Hau Giang (VNA) - Outre l’enseignement, plusieurs instituteurs de l’École primaire Trân Quang Diêu de la ville de Vi Thanh, province de Hâu Giang (Sud), jouent également le rôle de parents adoptifs d’orphelins en situation difficile.

Quand enseignant rime avec parent hinh anh 1Une classe de l'École primaire TrânQuang Diêu dans la ville de Vi Thanh, province de Hâu Giang (Sud). Photo : TT/CVN

"J’aimerais que ma mère soit encore en vie. Elle me manque tellement". Telles sont les paroles émouvantes de Nguyên Thi Kiêu Tiên, une enfant orpheline. Ses parents sont tous les deux morts quand elle était très petite. Kiêu Tiên vit avec la famille de sa tante, dont la situation financière reste difficile. Elle est élève de 4e année (CM 1) à l’École primaire Trân Quang Diêu, commune de Vi Tân, dans la ville de Vi Thanh, province méridionale de Hâu Giang.

Lê Thi Sau, sa tante, partage que Kiêu Tiên a tout de même de la chance de recevoir l’aide et le dévouement des enseignants de son école. En apprenant son cas particulier, le recteur Trân Quôc Khiêm est devenu son parrain.  

Des parents de substitution

Parlant des élèves en situation difficile de son école, M. Khiêm fait savoir que la petite Kiêu Tiên est loin d’être un cas isolé. En effet, il y a encore plus de 30 élèves démunis au sein de l’établissement. Et les maîtres et maîtresses sont comme des pères et mères de substitution.

Bien que leur famille soit pauvre, ces enfants sont sages et travailleurs. Quand ils rentrent chez eux après les cours, ils participent aux travaux quotidiens de la famille en partant à la chasse aux escargots ou aux crabes. Certains vendent des billets de loterie pour quelques revenus supplémentaires.

Les enseignants de l’école Trân Quang Diêu veillent au grain, en particulier les élèves en situation difficile. Omniprésents, ils aident ces derniers et les encouragent à aller à l’école. Chaque enseignant s’occupe d’au moins deux élèves démunis.

En plus des cours en classe (du lundi au vendredi), M. Khiêm et les autres enseignants profitent de leur temps libre les week-ends pour collecter des aides financières, des vêtements et autres fournitures scolaires en faveur des élèves. 

"Tout au long de l’année, chaque élève reçoit environ 10 kilos de riz par mois. À l’occasion du Têt, fête de Nouvel An lunaire, nous collectons des dons de la part de bienfaiteurs pour les offrir aux élèves pauvres. Les cadeaux sont souvent des vêtements, des livres ou des enveloppes de 200.000 à quelques millions de dôngs", partage M. Khiêm.

En ce qui concerne les élèves qui ne peuvent aller à la classe, les enseignants profitent souvent de leur temps libre pour leur donner des cours supplémentaires.

La qualité de vie de la population locale laisse encore à désirer. Plusieurs foyers de la commune de Vi Tân peinent à joindre les deux bouts. Sans terres cultivables, ils sont parfois contraints d’effectuer des travaux à temps partiel et ne gagnent qu’entre 150.000 et 200.000 dôngs par jour. De plus, ces travaux sont généralement saisonniers, donc instables. 

Les enseignants deviennent en quelque sorte les parents adoptifs de leurs élèves. Chaque mois, ils se rendent plusieurs fois chez eux pour mieux comprendre leur situation familiale, les aider financièrement ainsi que leur prodiguer des conseils et encouragements afin qu’ils continuent à aller à l’école.

"Faire de notre mieux pour l’avenir des élèves"

Quand enseignant rime avec parent hinh anh 2La cours de l'École primaire Trân Quang Diêu. Photo :TT/CVN

"Ces petits gestes significatifs contribuent à renforcer la relation entre les enseignants et leurs élèves, pour un meilleur avenir de ces enfants”, indique M. Khiêm.


L’enseignant Truong Thanh Thiên confie avec joie : "Quand je n’arrive pas à trouver une aide financière, je donne une partie de mon salaire aux élèves en situation difficile. Notre souhait est que nos élèves ne soient pas privés d’école".

Outre l’enseignement des connaissances et compétences au élèves, les instituteurs partagent aussi avec eux les joies et tristesses de la vie. Ils prêtent une attention particulière certes à l’éducation, mais aussi à la personnalité des enfants en leur apprenant à différencier le bien du mal. Une dimension bien cruciale souvent due à l’absence des parents.

"Les efforts et progrès de nos élèves comme la petite Nguyên Thi Kiêu Tiên sont des cadeaux inestimables pour nous et nous encouragent à faire de notre mieux pour leur avenir", partage M. Khiêm, optimiste. -CVN/VNA