Plus de titres honorifiques en gage de contribution hinh anh 1Un artisan présente l'art de "to he" au Musée d'ethnographie du Vietnam. Photo : VNA/CVN

Hanoï (VNA) - Hanoï vient de déposer la liste de ses artistes au Conseil étatique de l’examen et d’attribution des titres d'"Artiste du Peuple" et d'"Artiste Émérite”. Avec 110 artistes recommandés pour recevoir les titres honorifiques, la capitale continue de s’affirmer en tant que haut lieu des arts et jeux folkloriques.

Depuis toujours, l’État et le Parti prennent en haute considération les contributions des artistes à l’art national et reconnaît notamment les arts traditionnels. Pourtant, les artisans de jeux folkloriques, eux, ne reçoivent de récompense que rarement. Récemment, Hanoï a demandé au Conseil étatique de décerner le titre "Artiste du Peuple" à 25 artistes et "Artiste Émérite" à 85 autres.

Jamais un si grand nombre d’artistes de Hanoï n'avait été recommandé auparavant et on compte parmi eux des créateurs de to he (figurines de pâte de riz gluant colorée), des musiciens et des danseurs folkloriques... Cette sélection dépeint la volonté de préserver et promouvoir les valeurs culturelles et artistiques du Vietnam en général et de Hanoï en particulier.

Cette fois, les noms de 18 artisans de to he sont présents dans la liste des candidats, un événement sans précédent qui promeut les efforts, le talent et le dévouement des artistes folkloriques et contribue à motiver la préservation des arts classiques, en danger de disparition face à la modernisation et l’industrialisation.

Protéger les jeux populaires

En effet, les changements notables liés à la modernisation touchent tous les aspects de la vie quotidienne, les divertissements également. Les enfants se désintéressent des arts et des jeux traditionnels, cela explique pourquoi, malgré leur existence séculaire, ils tombent peu à peu dans l’oubli. Le métier de to he en est un exemple. Artisanat transmis de génération en génération dans le district de Phu Xuyên, à Hanoï, l’art du to he risque maintenant d’être délaissé.

Les artisans ne peuvent plus perpétrer leur profession en raison de la domination des arts modernes sur le marché vietnamien et à cause de l’indifférence des jeunes envers la  tradition. En vue de conserver le to he, les autorités municipales de Hanoï organisent des festivités, ont mis en place des rues piétonnes et ouvert plusieurs espaces artistiques afin que les artisans puissent présenter leurs arts et jeux populaires.

Deux bénéfices en découlent : premièrement, le public comprend mieux les arts folkloriques et, deuxièmement, leur exposition motive les artisans à contribuer davantage à la préservation de leur métier. "Le to he est un jeu original, capable de séduire les plus jeunes comme les adultes. S’il est plus largement représenté, les artisans pourront vivre du modelage et de la vente de to he en tant que produit touristique. De ce fait, le métier pourra à nouveau s’épanouir", affirme Nguyên Huong Thuy, cadre du Service de la culture et des sports de Hanoï.

Les artistes, piliers de la préservation

Le grand nombre d’artistes proposés reflète l’intérêt de l’État à l’égard des arts séculaires. Les titres honorifiques sont une belle preuve et une récompense méritante honorant la ferveur et les efforts des artisans dans la protection et la diffusion des valeurs culturelles et traditionnelles du pays.

Mais comment faire mieux ? Cela reste la grande question des autorités municipales et des artistes et artisans. Ainsi, malgré une multitude de mesures, les difficultés demeurent nombreuses. "Le to he nous apporte un revenu stable, mais pas conséquent. Nous avons besoin de soutien pour mieux conserver cet artisanat", fait savoir l’"Artiste Émérite", Nguyên Van Thanh.

Le Professeur Nguyên Chi Bên, ancien recteur de l’Institut national de la culture et des arts, constate que la passion et l’engagement des artistes sont la source de la vitalité des jeux et arts traditionnels, sans oublier de souligner que l’État devrait créer des conditions plus avantageuses afin de permettre aux artisans de contribuer d’autant plus à la préservation et au développement des arts populaires qui pourront retrouver leur gloire d’antan.  - CVN/VNA

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