développement à l’horizon 2030 et de la vision jusqu’en 2045, pour hisser le pays dans une nouvelle ère. Ces mutations d’époque offrent de nouvelles opportunités et avantages, mais posent également de nombreux défis. Elles exigent des décisions de portée révolutionnaire. Comme l’a souligné le Secrétaire général Tô Lâm, « dans la nouvelle ère, l’ère de l’essor de la nation, la diplomatie vietnamienne doit s’élever à de nouveaux sommets pour accomplir de nouvelles missions glorieuses, digne d’être l’armée de l’avant-garde, le corps de troupes intégré de la révolution vietnamienne.
Le projet de Documents du XIVᵉ Congrès affirme également que le renforcement de la défense nationale et de la sécurité, la promotion de la politique extérieure et de l’intégration internationale constituent des tâches essentielles et permanentes.
Imprégnée de cette pensée, la diplomatie vietnamienne continuera de mettre en valeur les leçons intemporelles léguées par 80 années d’histoire révolutionnaire, tout en renouvelant sans cesse sa pensée afin de s’adapter au contexte actuel, et en contribuant de manière active et proactive à la réalisation des objectifs stratégiques du pays.
Dans cette perspective, les orientations majeures sont les suivantes :
Premièrement, il convient de promouvoir le rôle de « force pionnière, essentielle et permanente » dans l’instauration et le renforcement d’un environnement extérieur favorable, afin de réaliser les trois objectifs stratégiques de la diplomatie : la sécurité, le développement et le prestige du pays.
L’objectif global est de préserver un environnement de paix, de stabilité et de conditions propices à l’édification et à la défense de la Patrie ; de défendre avec fermeté et persévérance l’indépendance, la souveraineté, les droits souverains, l’intégrité territoriale ainsi que les intérêts légitimes du pays conformément au droit international ; de contribuer à la mise en œuvre des tâches stratégiques de développement socio-économique ; et d’accroître le rôle ainsi que la position du Vietnam sur la scène internationale.
Pour ce faire, la diplomatie devra élever encore davantage l’efficacité de ses activités, en particulier dans la coopération politique, sécuritaire, de défense, économique et culturelle avec les autres pays ; approfondir de manière stable et substantielle les relations avec les partenaires déjà liés au Vietnam par des cadres institutionnels, en priorité avec les pays voisins et les grandes puissances ; accorder la priorité au maintien de la stabilité et à la consolidation de la dynamique des relations, renforcer la confiance politique, promouvoir la coopération dans divers domaines, tout en réglant les divergences et questions surgissant dans un esprit de coopération, en contrôlant les désaccords et en se fondant sur le droit international.
Deuxièmement, la diplomatie doit jouer un rôle de catalyseur et de moteur, ouvrant de nouvelles opportunités pour le pays et reliant les forces endogènes aux forces exogènes — les premières constituant la base durable, les secondes représentant un levier essentiel et décisif. Ces ressources extérieures se traduisent par le commerce, l’investissement, les tendances du développement et de l’intégration économiques, l’ordre mondial multipolaire et multicentrique fondé sur le droit international, ainsi que la puissance de l’ère de la révolution scientifique et technologique et de l’économie du savoir.
À la lumière des expériences des pays pionniers, la mission de la diplomatie, durant la phase d’accélération, consiste à positionner le Vietnam de manière optimale au sein des principales tendances et dynamiques de développement mondiales ; à favoriser et à connecter la coopération avec les partenaires de premier plan dans des domaines stratégiques et de rupture tels que l’intelligence artificielle et les semi-conducteurs.
Comme l’a souligné le Premier ministre Pham Minh Chinh, la diplomatie économique et la diplomatie scientifique et technologique « doivent constituer des missions centrales dans la nouvelle étape de développement, devenant un moteur pour assurer une croissance rapide et durable du pays ». Dans cet esprit, il s’agit de mettre en œuvre de manière efficace la politique d’intégration internationale proactive et active, en particulier la Résolution n° 59 du Bureau politique sur l’intégration internationale dans le nouveau contexte.
Troisièmement, il s’agit d’élever la contribution du Vietnam à la paix, à la coopération, au développement et au progrès de l’humanité. La nouvelle position et la nouvelle puissance du pays nous permettent de participer de manière plus approfondie et plus responsable à la résolution des problèmes communs de la planète.
