Le Vietnam comptait en mars dernier 1.940 ponts suspendus, dont 800 nécessitant d’être réparés. L’insécurité de ces ouvrages, notamment à la saison des crues suscite l’inquiétude des habitants de nombreuses localités.

Selon le chef adjoint du Département général de la circulation routière (MTC), Pham Quang Vinh, les besoins de construction sont importants. Dans les montagnes du Nord, du Tây Nguyên ou du Tây Nam Bô (Nam Bô occidental), les ponts suspendus sont l’unique système de communication permettant de relier les hameaux et de faciliter le déplacement des habitants. Nombre d’entre eux, vieux de plusieurs décennies, représentent un danger certain.

La rupture sous le poids d'un cortège funéraire du pont Chu Va, dans la province septentrionnale de Lai Châu, en janvier dernier, qui a fait huit morts et 36 blessés, a fait couler beaucoup d’encre. Un reportage sur des professeurs du hameau de Sam Lang, province de Diên Biên (Nord), utilisant un grand sac en plastique pour faire traverser une rivière en crue à des élèves en raison de l’absence de pont a aussi jeté une lumière crue sur la situation de ces communes reculées, où l’on peut perdre la vie à tout moment, en se rendant au marché où à l’école, fautes d’infrastructures de base.

Récemment, de nombreux habitants des provinces du Tây Nguyên (Hauts plateaux du Centre) comme Kon Tum, Dak Lak, Lâm Dông se sont plaints du mauvais état de ponts suspendus. Parmi eux, le pont du hameau de Tliêr, district de Krông Bông, province de Dak Lak. Construit en 2005, long de 98 m, il est en état lamentable. Pourtant, chaque jour, des dizaines de petits camions chargés de marchandises l’empruntent. Selon des chiffres préliminaires, le Tây Nguyên compte des centaines de ponts à la sécurité précaire.

Dans la province de Cao Bang (Nord), parmi les 78 ponts suspendus en service, beaucoup sont abîmés. En plus, aucun panneau ne précise la charge maximale autorisée (dans le cas de l’accident tragique du pont Chu Va, la surcharge était en cause). Leurs planchers en bois doivent être remplacés.

Pour sa part, Lang Van Hoà, directeur du Service des transports et des communications de la province de Bac Kan (Nord), fait savoir que cette province a besoin de 25 milliards de dôngs pour réparer 120 de ces ponts. Bac Kan a demandé au ministère des Transports et des Communications (MTC) de les réparer avant la saison des crues.

Ces dernières années, la construction d’ouvrages de circulation, notamment à la campagne, est allée bon train. Mais dans les coins reculés, en raison du manque de fonds, la vie reste difficile. Parfois, les habitants doivent traverser les rivières à gué, à leurs risques et périls.

Face à cette situation, le Département général de la circulation routière du Vietnam a soumis au MTC le projet sur la construction de ponts suspendus dans 28 provinces montagneuses du Nord, du Centre et du Tây Nguyên. Il envisage aussi d’étudier un autre projet de construction de ponts suspendus dans les 22 provinces les moins peuplées. Selon ce projet, environ 186 ponts suspendus seront construits, d’un fonds d’investissement de 1.700 milliards de dôngs.

Afin de déployer ce projet dans les meilleurs délais, le MTC a demandé au gouvernement d’utiliser une partie du budget étatique pour construire des ponts dans les lieux où les habitants prennent des risques et où les besoins de déplacement sont importants. Le reste sera mobilisé auprès d’autres sources.

«Ce projet contribuera à la croissance économique, à l’éradication de la pauvreté ainsi qu’au développement du système de communication dans les provinces montagneuses et reculées», a affirmé son vice-ministre Lê Dinh Tho.

Un grand nombre de programmes sont réservés au développement des réseaux de communication rurale comme le programme 135 (programme de développement socio-économique dans les communes montagneuses en grande difficulté), le projet de construction à titre expérimental de ponts ruraux réalisé par l’Union de la jeunesse communiste Hô Chi Minh ou ceux financés par l’Agence japonaise de coopération internationale, la Banque asiatique pour le développement ou la Banque mondiale... – VNA