«Par rapport à il y a quelques décennies, les voyages en train se sont vraiment améliorés. La signalisation dans les gares est bonne, les lits sont propres, le personnel est serviable, il y a de bons services de restauration. Et les horaires sont globalement respectés», fait savoir Mme Nga. Cependant, ces améliorations ne suffisent pas à garder les clients comme Nga, qui préfèrent maintenant les vols de compagnie low-cost offrant la même qualité de services mais une durée de voyage nettement plus courte.
«Les compagnies aériennes proposent souvent des promotions. Parfois, le prix d’un aller-retour est d’environ un million de dôngs (44,2 dollars). Tandis qu’un billet de train coûte autour de 400.000 dôngs la place assise avec air conditionné, 800.000 dôngs la couchette. Autant choisir l’avion», dit-elle.
La question est récemment ressortie après que le ministre des Transports et des Com-munications, Truong Quang Nghia, a affirmé que «l’industrie du transport aérien en plein essor a attiré à elle la plupart des clients des autres modes de transport, en particulier du chemin de fer».
Selon Doàn Duy Hoach, directeur général adjoint de la Compagnie générale des chemins de fer du Vietnam, depuis 2013, le transport de passagers par chemin de fer a chuté, même sur des trajets de 300 à 500 km précédemment dominés par le transport ferroviaire.
Des investissements insuffisants
Le déclin de la popularité du chemin de fer n’est pas nouveau, et pas propre au pays non plus. En 2010, l’Union européenne a en effet qualifié le transport ferroviaire comme le mode de transport le «moins pertinent».
En matière de budget alloué aux transports, la route continue de recevoir la part du lion de l’État, au détriment du ferroviaire. De 2001 à 2010, le budget total pour les infrastructures de transport a été d’environ 160.000 milliards de dôngs, dont 88% pour la route et seulement 3% pour le rail.
Au cours des années 2011-2015, près de 90% des quelque 330 milliards de dôngs a été réservé au transport routier et 3% seulement au transport ferroviaire. D’après M. Hoach, c’est la principale raison pour laquelle le transport ferroviaire est à la traîne par rapport aux autres modes de transport, avec 1,14 % du total des passagers et 2% du fret. À son avis, le budget alloué ne peut couvrir que 60% des besoins d’entretien et de maintenance des infrastructures existantes.
Pour M. Hoach, le transport ferroviaire national est toujours basé sur le système datant de la colonisation française. Même avec les mises à niveau et l’entretien régulier, les infrastructures désuètes peinent à attirer des investisseurs privés. «Deux investisseurs étrangers ont investi dans des activités ferroviaires, mais les piètres infrastructures ont plombé leurs affaires. Malgré les trains de standing cinq étoiles, leurs projets ont périclité», ajoute-t-il.
Un plan de relance nécessaire
Les prix des billets sont également revus à la baisse pour rester en-dessous de ceux du transport aérien, mais ils demeurent en général de 5 à 15% plus élevés que ceux du transport routier. «L’objectif est de réduire les coûts, puis de réduire les tarifs à un niveau comparable à celui du transport routier», informe M. Hoach.
Selon Nguyên Ngoc Dông, vice-ministre des Transports et des Communications, «le gouvernement devrait assumer un rôle central dans la relance et le développement du rail». Par ailleurs, le ministère des Transports et des Communications a soumis au gouvernement un plan d’investissement pour une ligne à grande vitesse (160-200 km/h) Nord-Sud pour le transport de marchandises et de passagers. – CVN/VNA