Comme l’a affirmé le Président de la République Luong Cuong, « l’avenir et le destin de notre nation sont liés à la paix, à la stabilité, à la coopération et au développement de la région et du monde ». Avec une approche diplomatique renouvelée — passant de la réception à la contribution, de l’apprentissage à l’impulsion — le Vietnam s’emploiera activement à bâtir et à défendre un ordre international équitable et égalitaire fondé sur le droit international ; à accroître sa contribution aux enjeux mondiaux, non seulement en participant à l’édification et à la définition des institutions multilatérales, mais aussi en assumant un rôle moteur et d’impulsion dans certaines questions et mécanismes essentiels, en accord avec ses intérêts et ses capacités.
Dans cette perspective, le Vietnam continuera de renforcer sa contribution au sein des forums multilatéraux, en particulier à travers la promotion de nouvelles initiatives ; d’affirmer son rôle central dans la construction de la Communauté de l’ASEAN et dans la consolidation du rôle de pivot de l’ASEAN au sein des architectures régionales de sécurité ; et de participer activement aux activités des Nations Unies, notamment dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable et dans les opérations de maintien de la paix.
Quatrièmement, il convient de valoriser la “puissance douce” de la nation, en renforçant l’image et le statut du Vietnam sur la scène internationale. Dans l’ère nouvelle, la puissance douce du pays n’est pas seulement une ressource essentielle au service des objectifs de développement socio-économique, mais constitue également un pont reliant le Vietnam au reste du monde et nourrissant l’amitié entre les nations.
À cet égard, la diplomatie culturelle, l’information pour l’étranger et les affaires liées aux Vietnamiens résidant à l’étranger sont autant de canaux efficaces pour instaurer la confiance et la compréhension mutuelle, bâtir des relations durables et fiables, et mobiliser largement le soutien des pays, des amis internationaux ainsi que de la diaspora vietnamienne à l’égard de l’œuvre de renouveau du Vietnam.
Cinquièmement, il s’agit de rehausser la qualité des travaux de recherche, de prévision et de conseil stratégique dans l’élaboration de la politique étrangère, contribuant ainsi à approfondir la base théorique du Parti en matière de relations extérieures.
Dans un monde en perpétuelle mutation, la recherche et la prospective stratégique revêtent une importance capitale pour préserver la proactivité. La diplomatie doit faire preuve d’acuité afin d’identifier les tendances politiques, économiques, culturelles et sociales dans la région comme à l’échelle mondiale, en particulier face à l’impact fulgurant de la quatrième Révolution industrielle. Il convient de tirer parti des évolutions internationales, d’évaluer avec justesse les dynamiques des politiques et des relations entre les pays, notamment avec les voisins et les grandes puissances, afin de formuler des décisions et des orientations diplomatiques pertinentes.
Sixièmement, il convient de consolider une diplomatie vietnamienne globale, moderne et professionnelle, à la hauteur des exigences de la nouvelle ère. La diplomatie du Parti, la diplomatie d’État, la diplomatie parlementaire, la diplomatie populaire ainsi que la diplomatie sectorielle, locale et entrepreneuriale doivent s’approfondir et se développer de manière durable.
Parallèlement, il importe d’allouer des ressources adéquates afin de garantir des infrastructures, des conditions matérielles et des régimes conformes au niveau régional, tout en s’orientant progressivement vers les standards internationaux.
Surtout, comme l’a affirmé le Président Hô Chi Minh, « le cadre est la racine de tout travail », la politique des cadres doit répondre aux exigences de la nouvelle époque. Les générations de diplomates doivent non seulement posséder compétences, qualifications et fermeté politique, mais aussi oser penser, oser agir et innover avec créativité, tout en gagnant en professionnalisme pour être à la hauteur des standards régionaux et internationaux.
En outre, il est nécessaire de continuer à perfectionner la base théorique de la politique extérieure, en construisant une école diplomatique de l’époque Hồ Chí Minh fondée sur la tradition historique de la diplomatie vietnamienne et la pensée diplomatique du Président Hô Chi Minh.
Après 80 ans d’édification nationale et 40 ans de Renouveau, sous la direction clairvoyante du Parti, notre pays a accompli des réalisations historiques qui ont rehaussé le prestige du Vietnam sur la carte du monde. Dans chacune des grandes victoires de la nation, la diplomatie a toujours laissé son empreinte décisive.
À l’aube d’une nouvelle ère, la diplomatie vietnamienne s’engage à poursuivre avec ardeur l’écriture des pages glorieuses de la diplomatie de l’époque Hô Chi Minh, en se mettant pleinement au service de la Patrie et du peuple. Animée d’un esprit pionnier, d’initiative et de proactivité, elle entend créer les dynamiques et positions nécessaires pour accompagner la nation sur la voie d’un développement durable et vers de nouveaux sommets.- VNA