Selon M. Lê Van Toi, directeur du Département desmatériaux de construction du ministère de la Construction, avant 2010,le Vietnam devait importer de 3,5 à 4,5 millions de tonnes de cimentspar an afin de répondre à ses besoins domestiques. Mais à partir de2011, il a commencé à exporter du ciment et du clinker.
En 2013, la production nationale a atteint 61,2 millions de tonnes pourune croissance annuelle de 14%, représentant plus de 90% de la capacitétotale des cimenteries vietnamiennes. 14 millions de tonnes ont étéexportées à un prix moyen de 2 dollars la tonne, ce qui correspond à unenette augmentation par rapport à 2012.
M. Luong QuangKhai, l’un des dirigeants de la compagnie générale de ciment du Vietnam(Vicem), a estimé que "c’est un secteur particulier. En effet, les foursdoivent fonctionner en continu, ce qui entraîne une augmentationconstante de la production, alors même que la demande sur le marché nepeut croître indéfiniment. Compte tenu de ces éléments, l’export estconsidéré comme l'une des meilleures solutions pour les entreprises dece secteur afin d’écouler leurs stocks et d’assurer un équilibre entrel’offre et la demande sur le marché domestique, mais aussi de rentrer unimportant volume de devises".
"Par exemple, avant 2012,la cimenterie Vicem Hoang Thach, dont la capacité de productionannuelle de ciment et clinker est de 4 millions de tonnes, n’exportaitpas encore ses produits. Chaque année, ses stocks représentaienttoujours plus d’un quart de sa production. Mais en 2013, grâce audéveloppement de ses exportations, ses bénéfices ont connu uneprogression de 17% sur un an, et ses stocks, une baisse notable", a-t-ilprécisé.
"Le groupe du ciment The Vissai est aussi unbon exemple. Sur le marché domestique, le prix de ses produits est demoins de 50 dollars la tonne, alors qu’à l’export, il atteint 54 dollarsla tonne, voire 60 dollars sur plusieurs marchés étrangers", a ajoutéM. Luong Quang Khai.
Cependant, l’exportation de cesproduits connaît actuellement plusieurs difficultés : un manque denavires spécialisés dans leur transport, de ports spéciaux pour lechargement des cargaisons, de débouchés stables, mais aussi unecoordination insuffisante entre entreprises domestiques qui entraîne desdisparités de prix à l’export trop importantes.
Parailleurs, le coût variable des carburants, de l’électricité et autresintrants ont eu une incidence directe sur le prix de vente des produits,raison pour laquelle les entreprises vietnamiennes n’acceptent toujourspas de commandes sur le long terme.
Selon M. LuongQuang Khai, les entreprises domestiques doivent coopérer plusétroitement afin d’éviter de telles disparités de prix à l’export deproduits identiques.
M. Lê Van Toi, directeur duDépartement des matériaux de construction du ministère de laConstruction, a suggéré qu’"il faudrait investir rapidement dans desports spécialisés pour la manutention de ciment et de clinker et pouvantaccueillir des navires d’un tonnage de plus de 30.000 tonnes".
"Par ailleurs, en dehors d’assurer la qualité de leurs produits, lesentreprises doivent aussi faire davantage de promotion du commerce pourtrouver de nouveaux débouchés à l’export. Enfin, des politiquespubliques adéquates en matière de gestion du prix des carburants, del’électricité et des autres matières premières, sont nécessaires",a-t-il souligné. -VNA