Pour éradiquer le sida, le Vietnam met en avant la règle des "trois 90"

Bien que le Vietnam ait réalisé des avancées majeures en matière de VIH/sida, la lutte est loin d’être terminée. Notamment le fait que 20% des personnes infectées n’ont pas encore été détectées.
Hanoi (VNA) - Bien que le Vietnam ait réalisé des avancées majeures en matière de VIH/sida, la lutte est loin d’être terminée. Notamment le fait que 20% des personnes infectées n’ont pas encore été détectées.
Pour éradiquer le sida, le Vietnam met en avant la règle des "trois 90" ảnh 1Nhập mô tả cho ảnhLa communication joue un rôle central dans la prévention et la lutte contre le VIH/sida. Photo: VNA

Lors de la 20e conférence internationale sur le sida, organisée en 2014 à Melbourne (Australie), l’Organisation des Nations unies (ONU) a lancé les objectifs 90-90-90 d’ici 2020, qui sont les suivants: 90% des personnes vivant avec le VIH connaîtront leur statut sérologique, 90% des personnes dépistées recevront un traitement antirétroviral durable, et 90% des personnes recevant un traitement auront une charge virale dura-blement supprimée.

Globalement, ces modèles de prédiction permettent d’espérer une fin de l’épidémie en 2030.

En 2011, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait défini pour 2015 un objectif de 15 millions de personnes sous traitement antirétroviral (ARV), qui aura finalement été atteint plus tôt que prévu.

Environ 65% des personnes infectées traitées aux ARV

Décembre a été choisi comme mois d’action national portant sur la prévention et la lutte contre le VIH/sida. Cette année, ce mois est placé sous le thème "Prendre des mesures pour cibler les objectifs 90-90-90 d’ici 2020".

Selon le ministère de la Santé, le dépistage joue un rôle central dans la lutte contre la maladie. Plus de 1.300 centres médicaux aux quatre coins du pays fournissent conseils et tests. Il n’en demeure pas moins qu’un grand nombre de personnes infectées ne connaissent pas leur statut sérologique. Sur les quelque 250.000 personnes infectées, plus de 50.000 (soit 20%) seraient dans ce cas. Aux dires d’experts, l’objectif de l’ONU de 90% des personnes vivant avec le VIH connaissant leur statut en 2020 sera très difficile à atteindre sans de véritables efforts. En plus de ne pas avoir accès au traitement antirétroviral, ces personnes constituent une menace pour la communauté car elles poursuivent souvent les pratiques qui ont conduit à leur infection.

Toujours selon le ministère de la Santé, 130.000 personnes infectées bénéficient d’un traitement antirétroviral, soit 65% du total. Actuellement, ce traitement est gratuit. Mais à partir de 2019, seuls les titulaires d’une carte d’assurance-santé verront ces frais pris en charge, et ce en raison d’une chute des subsides internationaux.
Pour éradiquer le sida, le Vietnam met en avant la règle des "trois 90" ảnh 2Le Vietnam est le premier pays d’Asie à avoir adopté les objectifs 90-90-90 et à faire sienne l’ambition d’enrayer d’ici 2030 le VIH/sida. Photo: ST/CVN

Le VIH/sida reste une urgence majeure

Afin d’atteindre les ambitieux objectifs figurant dans la Déclaration politique des Nations unies sur le VIH/sida de 2011, le Vietnam s’est doté d’une stratégie nationale de prévention et de lutte pour la période 2011-2020 et à l’horizon 2030. Le gouvernement a récemment annoncé de nouveaux objectifs, afin d’étendre rapidement la prise en charge médicale.

Le Vietnam a été le premier pays d’Asie à avoir adopté les objectifs 90-90-90 et à faire sienne l’ambition d’enrayer d’ici 2030 l’épidémie. 2018 est la 4e année consécutive où le pays poursuit ces objectifs.

Ces dernières années, le Vietnam a obtenu de nombreux résultats encourageants. En dix ans, l’épidémie a été contrôlée selon trois axes: baisse du nombre de nouvelles infections chaque année, de séropositifs développant le sida ainsi que de la mortalité. En outre, le pays a réussi à maintenir un taux de prévalence de moins de 0,3%.

