C’est par les nuits de pleine lune, queHôi An, ce joyau touristique du centre du Vietnam, se révèle dans toutson mystère et toute sa beauté. Plus d’électricité, ce sont les lampionsqui illuminent chaque maison, chaque coin de rue, chaque rangéed’arbres.
Des milliers de lampions, de toute forme,de toute couleur, concurrencent la lumière blanchâtre de la pleinelune. Les touristes prennent tout leur temps, errant de rue en rue.Marie, une touriste française, se sent comblée : «Ce que je préfère ici,ce sont les lampions de toutes les couleurs. Je trouve que c’est trèsgai dans les rues. Ça donne une atmosphère chaleureuse. J’ai aussibeaucoup aimé les démonstrations d’arts martiaux. C’est quelque chose despécifique d’ici qu’on n’a pas chez nous.»
Beaucoupde gens dans les rues, mais pas de bruits désagréables, si ce n’estquelques déclics photographiques, ou des conversations joyeuses entretouristes. Il y a aussi des sons émanant d’un jouet d’enfant en ventesur le trottoir. Dang Thi Cuc ne vend que de petits jouets, à la foissonores et lumineux, qui attirent beaucoup d’enfants : « Les enfantsadorent ce jouet. Cette toupie est faite d’argile compressée, emballéeavec du papier. Ça prend beaucoup de temps pour fabriquer un jouetpareil. Mais c’est exotique et les étrangers en sont friands. »
Dans un autre coin de rue, les touristes s’arrêtent devant un vieuxmonsieur jouant de la guitare hawaienne. Dans une lumière vaporeuse, DôVan Bung nous explique : «Je viens de jouer deux morceaux, +Nuitd’automne + de Dang The Phong et +Âge où les pierres étaient tristes+de Trinh Công Son. Cette guitare hawaienne est presque comme uneguitare ordinaire, sauf qu’au lieu d’appuyer sur les touches, on faitglisser un morceau d’inox sur les cordes. Toutes les nuits de pleinelune, je viens jouer ici. C’est devenu une habitude. »
Le va-et-vient incessant semble ne pas déranger ces deux hommes quijouent aux échecs chinois. Silence absolu. Il n’y a que le son despièces qui atterrissent sur l’échiquier, lequel est éclairé à l’aided’une lampe à pétrole. Cette partie, c’est Trân Quyêt Tiên qui l’agagnée : «Il fait frais, la nuit, et les gens sont libres. Après unejournée de travail, on se relaxe en jouant aux échecs. Mais c’est aussipour faire plaisir aux touristes. S’ils veulent essayer, on leur cède laplace.»
Nguyên Su, le secrétaire du comité du Partide la ville de Hôi An, fait remarquer que le parfum du bois d’aiglecontribue aussi au charme de sa ville : «Ces nuits de pleine lune, envous promenant à Hôi An, vous sentez forcément ce parfum de boisd’aigle. Ce parfum insaisissable est comme un pont invisible qui reliele passé au présent et qui rend les gens plus sereins, plus proches lesuns des autres. Moi, je suis de Hôi An, mais pour moi, ces nuits depleine lune sont quand même spéciales. J’aime me promener à traversles rues pour ressentir ce je-ne-sais-quoi d’indescriptible.»
La sérénité, c’est ce que Hôi An vous réserve. Si la ville a sesboutiques qui se renouvellent sans cesse, elle a aussi ses vieillesmaisons, ses coins de rue calmes rappelant des temps anciens. Et lesnuits de pleine lune, c’est le moment idéal pour vous baigner dans cetteambiance de grâce. – VNA