Pour une meilleure competitivite des produits agricoles vietnamiens sur le marche europeen hinh anh 1Le Vietnam figure actuellement parmi les plus grands producteurs mondiaux de plusieurs produits agricoles. Photo : Vietnam+

 

 

L’accord de libre-échange entre le Vietnam et l’Union européenne (EVFTA) est un accord intégral et de qualité qui aidera à diversifier les débouchés et les exportations vietnamiennes, notamment celles de produits agricoles et aquacoles.

Cependant, l’Union européenne (UE) est un marché exigent avec des normes et critères très élevés pour les produits importés. Si les produits agricoles vietnamiens ne peuvent pas répondre aux conditions requises, l’espoir sur une augmentation des exportations vers le marché européen disparaîtra.

Les prix des produits agricoles ne sont pas stables

Depuis l’an 2000, la production de plusieurs produits agricoles vietnamiens a fortement augmenté. Le Vietnam figure actuellement parmi les plus grands producteurs mondiaux de riz, de poivre et de noix de cajou… Les produits agricoles et aquacoles vietnamiens sont déjà présents sur 190 pays et territoires.

Outre la Chine, l’Union européenne est un gros consommateur de produits agricoles et aquacoles vietnamiens, représentant 15,4% des exportations nationales de ces produits. Elle a même dépassé les Etats-Unis qui en représentent 13,8%.

Cependant, selon des statistiques du ministère de l’Industrie et du Commerce, ces dernières années, les exportations nationales de produits agricoles, sylvicoles et aquacoles ne sont pas stables. Au premier semestre 2019, les exportations de produits agricoles et aquacoles ont baissé de 6,9% par rapport à la même période 2018 pour s’établir à environ 12,4 milliards de dollars.

Parmi les produits ayant connu une forte baisse ont figuré le café avec un recul de 10,6% en volume et de 21,1% en montant, le riz (-2,9% en volume et -17,6% en montant), le manioc et produits dérivés (-17,7% en volume et -13,9% en montant)…

Selon Thao Xuan Sung, président de l’Union des agriculteurs du Vietnam, la plus grande faiblesse des produits agricoles vietnamiens réside dans une exportation élevée de produits bruts. Le nombre de filières modernes et de chaînes de valeurs demeure modeste. De plus, de nombreux produits vietnamiens ne répondent pas encore aux strictes exigences en matière de qualité et d’hygiène alimentaire de pays importateurs.

« Cela empêche l’augmentation des exportations nationales de produits agricoles vietnamiens, notamment sur les grands marchés avec des exigences élevées », a souligné le président de l’Union des agriculteurs du Vietnam, Thao Xuan Sung.

« L’accord de libre-échange entre le Vietnam et l’Union européenne rendra encore plus strictes les réglementations et les exigences de nombreux pays importateurs concernant l’hygiène alimentaire et la traçabilité », a indiqué Tran Cong Thang, directeur adjoint de l’Institut des politiques et des stratégies de développement agricole et rural, relevant du ministère de l’Agriculture et du Développement rural.

Pour une meilleure competitivite des produits agricoles vietnamiens sur le marche europeen hinh anh 2Depuis l’an 2000, la production de plusieurs produits agricoles vietnamiens a fortement augmenté. Photo : Vietnam+

Ne pas laisser les agriculteurs de côté

Dès l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange entre le Vietnam et l’Union européenne, les droits de douane de nombreux produits agricoles vietnamiens, dont des produits transformés, seront ramenés à 0%. Par exemple, l’Union européenne éliminera 94% des 547 lignes tarifaires appliquées aux légumes, fruits et produits dérivés, dont le litchi, le longane, le ramboutan, le fruit du dragon, l’ananas. Il s’agit là des produits relevant des avantages du Vietnam et parmi eux, certains subissent des droits de douane à l’importation de plus de 20%.

Pour saisir ces opportunités, le secteur de l’agriculture devra mener une restructuration pour améliorer sa compétitivité.

Sous l’angle d’une entreprise, Tran Manh Bao, président du conseil d’administration de la société Thai Binh Seed, a insisté sur la nécessité de moderniser les systèmes de transformation et de conservation des produits agricoles afin qu’ils puissent répondre aux normes très strictes de l’Union européenne.

Par ailleurs, il est important de développer les liens entre les entreprises, outre les liens entre Etat – Commerçant – Scientifique et Agriculteur, afin d’accélérer la spécialisation et la création de chaînes de valeur dans la production et dans l’exportation, améliorant ainsi la compétitivité sur le marché international.

En outre, le président du conseil d’administration de Thai Binh Seed a émis le souhait que les politiques soient plus stables, efficaces et transparentes.

« Le gouvernement doit collaborer avec les entreprises pour promouvoir l’instauration des marques nationales solides et puissantes », a souhaité Tran Manh Bao.

Avec les accords de libre-échange tels que l’EVFTA, les produits agricoles européens auront également un accès plus facile au marché vietnamien et concurrenceront avec les produits domestiques.

Selon le docteur Nguyen Minh Phong, le secteur de l’élevage vietnamien sera le plus affecté, vu son coût élevé et sa production peu efficace.

Devant cette situation, Nguyen Minh Phong a insisté sur la nécessité de développer l’économie coopérative et les chaînes de valeur pour s’adapter à la nouvelle situation de l’intégration internationale.

« L’Etat doit améliorer la qualité de la planification et des prévisions sur le marché mondial des produits agricoles, favoriser la mécanisation et l’automatisation dans la production agricole », a indiqué le docteur Nguyen Minh Phong.

Toutes ces démarches permettront de consolider le secteur agricole vietnamien pour qu’il puisse se développer à l’échelle internationale et pour que les agriculteurs ne soient pas laissés de côté./.(Vietnam+)