Cependant, l’épidémie pourrait repartir à la hausse en raison du nombre important de personnes infectées non dépistées, surtout dans les zones montagneuses, reculées et peuplées de minorités ethniques.

L’épidémie reste concentrée dans ce qu’il est convenu d’appeler les “groupes à risques”, que sont les usagers de drogues et hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Le pourcentage de femmes infectées augmente progressivement depuis plu-sieurs années. En 2013, la majorité des personnes infectées avaient entre 20 et 39 ans.

Rappelons que le VIH/sida peut se transmettre selon trois modes: lors de rapports sexuels non protégés, de la mère séropositive à l’enfant pendant la grossesse, lors de l’accouchement et de l’allaitement, et via le partage de certains matériels liés à l’usage de drogues (seringues mais aussi paille de "sniff" ou pipe à crack).

D’après Nguyên Xuân Lâp, directeur du Département de prévention et de lutte contre les fléaux sociaux du ministère du Travail, des Invalides de guerres et des Affaires sociales, "la désintoxication des toxicomanes est une mesure susceptible de réduire la propagation du VIH/sida. Mais de nombreuses localités se désintéressent du sujet, avec pas ou peu d’investissements dans la construction de centres de consultation et de traitement". S’ajoute à cela le manque d’établissements de formation professionnelle en faveur des drogués après sevrage.

Le retrait progressif des bailleurs de fonds internationaux dans la lutte contre le VIH/sida risque d’anéantir des années d’avancées dans ce domaine. Il empêchera un nombre croissant de patients d’avoir accès au traitement et risque d’annihiler tous les progrès réalisés depuis l’introduction des ARV. Rappelons que les médicaments permettent aux patients de vivre mais ils doivent aussi être pris durant toute la vie. Par conséquent, le nombre de patients mis sous ARV s’additionne d’année en année et nécessite donc un financement toujours plus important et sur le long terme. – CVN/VNA

Voir plus

La première greffe de rein à partir d’un donneur en état de mort cérébrale dans le delta du Mékong. Photo : VNA

Delta du Mékong : Première greffe de rein à partir d’un donneur en état de mort cérébrale

Le 14 novembre, la Polyclinique centrale de Can Tho a annoncé avoir coordonné avec le Centre national de coordination des greffes d’organes, l’Hôpital Cho Ray, l’Hôpital central militaire 108 et l’Hôpital national pédiatrique pour procéder au prélèvement et au transport de cinq organes issus d’un donneur en état de mort cérébrale, destinés à des patients en attente de transplantation.

Le ministère de la Santé appele à renforcer la prévention et le contrôle de la poliomyélite suite aux avertissements de l'OMS selon lesquels le Vietnam figure parmi les pays présentant un risque élevé d'importation du poliovirus. Photo : VNVC

Le Vietnam intensifie ses mesures de prévention et de contrôle de la poliomyélite

Le ministère de la Santé a adressé une directive aux comités populaires des provinces et des villes relevant du pouvoir central, aux instituts Pasteur et aux instituts d’hygiène et d’épidémiologie, ainsi qu’aux hôpitaux relevant du pouvoir central, les appelant à redoubler d’efforts en matière de prévention et de contrôle de la poliomyélite.

Photo : l'Hôpital militaire 175

Première opération à thorax ouvert d’urgence à Truong Sa

Pour la première fois, une équipe de l'Hôpital militaire 175 a effectué une opération à thorax ouvert d'urgence sur un ouvrier de 35 ans victime d'un hémothorax et d'un pneumothorax sur l'archipel de Truong Sa. Les médecins ont été transportés par hélicoptère sur plus de 1 000 km avec tout le matériel chirurgical nécessaire.

Le Vietnam compte actuellement environ 140.000 à 150.000 infirmières, soit environ 14 à 15 infirmières pour 10.000 habitants. Photo: laodong.vn

Le Vietnam a besoin de plus d’infirmières et d’infirmières mieux formées

Le Portai du gouvernement s’est entretenu avec le Dr Vuong Anh Duong, directeur adjoint du Département de l’administration des services médicaux du ministère de la Santé, au sujet de la pénurie d’infirmières, tant en nombre qu’en termes de structure professionnelle et de qualifications, par rapport aux besoins réels et aux normes régionales et internationales.

