Vietnamplus (VNA) - La Journée mondiale de l’environnement (5 juin) 2025, placée sous le thème « Mettre fin à la pollution plastique » par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), lance un appel pressant face à l’un des défis environnementaux les plus urgents de notre époque. Ce n’est plus une simple journée de sensibilisation : c’est un moment d’introspection, d’engagement et d’action pour chaque pays, chaque communauté et chaque individu.
Selon les données du PNUE, le monde produit chaque année environ 430 millions de tonnes de plastique, dont plus des deux tiers sont à usage unique – transformés rapidement en déchets. Au Vietnam, on estime que 1,8 million de tonnes de déchets plastiques sont générées chaque année, mais seulement 27 % sont recyclés. Le reste est enfoui, incinéré ou rejeté dans l’environnement, entraînant des conséquences néfastes sur les écosystèmes, les ressources naturelles et la santé publique.

Le vice-ministre des Ressources naturelles et de l’Environnement, Lê Công Thành, a déclaré sans détour : « La pollution plastique n’est plus seulement un problème environnemental, c’est un défi pour le développement durable du pays. Le cadre juridique existe, les stratégies aussi, mais leur mise en œuvre reste limitée. C’est le moment d’agir, concrètement et de manière déterminée. »
Des solutions concrètes déjà mises en œuvre
Conscient de l’urgence, le gouvernement vietnamien a adopté une série de politiques ambitieuses. La Loi sur la protection de l’environnement de 2020, le Plan d’action national sur les déchets plastiques marins, ou encore le projet de renforcement de la gestion des déchets plastiques ont jeté les bases d’un cadre solide en faveur d’une économie circulaire.
L’Objectifs clés à l’horizon 2030 est de réduire de 75 % les déchets plastiques en mer, d’éliminer totalement l’usage de plastique à usage unique dans les sites touristiques et zones côtières, de garantir des zones marines protégées exemptes de tout plastique.
Dans la pratique, plusieurs localités telles que Hải Phòng, Quảng Ninh, Da Nang ou Hô Chi Minh-Ville ont développé des modèles de « marchés verts », de tri à la source, et de zones résidentielles sans déchets plastiques. Certaines entreprises ont également commencé à intégrer des matériaux biodégradables, des emballages recyclables et des systèmes de valorisation circulaire des déchets dans leurs processus industriels.
Cependant, les défis restent nombreux : les infrastructures de tri et de collecte ne sont pas uniformes, les incitations économiques sont encore embryonnaires, les habitudes de consommation perdurent, et la sensibilisation reste inégale.
Diffuser un mode de vie durable dans chaque foyer
À l’occasion du Mois de l’action pour l’environnement, le ministère a lancé la campagne nationale intitulée ‘’ Unis pour réduire les déchets plastiques – Pour un mode de vie vert ‘’, avec de nombreuses initiatives concrètes telles que l’Organisation d’une « Journée sans plastique à usage unique » dans les bureaux, écoles, supermarchés et lieux publics, la promotion du tri à la source, du recyclage au sein des foyers, le déploiement de modèles d’agriculture circulaire et respectueuse de l’environnement, les Campagnes de sensibilisation aux effets nocifs du plastique sur la santé, la biodiversité et l’environnement.
Le Dr Van Ngoc Thinh, directeur national du WWF Vietnam, appelle la population à adopter une consommation responsable. « Il faut refuser les plastiques à usage unique – sacs, pailles, gobelets – et les remplacer par des alternatives durables. Même des gestes simples comme trier ses déchets ou collecter les plastiques sur la plage ont un impact énorme. », a-t-il dit.
Selon lui, l’éducation et la communication doivent être renforcées pour changer durablement les comportements, notamment chez les jeunes. Le WWF recommande aussi d’accélérer les investissements dans l’innovation, les modèles économiques circulaires et les technologies de recyclage.
« Le Vietnam est sur la bonne voie avec sa loi de 2020 et ses initiatives d’économie circulaire. Nous souhaitons accompagner le gouvernement, les entreprises et les citoyens dans l’extension de modèles verts et dans la réduction de la dépendance au plastique », souligne M. Thịnh.
Du discours à l’action
Le Vietnam est également l’un des premiers pays à avoir rejoint les négociations pour un accord mondial contraignant contre la pollution plastique. Cette démarche reflète un engagement responsable et une volonté de coopérer avec la communauté internationale.
Cependant, pour que les engagements prennent tout leur sens, il faut que chaque niveau de la société – du gouvernement à chaque foyer – s’implique activement. Comme l’a souligné un représentant du ministère :
« Personne ne peut rester à l’écart de cette lutte. Chacun doit devenir un acteur du changement, en intégrant les gestes verts dans son quotidien. »
Protéger l’environnement n’est pas une obligation ponctuelle, mais un engagement permanent. C’est un chemin vers un avenir durable, qui commence par des choix simples : refuser le plastique inutile, trier ses déchets, encourager les pratiques durables. En agissant aujourd’hui, nous protégeons notre planète pour les générations futures. Vietnamplus