Pour la francophonie de demain

Au Vietnam comme ailleurs, les médias francophones ont fort à faire pour se faire une place au soleil, d’où la visioconférence qui a été organisée ce jeudi à Hanoi, Dà Nang, Hô Chi Minh-ville, Paris et Lyo
Pour la francophonie de demain ảnh 1 Le cyber-séminaire "Valorisation des opportunités de la Francophonie pour les médias" est organisé le 3 décembre à Hanoï. Photo: CVN

Hanoï (VNA) - Au Vietnam comme ailleurs, les médias francophones ont fort à faire pour se faire une place au soleil, d’où la visioconférence qui a été organisée ce jeudi à Hanoï, Dà Nang, Hô Chi Minh-Ville, Paris et Lyon, et qui portait justement sur les opportunités qu’offre la francophonie dans ce domaine.

Organisée à l’occasion du 50e anniversaire de l’Organisation internationale de la Francophonie, la visioconférence en question visait à promouvoir l’espace francophone en tant qu’opportunité médiatique. Elle était destinée à une cinquantaine de journalistes francophones, mais aussi à des représentants des organes de presse vietnamiens. Les intervenants étaient des responsables du Bureau Asie-Pacifique de l’Agence universitaire de la Francophonie, du ministère vietnamien des Affaires étrangères et de l’Institut international de la Francophonie. Quant aux débats, ils étaient axés sur des thèmes divers tels l’histoire de la francophonie multilatérale, l’Agence universitaire de la Francophonie et ses programmes de formation, la coopération économique au sein de l’espace francophone, la Francophonie et le français dans la politique étrangère du Vietnam, et les Actions de l’Organisation internationale de la francophonie dans le domaine des médias.

Pour la francophonie de demain ảnh 2 Chékou Oussouman (droite), représentant du BRAP, met l'accent sur la coopération économique de la Francophonie. Photo: CVN

«Je voudrais vous dire que ce séminaire traduit pour moi un rêve, un rêve personnel... Un rêve partagé avec l'équipe de l'OIF et du CREFAP, le Centre Régional Francophone d’Asie-Pacifique, quelques mois juste après mon entrée en fonction. Un rêve dont le scénario a été imaginé ensemble par l'OIF et le ministère de l'Education et de la Formation du Vietnam. Mais c'est aussi un rêve devenu conviction partagée avec Jean-Marc Lavest, directeur régional Asie-Pacifique de l’Agence universitaire de la Francophonie dès son arrivé en Hanoï en septembre. Ce rêve concrétise au mieux les caractéristiques de la Francophonie qui sont la diversité, la diversité des peuples, la diversité des langues et des cultures, la diversité des régions francophones», a déclaré Chékou Oussouman, représentant de l'OIF pour l'Asie-Pacifique.

De Lyon, Dang Hông Khanh, chargée de recherche à l’Institut international de la Francophonie, a apporté une vue d’ensemble de l’espace francophone.

«Créée en 1970, l’OIF donne corps à une solidarité active entre 88 États et gouvernements membres, dont 27 observateurs. Elle est présente sur les cinq continents où la langue française s’imbrique dans une mosaïque de langues et de cultures. Avec 1,2 milliard d’habitants, la Francophonie rassemble 16% de la population mondiale et produit 16,5% de la richesse mondiale. Selon le rapport ‘La langue française dans le monde’ publié en 2018 par l’OIF, la Francophonie comprend actuellement 300 millions de locuteurs. Selon les prévisions, en 2060, 747 millions de personnes feront rayonner la langue française», a-t-elle précisé.

Malgré ce tableau optimiste, le Vietnam constate depuis quelques années une certaine désaffection pour la langue de Molière, désaffection que ressent également Nguyên Thu Hà, rédactrice en chef du Courrier du Vietnam. 

«Le français est parmi les langues les plus utilisés au monde. Grâce à la technologie, nos produits médias ont pu dépasser les frontières et se faire connaître au sein de la communauté francophone. Cependant, ces dernières années, les Vietnamiens ont tendance à choisir pour leurs enfants d'autres langues à la mode comme l'Anglais, le Coréen, le Japonais et d'autre encore. Et nous sommes concurrencés par d'autres médias de ces langues. En plus de cela, nous n'avons pas le soutien de la communauté francophone d'ici. Personnellement, je connais des entreprises francophones qui sont abonnés à des journaux anglophones plutôt qu’au nôtre», a-t-elle dit.  

Une situation que Chékou Oussouman connaît bien, mais face à laquelle il semble déterminé à réagir.

«Effectivement, quand je suis arrivé, je me suis rendu compte du décalage qu'il y a entre la connaissance des  réalités de la Francophonie, du monde de la Francophonie et ce qui se passe sur le terrain. Il y a une idée reçue, comme quoi le français, l'apprentissage du français, n'offre pas de débouchés... Moi qui ai travaillé au sein de la Francophonie en Afrique, je ne partage pas tout à fait cette façon de voir les choses. Je dis que nous avons manqué une occasion de porter la bonne information sur ce qu'est l'espace francophone avec ses diversités et toutes les opportunités. Et je fais deux promesses: la première promesse, c'est de dire que nous devons véritablement présenter les opportunités de la Francophonie au sens large. Deuxième chose que j'ai promis, c'est de dire que nous allons parler aussi à ceux qui apprennent le français des métiers en matière d'entreprenariat», a-t-il assuré.

Pour la francophonie de demain ảnh 3Le Professeur Jean-Marc Lavest (gauche), directeur régional Asie-Pacifique de l’Agence universitaire de la Francophonie, parle de l’employabilité des étudiants francophones. Photo: CVN


De son côté, Jean-Marc Lavest, le directeur régional Asie-Pacifique de l'Agence universitaire de la francophonie, a affirmé que les informations transmises par les médias francophones vietnamiens étaient beaucoup plus importantes qu'il n’y paraissait.

«Je lis toujours avec grand intérêt le Courrier du Vietnam. Ça ne me prend pas forcément beaucoup de temps. Justement avant mon arrivée, j'ai lu un article sur la privatisation de l'enseignement supérieur. Et ces informations, je vous assure qu'elles intéressent bien au delà du Vietnam. Ce que vous écrivez est quelque chose qui embrasse et qui y intéresse une communauté francophone bien plus large que vous pouvez imaginez», a-t-il fait observer.

Actuellement, les médias vietnamiens touchent plus de 20 millions de lecteurs francophones venant de plus de 150 pays du monde. «Notre objectif est de pouvoir atteindre les 300 millions de francophones dans le monde durant les années à venir», a souligné la rédactrice en chef du Courrier du Vietnam.-VOV/VNA

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