Interdiction totale de fumer au Vietnam : de nouvelles zones concernées. Photo: nhandan.vn

Interdiction totale de fumer au Vietnam : de nouvelles zones concernées

Malgré de nombreux efforts et des résultats initiaux encourageants dans la prévention et la lutte contre les effets nocifs du tabac, le Vietnam demeure aujourd’hui l’un des quinze pays affichant le taux de tabagisme masculin adulte le plus élevé au monde. Le tabagisme, outre son rôle majeur dans la mortalité prématurée, représente également une menace croissante pour l’environnement.

Une équipe chirurgicale de l’Hôpital universitaire de médecine et de pharmacie de Hô Chi Minh-Ville réalise une greffe cardiaque. Photo : VNA

Les techniques de greffe d’organes du Vietnam se rapprochent des pays les plus avancés

Placée sous le thème «Le rôle de la chirurgie et de la transplantation d’organes à l’ère de la mondialisation», la conférence s’est concentrée sur des domaines clés tels que la transplantation d’organes, la chirurgie hépatobiliaire, la chirurgie cardiovasculaire et thoracique, l’urologie, la gastro-entérologie, l’obstétrique et la gynécologie, la traumatologie orthopédique et la cicatrisation.

L’épouse du SG To Lam (centre) visite l’Hôpital pour enfants Evelina London. Photo: VNA

L’épouse du SG To Lam visite l’Hôpital pour enfants Evelina London

Dans le cadre de la visite officielle du secrétaire général du Parti communiste du Vietnam (PCV) To Lam au Royaume-Uni, son épouse, Ngo Phuong Ly, a rendu visite à l’Hôpital pour enfants Evelina London, l’un des établissements pédiatriques les plus modernes et réputés du pays.

Plus de 90 % des infrastructures, notamment l'électricité, l'approvisionnement en eau, les systèmes de sécurité et de communication, ont été achevés pour la Foire d'Automne 2025. Photo: VNA

Foire d’Automne 2025: le CDC Hanoi travaille à la sécurité épidémiologique

Le Centre de contrôle des maladies de Hanoi (CDC Hanoi) a élaboré et mis en œuvre un plan de prévention et de contrôle épidémiologiques, de protection de la santé et de la sécurité des personnes pendant la Foire d’Automne 2025, du 25 octobre au 4 novembre, au Centre d’exposition du Vietnam (VEC), à Hanoi.

Le Premier ministre Pham Minh Chinh visite des patients soignés à l’Hôpital d’oncologie de Cân Tho. Photo : VNA

Le PM Pham Minh Chinh inspecte et dirige la levée des obstacles à Cân Tho

Le Premier ministre Pham Minh Chinh a inspecté dimanche 19 octobre le déroulement des procédures administratives et le fonctionnement du système d’administration locale à deux niveaux et examiné le projet d’hôpital d’oncologie de Cân Tho, dont la construction est suspendue depuis des années ; et a visité un ensemble de logements sociaux à Cân Tho.

Une sage-femme prend un bébé dans ses bras sous le regard attentif de sa mère. Photo: VNA

Les sages-femmes villageoises en route pour éliminer des coutumes désuètes

Dans de nombreux villages reculés, autrefois liés à des coutumes ancestrales telles que les accouchements à domicile, les rituels spirituels et les pratiques post-partum restrictives, des changements positifs apparaissent grâce au dévouement des sages-femmes villageoises qui offrent des accouchements et des soins maternels plus sûrs aux femmes des hautes terres.

Des participants au colloque "Relations Vietnam - Japon : nouveaux moteurs, nouvelles hauteurs". Photo: Vietnam+

Intensification de la coopération Vietnam-Japon dans la santé

La coopération en matière de santé se distingue comme l'un des piliers importants et efficaces des relations Vietnam-Japon, comme en témoignent les programmes visant à promouvoir la médecine préventive, le soutien au développement des infrastructures et la formation des ressources humaines.